Devoir de Philosophie

Scène 3 de l'acte II des Caprices de Marianne : En quoi peut-on dire que ce texte présente un caprice ?

Publié le 02/08/2010

Extrait du document

 

L’auteur : Jean GENET XX°(1910-1986) théâtre de l’absurde. Enfance difficile, orphelin il est accueilli en famille d’accueil. Il multiplie les fugues, et les vols. Connaît la prison où il est utilisé sexuellement. Devient homosexuel. Il fait de nombreux séjours en prison car il la perçoit comme un asile protecteur, rassurant, familial, bien qu’il ait conscience de l’atrocité du lieu. Il y écrira beaucoup. C’est un grand dramaturge qui pense que le théâtre ne doit pas être la reproduction de la vie. Pour lui le théâtre doit être à l’image de la folie de la mort, de l’amour, de la guerre. I) Des éléments conventionnels : un décor typiquement bourgeois. Les didascalies nous livrent des informations sur le décor qui reprend les codes du théâtre de boulevard (rassurant pour le spectateur, se croit dans un univers bourgeois) Meubles Louis XV : style classique mais très ostentatoire (qui s’affiche, revendique l’idée de l’argent) « leurs à profusion « : -> référence à un enterrement / ->à la loge de théâtre/->appartement bourgeois « coiffeuse« : référence au loge d’actrice « commode « : signe d’une certaine opulence Mais tous les éléments du décor se voient attribués des connotations diverses. Il y a une certaine ambigüité dans le décor. Des costumes révélateurs de leur position sociale. Madame : « combinaison « -tenue légère, affriolante, impudique, racoleur + « écrins « - font rêver les femmes La Bonne : « petite robe noire de domestique « -rend invisible la domestique, noir = couleur des hommes. + « gants en caoutchouc « -tâches ménagères + « talons plats « - silencieuse, inaudible Des rapports à priori classique au théâtre : dominant/dominé Une scène d’affrontement entre maîtresse et bonne multiplication des ordres par impératifs dégout marqué par les péjoratifs « crachat « métonymie de la bonne désignée par les « gants « « ça « humilie la bonne- marque de distance « souillée « connotation tragique, perte de son innocence, de sa pureté(bonne) Infantilisation : ingérence de Madame dans la vie privée de la bonne « Non, non ne me mens pas ! « . Madame materne la bonne. CONCLU Partie I : Le monde réel est donc cruel avec la bonne qui va réussir à le dépasser par le recours à l’imaginaire.

II) La revanche par l’imaginaire : la violence dans le discours de Madame. Son élégance, son pouvoir dépend de sa parole cf. attelage (succession d’une figure abstraite, et d’une figure concrète derrière un même verbe, aussi appelé zogme ) = « Vous m’écrasez sous vos prévenances, sous votre humilité, sous les glaïeuls et le réséda « qui montre que Madame se sent étouffée par la bonne. Pression déjà ressenti par le jeu des gants La maîtresse se sent inférieure donc elle insiste constamment sur le physique de sa bonne : « ce n’est pas avec ce corps et cette face « *RIVALITE Mais Madame poétise la trivialité. « Les pieds enveloppés par les voiles de votre salive ? par la brume de vos marécages ? « = 1° métaphore « voiles de votre salives « = postillon, la maîtresse se sent masquée par sa bonne. = 2° métaphore : la bonne est considérée comme un danger mortel. « qu’ils dorment en vous, qu’ils y croupissent « impérative et exclamative, qui personnifie les crachats . b) les renversements de pouvoir La bonne instaure sa suprématie, sa domination : cf. les jeux avec les gants. La bonne ressemble à une tueuse qui veut étouffer sa victime. Ce jeux dépend de la lecture du metteur en scène, passe par la scène. Utilisation du futur de l’indicatif qui exprime la certitude «  madame portera la robe rouge « « mettra la robe rouge « Les didascalies indiquent un ton péremptoire « dure «, « froidement « Donc on voit que Solange ne se soumet pas, elle nous donne l’impression de contrôler Claire, elle impose son choix. déguisements et cérémonie Le spectateur est leurré par les deux bonnes, l’une joue à la maîtresse (claire) et Solange remplace Claire. Elles copient la bourgeoisie et utilisent leur imagination. Un indice met les spectateurs sur la voie ; la parure de domestique sur la chaise-> où est cette domestique ? Chacun endosse un rôle = mise en abîme : du théâtre dans le théâtre, les personnages deviennent à leur tour des comédiens. Faudra bien expliquer la situation. C’est le plus important. Conclusion : Genet déboussole le spectateur, il réinvente les codes de la scène d’exposition. Il veut des spectateurs actifs. Cette modernité est permise en 1947 grâce au théâtre de l’absurde. Le théâtre refuse les codes qui étaient les siens. Le théâtre a la volonté d’aller à rebours des scènes d’exposition.

 

Liens utiles