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Saurin, Spartacus

Publié le 28/09/2012

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Spartacus, sc. 5 acte III (Voir photocopie du texte). Pourquoi Saurin a-t-il choisi de consacrer une tragédie à Spartacus ? Sans doute, parce qu'il est le symbole de la révolte des opprimés, qu'il défend dans cet extrait, et parce qu'il est aussi un héros sublime, donc tragique.

« dénonce enfin l’injustice du « droit de guerre » au vers 4 de façon grandiose en faisant allusion à sa mère exécutée alors qu’elle était innocente par l’antonomase « innocence », qui fait d’elle une allégorie. 2- Un héros sublime 2-1 Fier Méprisé par les Romains parce qu’esclave, S.

parle cependant de façon fière comme le montre le fait qu’il parle de lui à la troisième personne : « cet esclave » (5), « le fils d’Arioviste » (32), « son vainqueur » (70), et qu’il met en valeur ses qualités en les opposant au défaut majeur des Romains aux vers 6 et 7 : il « pass(e) en vertus / Ce que sont en orgueil ses maîtres».

Il affirme même à partir du vers 64 ne pas « roug(ir) » de son statut, au contraire, puisqu’il y a plus de mérite à arriver en haut quand on est parti de plus bas, et en rejette la « honte » sur ses maîtres, ce qu’il souligne par des parallélismes et des antithèses : « La honte en est à vous (…) « La gloire en est à moi qui de ce vil état « Qui du sein de l’opprobre ai tiré mon éclat « Qui votre esclave (…) sus (…) « Me faire le vengeur de la terre opprimée ».

Comme Rome, il se croit élu par les dieux mais c’est pour faire régner la justice : « à la terre, enfin, le ciel donne un vengeur » (41). Il ne se laisse pas attendrir par les flatteries de Messala qu’il interrompt deux fois : « Ah ! C’est un sentiment dont mon cœur le dispense » (16) ; il refuse d’utiliser le langage diplomatique et les « égards » : « Je crois qu’à vous parler avec cette franchise / La cruauté de Rome aujourd’hui m’autorise » (19-20).

2-2 Juste S.

est un homme vertueux, qualité que, diplomatiquement ou sincèrement, Messala reconnaît.

Il refuse à la fin de sa première réplique de faire des victimes innocentes : « Je n’outragerai point (les) droits (de l’humanité) pour la venger ».

Sa générosité vient du cœur, terme qu’il emploie au début de ses deux premières répliques.

Sa vengeance n’a rien de personnel puisqu’il agit pour défendre tous les peuples conquis par Rome, ce qu’il dit de façon hyperbolique au vers 68 : « vengeur de la terre opprimée… », expression qui reprend celle du vers 41.

Cependant son impatience est vive et marquée par l’anaphore aux vers suivants : « Il est temps de marquer un terme à ta fureur, « Il est temps d’écraser une superbe race.

» De plus, il parle en juge.

Même s’il avait pu tuer Emilie, ce n’aurait pas été par vengeance mais pour donner une leçon à son père (9): « Cette leçon terrible apprendrait aux Romains… ».

A défaut, il leur fait la leçon en terminant sa dernière réplique par deux conseils à l’impératif, qui laissent une porte ouverte à la paix : « Que Rome quitte donc cette vaine hauteur, (…) « En barbares, surtout, ne faites plus la guerre.

» 2-3 Magnanime S.

a gagné à la fois la liberté l’amour et les combats.

Il se sent invincible, comme le montre le fait qu’il emploie à deux reprises le mot « vainqueur » alors que son ennemi n’a pas encore capitulé.

Il refuse d’écouter les offres de conciliation de Messala et finit par menacer Rome après l’avoir critiquée : « Que Rome quitte donc cette vaine hauteur, / (…) devant son vainqueur ».

S’il n’a gagné la guerre, il gagne au moins la dispute puisqu’il ne laisse pas à Messala le temps de s’exprimer. Cependant, il a déjà beaucoup perdu : son amour, puisqu’il ne pourra épouser celle qu’il désigne ici par la périphrase « la fille du consul » (7) ; sa sécurité puisque sa vie est mise à prix et surtout sa mère dont il montre qu’elle avait autant d’importance à ses yeux que sa vie même par l’emploi du chiasme aux vers 21 et 22 : « (…) le sang de ma mère et mes jours mis à prix « M’ont trop bien dispensé, comme homme et comme fils « D’avoir (…) les égards ordinaires ».

Son malheur, qui le poursuit depuis la naissance, comme il le rappelle aux vers 30 à 39, et le fait qu’il ne cherche pas à le venger, ne font qu’accroître sa grandeur.

Ainsi, il force l’admiration de son interlocuteur et du lecteur.. »

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