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Schwarzenberg, Félix, prince

Publié le 22/02/2012

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Homme d'Etat autrichien né à Krumau, mort à Vienne (1800-1852). Schwarzenberg était le second fils du dernier prince régnant, Joseph de Schwarzenberg, et un neveu du feld-maréchal Karl Schwarzenberg (1771- 1820), qui contribua à la victoire remportée sur Napoléon à Leipzig. Il entra comme cadet à l'armée en 1818, puis en 1824 dans le service diplomatique. Sur la recommandation de Metternich, il fit partie des ambassades autrichiennes à Saint-Pétersbourg, Lisbonne, Londres et Paris. En 1832, il devint conseiller de légation à Berlin, ambassadeur à Turin et à Parme en 1838, à Naples en 1844. Au début de la révolution de 1848, Schwarzenberg conserva à Naples ses convictions autrichiennes et antirévolutionnaires, mais il donna ensuite sa démission et, comme il avait été nommé général en 1842, il fut détaché comme major-général auprès de Radetzky en Italie. A la tête d'une brigade, il combattit à Curtatone et à Goito et fut nommé lieutenant feld-maréchal. Il obtint de Vienne les renforts réclamés par Radetzky et réussit momentanément à empêcher la conclusion d'un armistice. Après la prise de Milan, Schwarzenberg en fut nommé gouverneur militaire. Il participa à la répression du soulèvement d'octobre à Vienne et, sur les instances de son beau-frère Alfred Windischgraetz, il fut chargé de la constitution d'un nouveau gouvernement, mais ce n'est que le 21 novembre 1848 qu'il fut nommé premier ministre et ministre des Affaires étrangères. Il obtint l'abdication de l'empereur Ferdinand Ier et l'accession au trône de François-Joseph le 2 décembre. Le 4 mars 1849, il octroya une Constitution générale à l'Autriche et, trois jours plus tard, décréta la dissolution du Reichstag de Kremsier. Il défendait un centralisme placé au-dessus des droits acquis par la révolution pour l'ensemble des territoires de la monarchie (y compris la Hongrie). L'Autriche, avec un gouvernement militaire et absolutiste, renforcée par les réformes, devait devenir la puissance dominante en Allemagne et en Europe centrale. Pour réaliser cet objectif, il s'appuya sur l'armée, sur le corps des fonctionnaires et sur l'Eglise catholique. Il prépara ainsi l'abandon du joséphisme et la conclusion du Concordat de 1855. Son alliance avec la Russie lui permit d'écraser le soulèvement hongrois. Il réussit à faire échouer la politique unioniste de la Prusse et rendit une nouvelle vigueur au Bundestag le 16 mai 1850; la Prusse dut subir, en novembre 1850, l'humiliation de Olmütz. Schwarzenberg échoua toutefois dans ses tentatives de faire entrer la Grande Autriche dans l'Alliance allemande (l'Empire de 70 millions d'habitants dont il rêvait) et dans l'Union douanière. Le dualisme allemand n'était pas résolu, et une solution par la force devenait prévisible. En politique intérieure, Schwarzenberg révoqua, par l'édit de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 1851, la Constitution générale et jeta ainsi les bases définitives du néo-absolutisme. Schwarzenberg était vraiment un Realpolitiker, impitoyable, énergique et pas toujours difficile dans le choix de ses moyens, une personnalité de premier plan qui, après l'effondrement du système de Metternich, réussit à jeter les bases d'un renouveau de la puissance autrichienne. Schwarzenberg était en outre un grand seigneur de la vieille école, sensible au charme du beau sexe, spirituel et sarcastique. Sa mort soudaine le 5 avril 1852 priva François-Joseph de son premier et dernier président du Conseil d'envergure. Le grand poète autrichien Franz Grillparzer composa son épitaphe.

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