Devoir de Philosophie

Savoir est-ce ne rien croire ?

Publié le 25/10/2009

Extrait du document

La formulation du sujet appelle deux remarques.

*La question admet comme présupposé que le savoir tend à exclure la croyance. Il faudra établir ce fait en introduction, avant de poser le problème.

*Le sujet demande si une première affirmation peut, dans certains cas, se voir limitée ou contredite : le savoir exclut la croyance ; en exclut-il toute forme ? La question suggère ainsi une façon de procéder : commencer par établir la thèse qu'elle présuppose (le savoir exclut la croyance), puis remettre cette thèse en question, pour la contredire.

« David Hume, Enquête sur l'entendement humain, GF-Flammarion. Pascal, Pensées, Le Livre de poche. Spinoza, Traité théologico-politique, Préface, GF-Flammarion. Corrigé(devoir rédigé) Introduction PRIVATE MACROBUTTON HtmlDirect Le savoir et la croyance, en leur sens le plus large, ont un point commun : chacun prétend délivrer une vérité.

Lesthéories scientifiques prétendent dégager certaines lois régulières expliquant les phénomènes physiques, ou bienétablir indubitablement des démonstrations mathématiques.

De même, toutes les croyances se donnent pour desvérités.Croyance et savoir semblent néanmoins se contredire.

D'une part, la certitude née du savoir paraît supérieure àcelle née de la croyance : elle est fondée sur des preuves expérimentales, ou des démonstrations nécessaires ; lacroyance se fonde au contraire sur un principe étranger, ineffable et douteux : la foi.

C'est pourquoi le savoir sembledestiné à faire disparaître la croyance, partout où elle règne encore.Pourtant, le progrès considérable du savoir scientifique accompli depuis plusieurs siècles n'a pas fait disparaître lacroyance, bien au contraire : superstitions et religions conservent toute leur audience.

De fait, le savoir ne sembledonc pas exclure la croyance.

À ceci s'ajoute que le domaine de la croyance (l'existence de Dieu, la vie après lamort) semble parfois exclure toute connaissance scientifique.

Faut-il alors envisager d'autres rapports entrecroyance et savoir ? La croyance peut-elle coexister avec un savoir scientifique sans pour autant disparaître ?1.

Le savoir abolit la croyance A.

Contradiction entre savoir et croyanceLorsque savoir et croyance entrent en conflit sur un objet particulier, le savoir fournit des certitudes dont lacroyance ne dispose pas.

En particulier, les sciences de la nature (physique et biologie) sont fondées surl'observation de faits et permettent d'établir des lois.

La science a donc pour elle la certitude des faits observés.Lorsqu'une croyance religieuse entre en contradiction avec une théorie scientifique, elle ne peut établir sa proprevérité sur aucune observation réelle.Ainsi le dogme chrétien de la création a-t-il été remis en question au xix PRIVATE MACROBUTTON HtmlDirect e PRIVATE MACROBUTTON HtmlDirect siècle par les découvertes de Darwin sur l'évolution des espèces.

Dans une telle situation, il n'est plus possible de croire sans semettre en contradiction avec l'objectivité du fait scientifique.Quelle solution reste-t-il alors pour le croyant ? Ou bien tenter de concilier sa foi et les résultats de la science, endonnant une interprétation métaphorique du dogme.

Ou bien conserver sa croyance en niant l'évidence des faits.Mais cela implique de renoncer par principe à toute forme de raisonnement et de persuasion.

Dès lors, la croyanceest autorisée à admettre n'importe quoi, puisqu'elle refuse les données de l'observation empirique : elle ne demandequ'une adhésion sans discussion.

B.

Incertitude de la croyanceMais par le même principe, la croyance autorise qu'on la contredise.

Elle est donc fondamentalement incertaine.

Lacertitude des sciences est de deux sortes : soit elle découle d'observations empiriques, soit elle naît d'une nécessitédémonstrative (dans les mathématiques).

Or la croyance ne se fonde sur aucune de ces deux sources du savoir :les spectres, les dogmes de l'Église, la vie après la mort, ne sont objets ni d'observation ni de démonstration.Il n'y a donc aucune raison objective d'adhérer à une croyance.

La croyance est douteuse : elle ne répond à aucundes critères sur lesquels se fonde le savoir.

À ceci s'ajoute que les croyances se contredisent, sans qu'aucune nepuisse affirmer sa supériorité par des raisons claires : la religion chrétienne décrète que les âmes seront damnées ousauvées ; la religion hindouiste affirme la réincarnation des âmes, etc.

C.

Le progrès de l'esprit humainDès lors, il devient manifeste que le savoir est appelé à exclure et à remplacer la croyance.

En effet, si savoir etcroyance prétendent tous les deux affirmer une vérité, seul le savoir possède des critères permettant d'établirsolidement ce qu'il affirme.

La croyance devient une vérité imparfaite, une tentative de savoir qui n'aboutit pas.On peut alors considérer, avec Auguste Comte, que la croyance doit disparaître à mesure que s'affirme le savoir.

Lacroyance se réduisant à un savoir raté, elle ne peut constituer qu'une étape sur le chemin d'un savoir qui,progressivement, s'affranchit de la superstition.Comte décrit ainsi le devenir de l'humanité selon trois états : théologique, métaphysique, et positif PRIVATE MACROBUTTON HtmlDirect 1 PRIVATE MACROBUTTON HtmlDirect .

Chaque étape représente pour l'esprit humain un progrès sur le chemin de la connaissance, et la destruction d'obstacles liés à des croyances : fétichisme, croyance aux êtres métaphysiques.

Dans cette perspective, lacroyance est l'ennemi principal d'un savoir qui, par définition, doit l'exclure.

2.

La croyance coexiste avec le savoirA.

Le besoin de croyancePourtant, la croyance persiste sous diverses formes : superstitions, religions.

Comment expliquer ce fait ? Peut-êtrela religion obéit-elle à d'autres motifs que le savoir, motifs que le savoir seul ne satisfait pas.

Pascal, dans sesPensées , souligne ainsi un besoin de croire qui ne trouve pas satisfaction dans le savoir seul.

Ce besoin est un besoin sensible, un besoin du “ cœur ” : “ Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ” déclare-t-il ainsi. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles