SCEVE, Maurice :Microcosme
Publié le 24/03/2012
Extrait du document
Poète, il est l’auteur d’une épopée (Microcosme) et de poésies amoureuses (Délie) dont le symbolisme, incompris de ses contemporains, révèle une profonde inspiration.
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repoussées.
Cette tentative
hors du commun, avec son
ambition de maîtriser l'univers
en maîtrisant le langage poé-
tique, représente à merveille
l'existence éprise de perfec-
tion et d'idéal d'un poète
visionnaire, qui, sa vie durant,
a scruté avec exaltation les pro-
fondeurs de l'homme et les
horizons de l'esprit.
premier oeil mon âme l'adora
(...).
»
Ainsi le
poète est aidé
dans sa quête de la Beauté
surnaturelle par l'attraction de
l'Éternel féminin.
Délie,
oeuvre
riche, complexe et lyrique,
d'une technique parfaite, her-
métique par son érudition,
n'est destinée qu'à un public
limité de connaisseurs ; elle
n'en fait pas moins preuve
d'une grande nouveauté et
vaut à son auteur estime et
reconnaissance.
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Si
Délie
(ici l'édition de
15441 fait connaître
Maurice Scève, son oeuvre
majeure est le
Microcosme,
publié en 1562.
me de « l'Idée », c'est bien
l'amour passionné et tourmen-
té qu'elle lui inspire qui est à
l'origine de ce recueil au plan
nouveau, présentant pour la
première fois dans l'histoire
de la poésie un ensemble de
quatre cent quarante-neuf di-
zains, divisés en groupes de
neuf par des emblèmes gravés.
L'expérience décisive et pa-
thétique, sentimentale et spi-
rituelle qu'est le sentiment
pour Pernette, qui mêle ardeur
des sens et aspiration à l'abso-
lu, permet à Scève de prendre
conscience de son être et lui
fait franchir un pas vers la com-
préhension de l'univers.
Dieu
créateur a donné à cette
femme comme au monde une
totale perfection : « Le Natu-
rant par ses hautes Idées /
Rendit de soi la Nature admi-
rable ; / Par les Vertus de sa
Vertu guidées / S'évertua en
oeuvre émerveillable.
/ Car de
tout bien, voire ès Dieu dési-
rable, / Parfait un corps en sa
perfection, / Mouvant aux
Cieux telle admiration, / Qu'au
LE POÈTE DE
L'ENTRÉE
D'HENRI II A LYON
Aussi à l'écart du monde
que se tienne Maurice
Scève, son existence n'en
comporte pas moins des
activités publiques
reconnues.
En 1515, Il est
clerc, titulaire d'un prieuré.
A la mort du dauphin
François, en août 1536, il
contribue, par huit
compositions, à un
Recueil
lyonnais
dans lequel les
poètes pleurent la
disparition du fils aîné
d'Henri 11 En 1540,
il collabore à l'entrée
d'Hippolyte d'Este, nouvel
archevêque du diocèse.
En septembre 1548, il
participe à l'organisation de
l'entrée solennelle d'Henri 11
à Lyon : à cette occasion,
tous les artistes, écrivains,
peintres et sculpteurs,
célèbrent à la fois la gloire
du souverain et celle de la
ville.
Avec l'humaniste
Barthélemy Aneau, principal
du collège de la Trinité,
Scève est chargé par
les édiles de choisir les
allégories, les thèmes
iconographiques, les
symboles qui seront mis en
scène dans les édifices, sur
les places et dans les rues.
Il
doit « dresser les histoires,
composer les inventions et
faire besogner les peintres ».
Il compose des vers et
rédige le livret destiné à
immortaliser la cérémonie :
un événement qui sera
unanimement salué comme
une grande réussite.
En 1547,
Scève publie une
oeuvre plus abordable, La
saul-
saye,
l'une des premières gran-
des églogues françaises, dans
laquelle il oppose une exis-
tence solitaire et rustique à
une vie urbaine trop trépidan-
te.
Il y chante les environs de
Lyon, les forêts des monts
d'Or, la nature réconfortante,
l'isolement salutaire dans une
sorte de rêverie au cadre bu-
colique où « pensif, selon mon
naïf vice, m'ébattais seul ».
Après un long silence, le
poète
publie en 1562
Microcosme,
oeu-
vre majeure écrite lors d'une
retraite studieuse entre 1550
et
1560.
Cet aboutissement de
toute sa réflexion prend la
forme d'un grand poème théo-
logique, scientifique et philo-
sophique.
L'auteur veut y faire
entrer dans leur ensemble la
science de son temps et l'his-
toire épique des débuts de
l'humanité.
Trois livres de
mille vers chacun, suivis d'une
conclusion de trois vers, rela-
tent de façon optimiste et
humaniste l'aventure humaine,
la vie triomphant de la mort et
l'esprit l'emportant sur la ma-
tière.
L'esprit de l'homme y est
montré en quête permanente
de dépassement et trouve sa
fécondité dans la connaissance
créative, dans l'effort inlas-
sable et les limites infiniment
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