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LA SECONDE ET LA NEUVIÈME SATIRES DE JUVENAL - Les Hommes romains.

Publié le 16/07/2011

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L'homme, comme on a pu le remarquer, ne fait pas mauvaise figure dans la sixième satire. C'est lui qui y joue le beau rôle. N'y a-t-il pas quelque chose de touchant dans l'insistance avec laquelle l'ami de Juvénal, Postumus, qui est en passe de se marier et que Juvénal entreprend de détourner d'un si fâcheux projet, se remémore et allègue les exemples de ménages unis qu'il a cru observer ?

C'est le mari qui, dans les couples que présente Juvénal, incarne le bon sens, la bonne volonté, l'humanité ; c'est lui qui souffre d'être lié à une créature impulsive, aussi incapable qu'insoucieuse de collaborer au bonheur de son conjoint.

On ne peut dire toutefois que Juvénal ait, par parti pris et solidarité masculine, fait peser uniquement sur la femme l'accusation de corruption qu'il lance contre son temps. S'il a cru devoir, dans la sixième satire, lui réserver ses censures indignées, c'est pour ne pas en affaiblir la portée en les répartissant sur le couple humain. Mais il a écrit deux satires, la seconde et la neuvième, où c'est à l'immoralité proprement virile qu'il s'en prend.

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« 2o6 SECONDE ET NEUVIÈME SATIRES II Le sujet de ces deux piècesestsidifficilement supportable pour le lecteur moderne que le plus savant éditeur anglais de Juvénal, J. E.

B.Mayor, les a éliminées de son édition commentée. Il est vrai qu'il n'a pas consenti non plus à yaccueillir la satire VI.

Les éruditset leslettrés du Moyen Age ignoraient cessusceptibilités. Pour scandaleuses qu'elles soient, ces deux satiresn'en ont pasmoins été appréciées et citées par eux.

M. Santi Consoli' a relevé un grand nombre d'allusions et d'imita- tions chezlesglossateurs, chezAusone, Sidoine- Apollinaire, Priscien, Bède, VincentdeBeauvais, Jean deSalisbury, PierredeBlois, etc. Pétrarque lui-même louait fortunpassage de la IXe Satire : OCorydon, Corydon,secretumdivitisullum Esse putas a? Certains vers sont devenus de bonne heure des proverbes couramment cités : Quis tulerit Gracchosdeseditione querentes * ? ,., Tertius ecaelo decidit Cato * ... Dat veniam corvis, vexât censura columbas 5 i. RivistadiFilologia, 1914.P-209-248 ;1921, p.79-97- 2. C'est une réminiscence plaisante de Virgile, Bucol. II, 69 :A Corydon, Corydon, quae tedementia cepit? 3- IL 24. 4. II, 40. 5. H, 63.. »

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