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La science peut-elle devenir une religion ?

Publié le 23/02/2004

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Les hommes ont de multiples dieux mais la science,elle, est unique. Dans Science et religion, Bertrand Russell prône la diffusion de l'esprit scientifique pour lutter contre les fanatismes que la religion engendre.   [La science ne pourra jamais résoudre le mystère de l'existence, ni répondre au besoin affectif que l'homme a d'être religieux. La religion est fondée sur des croyances irrationnelles alors que la science est fondée sur des faits démontrés. L'esprit scientifique s'oppose radicalement à l'esprit religieux. La science s'adresse à la raison, la religion à la spiritualité.]  La science s'oppose à la croyance La religion est fondée sur la croyance irrationnelle en un Dieu, sur des dogmes et sur des rites tout aussi irrationnels. La science, elle, recherche la vérité sur des faits qui peuvent être démontrés. La croyance n'y a aucune part, non plus que les mystères. Elle est une entreprise d'élucidation du monde par l'observation et l'expérimentation.
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« le résultat de forces divines.

Mais à mesure que la raison progresse, les explications religieuses apparaissentcomme des superstitions.

La science démystifie la religion et la remplace par des vérités objectives.• Le savoir s'oppose à la superstition.Croire en la science, c'est d'abord croire en la rationalité, en la force universelle des démonstrations et despreuves rationnelles.

Or les religions comportent la plupart du temps des éléments irrationnels et uneréférence au surnaturel (par exemple, les miracles) que le rationaliste désigne souvent comme de lasuperstition.

La science peut-elle être un objet de superstition? • Contre la peur de l'au-delà.Dans le De natura rerum, Lucrèce fait l'éloge de son maître Épicure dont la théorie atomiste propose uneexplication de l'univers qui rend superflue la représentation de l'au-delà et du Jugement dernier, qui sont àl'origine de la peur de la mort. • Contre l'autorité de l'Église.Galilée et après lui Descartes insistent sur le fait que la raison, en matière de science, doit être son proprejuge et doit être libre de toute censure ou limitation extérieure.

Il importe de chasser l'erreur et les préjugés,mais aucune autorité ne doit imposer un objectif, un résultat ou une limite à la science. La science est le domaine de la raisonLa science et la religion n'ont pas le même domaine.

Pour reprendre la distinction de Pascal, la science est ledomaine de la raison, la religion celle du coeur.

Elles ne s'adressent pas à la même partie de la sensibilitéhumaine.

Voilà pourquoi la science ne saurait devenir une religion.

La raison ne croit pas. Le scientisme est une doctrine caractéristique du XIXe siècle.

A cette époque, en effet, les scientifiques,emportés par leur enthousiasme, ont pu avoir l'illusion que le progrès scientifique serait indéfini, que la sciencepermettrait d'élucider tous les mystères et même, à l'instar d'Auguste Comte, qu'elle pourrait devenir unereligion.

On mesure aujourd'hui ce qu'une telle idée a de saugrenu.

Le propre de la science est précisément derefuser les croyances, d'examiner librement le réel en se fondant sur la raison.

Bref, la science a certainementcontribué à déchristianiser la société au XIXe siècle, mais elle ne saurait en aucun cas devenir elle-même unereligion sans tomber dans l'irrationnel, donc sans se nier elle-même.Face à cette attitude « pieuse » à l'égard de « la science » transformée en absolu, il convient de rappelerquelques aspects qui invitent à une attitude plus nuancée. • La science faillible.Il convient tout d'abord de souligner le fait que les sciences ne progressent pas d'un mouvement continu etinfaillible comme le ferait un projet divin : souvent les scientifiques avancent en tâtonnant, bien des idéesapparemment prometteuses se révèlent stériles et à l'inverse bien des découvertes majeures sont dues auhasard.

Les nouvelles théories naissent souvent de la révision radicale d'une théorie précédente. • Une pratique humaine.Ces irrégularités du progrès des sciences nous rappellent que « la science » n'existe qu'à travers la pratiquescientifique des hommes et la pluralité des disciplines scientifiques.

La croyance que l'on peut porter à cettepratique doit donc tenir compte de ce facteur humain. • Raison et science.Dans La Vie de Galilée, Brecht montre un Galilée qui professe sa croyance non pas en la science, mais en laraison.

C'est peut-être cette croyance que les hommes peuvent partager avec le plus de profit : celui quicroit en la science risque de remettre son destin entre les mains de scientifiques dont la compétence neconsiste pas à savoir ce qui est bon pour les autres hommes; celui qui croit en la raison croit au dialogueentre les hommes et à la force de la réflexion.

Une telle croyance concerne aussi bien le domaine des sciencesque celui de la morale ou de la politique et risque moins de tourner à la superstition.. »

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