Qu'est-ce que la Schizophrénie ?

« Schizophrénie 1 Sous l'appellation de schizophrénie, on désigne un groupe de psychaeea particulièrement graves, caractéri­ sées par le phénomène de dlaaoclallon.

La soudaineté de son apparition et les transformations qu'elle provoque chez le malade ont fait de la schlzophrénie le plus Inquiétant des phénomènes .morbides.

2 L'unité de ces psychoses avait été établie par Krae­ pelin, qui les rangeait sous le· vocable de • démence pré­ coce '"· Bleuler choisit pour les désigner le mot schizo­ phrénie {du grec • skhizein •, fendre et • phrên •, esprit) pour souligner leur caractère essentiel, le clivage (• Spal­ tung •) dans la formation des idées.

Les effets en sont repérables dans les différents domaines de la vie psychi­ que (pensée, affectivité, activité).

L'un des sympt6mes les plus étranges est la destruction de l'unité du mol et de l'Image du corps.

Le schizophrène ne parvient plus à saisir son corps comme une' unité ; Il le perçoit frag­ menté, déchiré et dispersé.

Il régresse ainsi au • fantasme du corps · morcelé •.

qui préexiste à - la formation du moi chez l'enfant.

3 On distingue traditionnellement trois formes de schizo­ phrénie.

: les formes hébéphrénique, paranoïde et catatonique.

La première est caractérisée par l'impor­ tance des troubles du langage.

Il s'agit le plus souvent de • jeux de.

mots •, de mots nouveaux, en général incompréhensibles.

La forme catatonique se reconnait surtout par l'Importance du dtllre.

Le malade s'enferme dans un monde Imaginaire (autisme) qui recouvre fina­ lement toute la réalité.

Toutefois, ce délire est peu systématisé et très incohérent, ce qui permet de ne pas le confondre avec le délire paranoïaque (bien que cette distinction ne soit pas toujours faite par les auteurs anglo-saxons).

Dans la forme paranoïde, le malade res­ semble à un véritable mort-vivant, incapable de faire le moindre geste ou de modifier la position que l'on. »