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La science peut-elle conduire à la sagesse ?

Publié le 07/03/2004

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La science désigne une certaine forme de connaissance qui vise la certitude et l’objectivité. Elle exige au préalable que l’on se distancie de l’apparence des faux semblants et que l’on définisse clairement les critères de vérité. En cela n’est-elle pas une attitude humaine, qui exige précaution, attention particulière et nouvelle aux choses. D'ailleurs ne conduit-elle pas à une forme de sagesse ? Est-ce que pour auatnt que la science conduit à la sagesse, la sagesse n'a-t-elle pas trait à l'action tandis que la science est affaire de connaissance certaine? Ne doit-on pas distinguer ces deux champs?  La science est purement théorique elle à affaire au nécessaire tandis que la sagesse ayant trait à l’action a affaire au contingent. En cela la science ne saurait être susceptible de conduire à la sagesse puisque ces deux champs sont distincts l’un de l’autre. Plus encore, si la science ne saurait conduire d’elle-même à la sagesse ne peut-on pas aller plus loin en affirmant que la science est toujours susceptible de contredire les principes moraux puisque son évolution est par essence indéterminée et ne saurait être guidée par le bien.

  • I) La science conduit à la sagesse.

a) Sagesse et connaissance ne font qu'un. b) Science de la sagesse et sagesse de la science ! c) Les grands scientifiques sont aussi de grands philosophes: Descartes, Leibniz, etc.

  • II) La science ne conduit pas forcément à la sagesse.

a) La raison scientifique est calculatrice. b) Faire de la science n'est pas faire de la philosophie. c) La science est amorale.

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« l'action.

Platon, pourrait-on dire, confond l'action morale avec la spéculation abstraite propre aux sciencesthéoriques, dont la visée est de contempler la nature des choses.

Or, à partir de cette spéculation on ne peutparvenir à une intervention efficace sur les choses.La morale n'est pas du même ressort que la science.

Comme le résume Descartes dans la troisième partie duDiscours de la méthode : « Ma seconde maxime était d'être le plus résolu en mes actions que je pourrais, et ne suivre pas moins constamment les opinions les plus douteuses, lorsque je m'y serais une fois déterminé, que si elleseussent été très assurées ».C'est que l'ordre de l'action n'est pas l'ordre de la vérité et de la science, et comme le dit Aristote que les choseshumaines sont traversées par une part irréductible de contingence.

La science peut être immorale Le questionnement de la bioéthique, montre que la morale et la science ne sont pas uniquement des disciplinesdistinctes l'une de l'autre mais peuvent entrer en contradiction.

Le progrès de la science peut contredire la morale,c'est donc que la science ne s'accompagne pas nécessairement de préoccupation morale.

Et même que la sciencedevrait passer outre certains interdits moraux pour évoluer.

De sorte que la science est relayée à une compétencequi ne doit pas s'encombrer de préoccupations morales si elle veut mener à bien son évolution.Est-il moralement acceptable de stocker des embryons humains, de les congeler, de les manipuler comme deschoses ? Pour répondre à ces interrogations il faut poser des principes éthiques fondamentaux, qui sont étranger àla science, et qui puissent fonder son évolution légitime.

Qu'est-ce à dire sinon que la science n'est pasimmédiatement morale, mais pour l'être elle doit respecter des principes fondamentaux en accord avec une certaineidée de la nature humaine.Tel est le sens de ce qu'on appeler une éthique de la recherche consignée autour des textes internationaux commeLa déclaration d'Helsinki de l'association médicale mondiale, 1964, Déclaration de Manille de l'OMS-CIOMS, 1982,Recommandation n° (90)3 du Conseil de l'Europe, 1990.

La science doit donc s'appuyer sur ces textes qui sefondent eux-mêmes en dernière instance sur trois principes.

Le principe de respect de la personne humaine : ladignité de l'être humain réside dans son autonomie morale, sa liberté, le principe de bienfaisance : éviter de nuire etfaire le plus de bien possible.

Et enfin un principe de justice selon lequel les êtres humains sont égaux en dignité eten droits, ils doivent être traités de façon égale ou équitable.Pour Jonas l'éthique traditionnelle fondée sur l'idée de réciprocité (égalité de droits et de devoirs entre les sujetslibres et égaux) ne peut fournir aucune indication : car nous n'avons pas de devoirs, à ce point de vue à l'égard deschoses, ni à l'égard d'êtres seulement potentiels.

L'éthique est à repenser et « le principe de responsabilité enreconstituera le fondement ultime : à partir du moment où l'homme a la puissance matérielle de détruire la nature,ses nouvelles responsabilités concernant la perpétuation devenue problématique de l'humanité.

La responsabilité estl'ensemble des obligations que nous avons à l'égard d'êtres qui n'existent pas encore : il y a responsabilité, selonHans Jonas, là où il y a « vulnérabilité » caractère d'êtres sans défense que l'on doit protéger afin qu'ils puissentsurvivre ou tout simplement naître.L'impératif catégorique découle de ce principe peut se formuler de cette manières : « Agis de façon que les effetsde ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre » ou encore« Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d'une telle vie.

».La seule possibilité pour que la science deviennent sage c'est que la science fonde son évolution sur des principesmoraux imprescriptibles.

La science devient sagesse en se conformant à des principes qui lui sont extérieurs. Conclusion -Comme nous l'avons vu en premier lieu, pour que la science conduise à la sagesse il faut que le Bien soit considérécomme norme de la connaissance et comme principe qui guide l'action.-Cependant, comme le montre notre seconde partie, l'action ne saurait s'accommoder de principes absolus.L'urgence de l'action exige une vertu qui n'est pas scientifique et ne se fonde pas sur la connaissance certaine.

Car son objet en effet n'est pas le nécessaire mais le contingent.-Enfin, est-ce pour autant pour cela que la science doit faire fi de toutes considérations morales ? Certes non, sipar elle-même la science ne se préoccupe pas de la morale, elle doit asseoir son évolution sur des principesfondamentaux qui garantissent le respect de la dignité humaine.

C'est en se sens que la science peut conduire à lasagesse, autant dire en effet que la science n'est pas immédiatement sage ou morale.. »

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