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La science rend-elle la philosophie inutile ?

Publié le 13/10/2005

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Ainsi l'épistémologie positiviste d'A. Comte avait .voulu fixer à deux les principes fondamentaux de la science : le premier était que la science ne porte que sur les phénomènes et non sur la nature ou l'essence des choses ; le second, que la science renonce à saisir le mode de production des choses, c'est-à-dire la causalité, pour ne considérer que les lois. En d'autres termes, la science a pour but de lier entre eux les phénomènes, de les déterminer les uns par les autres, non de les « expliquer », l'explication relevant de « l'état théologique » ou de « l'état métaphysique ». Mais le développement même de-la science a invalidé ces principes, puisqu'il apparaît qu'elle est nécessairement conduite à expliquer causalement les lois qu'elle a établies, et à rendre compte de la production des phénomènes à partir de modèles théoriques des structures sous-jacentes aux phénomènes, comme c'est le cas pour la physique nucléaire.Le néo-positivisme contemporain (l'empirisme ou le positivisme logiques des penseurs du Cercle de Vienne) a également voulu établir une césure fondamentale et insurmontable entre problèmes philosophiques et problèmes scientifiques en posant que les énoncés de la science se ramènent d'une part à des protocoles vérifiables d'expériences et d'autre part à des tautologies, c'est-à-dire à des énoncés logico-mathématiques, donc purement formels, qui ne disent rien sur les phénomènes mais définissent les lois des transformations opérables sur eux. Les problèmes « métaphysiques » sont des faux problèmes issus de l'inconsistance des « syntaxes grammaticales » des langages ordinaires. Formulés selon la « syntaxe logique » de la science, ils apparaissent dénués de sens et disparaissent d'eux-mêmes. Dans cette perspective, la seule philosophie possible est une logique de la science. Mais on a pu objecter au néo-positivisme qu'il donnait à la science un cadre trop étroit.
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« nouménale, et la loi concerne le premier, même si elle n'apparaît pas directement dans les phénomènes eux-mêmes,tandis que l'univers nouménal (le fond du « réel ») nous reste inconnu.

Ce qui fait de la philosophie un discours autreque celui de la science, c'est son obstination à penser (puisqu'elle ne peut les connaître) les noumènes.Lorsqu'à partir du XIX siècle, l'homme commence à se considérer comme un objet de science possible, on constateque les disciplines scientifiques qui entreprennent de le cerner — les sciences humaines — entendent bien sedétacher de toute emprise philosophique, ne serait-ce qu'en adoptant des méthodes qui autorisent une approche «objective » de l'être humain (tests et recherche de laboratoire en psychologie, enquêtes et traitement statistiqueen sociologie, etc.).

Tandis qu'il est reproché à la philosophie de ne pouvoir se dégager d'un « point de vue » qui,même s'il n'est pas strictement « subjectif », renvoie nécessairement à quelques postulats métaphysiques, et doncétrangers à toute science possible.Il semble ainsi, à considérer hâtivement l'évolution des deux domaines, qu'on aboutisse à une hétérogénéité.

Celle-ciest-elle de nature à interdire désormais toute relation, toute réflexion de la philosophie sur les sciences ? Rien n'estmoins sûr.

8.

Le sujet engage une réflexion sur les rapports entre la philosophie et la vérité.

Existe-t-il des véritésspécifiquement philosophiques, non réductibles aux vérités de type scientifique (par exemple en morale, enmétaphysique...), et que la science ne pourrait donc en aucune façon rendre inutiles ? 9.

La philosophie a-t-elle eu traditionnellement d'autres finalités que la recherche de la vérité ? Si oui, lesquelles(réflexion critique, interrogation sur les valeurs, le sens de l'existence, etc.) ? "Les questions que la science exclut par principe sont précisément lesquestions qui sont les plus brûlantes à notre époque malheureuse pourune humanité abandonnée aux bouleversements du destin : ce sont lesquestions qui portent sur le sens ou l'absence de sens de touteexistence humaine (...) La vérité scientifique, objective, estexclusivement la constatation de ce que le monde — qu'il s'agisse dumonde physique ou du monde spirituel — est en fait.

Mais est-ilpossible que le monde et l'être humain en lui aient véritablement unsens si les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui estconstatable dans une objectivité de ce type, si l'histoire n'a rien de plusà nous apprendre que le fait que toutes les formes du monde del'esprit, toutes les règles de vie, tous les idéaux, toutes les normes quidonnèrent à chaque époque aux hommes leur tenue, se formentcomme les ondes fugitives et comme elles à nouveau se défont, qu'ilen a toujours été ainsi et qu'il en sera toujours ainsi, que toujours ànouveau la raison se changera en déraison et toujours les bienfaits enfléaux ?" HUSSERL L'homme est animé du désir de savoir.

Il est le seul être qui s'interroge sur lui-même et sur l'univers qui l'entoure.

Il ne se contente pas d'être au monde, de vivre ce monde, il lui faut l'expliquer, le comprendre.

Certes, il veut comprendre pour pouvoir agir, découvrir les loisde la nature qui lui permettront de s'en rendre « maître et possesseur », selon les mots de Descartes, mais aussi et,dirons-nous, surtout pour satisfaire à une interrogation singulière, surgie du plus profond de lui-même et qu'il nepeut réprimer, source d'inquiétude ou d'angoisse : « Pourquoi existons-nous ? » Ce qui revient à poser la question dusens du monde en général et de l'homme en particulier.

Afin d'y répondre, l'homme invente des mythes et desreligions: Toutefois, ceux-ci sont inaptes à _expliquer les lois de la nature.

L'homme se tourne alors vers la sciencequi l'instruit en effet, mais, de manière paradoxale, en augmentant son désarroi.

Car la science se construit contreles mythes et les croyances, contre les présupposés anthropomorphiques grâce auxquels l'homme justifiait le mondeet se justifiait.

Elle les détruit mais ne les remplace pas.

Plus elle explique le monde, plus elle accroît la solitude del'homme, lui infligeant, pour chaque nouvelle illusion dissipée, une nouvelle blessure narcissique et l'abandonnant seuldans un univers déserté et muet.

Si bien que l'homme, après avoir placé en elle toute son espérance, finit par s'endéfier et sombrer dans le scepticisme, voire par retomber dans un irrationalisme dont il s'était laborieusementdégagé.

La science, en effet, refuse, comme le souligne Husserl dans ce texte, de se prononcer sur le sens de cequi est, prétendant que la vérité scientifique se limite à la seule constatation de ce qui est.« Les questions que la science exclut par principe, observe Husserl, sont les questions qui portent sur le sens oul'absence de sens de toute existence humaine.

» Quel est donc ce principe, ou plutôt quels sont -ces principes parlesquels la science rejette des questions qu'elle considère comme « philosophiques » ? Ce ne sont pas en réalité desprincipes immuables : ils varient selon les diverses sciences et leurs divers états.

Ainsi l'épistémologie positiviste d'A.Comte avait .voulu fixer à deux les principes fondamentaux de la science : le premier était que la science ne porteque sur les phénomènes et non sur la nature ou l'essence des choses ; le second, que la science renonce à saisir lemode de production des choses, c'est-à-dire la causalité, pour ne considérer que les lois.

En d'autres termes, lascience a pour but de lier entre eux les phénomènes, de les déterminer les uns par les autres, non de les « expliquer», l'explication relevant de « l'état théologique » ou de « l'état métaphysique ».

Mais le développement même de-la. »

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