Sékou Touré
Publié le 27/02/2008
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12 aoOt 1964 Séria N° 5 Fiche No 57
Touré (Sékou)
1.
Né à Faranah, sur le haut Niger, en 1922, le président de la République de Guinée
appartient à la race malinké qu'au siècle dernier on appelait mandingue.
Il se flatte
de descendre par les femmes du fameux Samory.
Ce chef musulman réussit à résister
de longues années à l'avance française avant d'être fait prisonnier par le général
Gouraud et de mourir exilé au Gabon.
La légende assure que, de la descendance de
Samory, sortira un nouveau mahdi.
Sékou Touré a su user en souriant de cette
prédiction et n'a jamais manqué d'exalter la mémoire de l'aïeul.
2.
Après l'école coranique, il entre en 1936 au Collège technique de Conakry, dont il est vite renvoyé pour avoir conduit une grève de la faim.
Au service d'une maison
commerciale, il poursuit ses études par correspondance.
En 1941, il réussit le
concours administratif et devient commis financier des PTT, le demeure jusqu'en 1948, avant de passer au Trésor.
Il est bientôt révoqué pour activité politique.
3.
Fondateur, en 1945, du premier syndicat guinéen, section de la CGT, il a compris
que seul le syndicalisme peut constituer une force efficace en Afrique.
Il est aussi,
avec Félix Houphouët-Boigny, à l'origine du Rassemblement démocratique africain, RDA, apparenté au Parti communiste français.
Dès 1949, la Fédération syndicale mon
diale lui confie 'e comité de coordination pour toute I'AOF.
4.
Parallèlement, il développe la section guinéenne du RDA dont il est secrétaire
général et qu'il organise en mouvement de masse, le Parti démocratique de Guinée, PDG.
L'administration, s'appuyant sur la chefferie, fait invalider son élection à
l'Assemblée nationale française, en juin 1951, puis à l'Assemblée territoriale de
Guinée, dans le cercle de Beyla.
Il déclenche en 1953 une grève générale qui le rend
très populaire.
En 1955, avec l'appui des syndicats, il réussit à enlever la mairie de
Conakry et, l'année suivante, le truquage électoral devenant difficile, il est député.
5.
En avril 1957, la loi-cadre institue un conseil de gouvernement dans chacun des
territoires d'AOF et d'AEF: il en prend la tête en Guinée.
Il vient alors de lancer l'idée
d'une confédération syndicale africaine, indépendante de la FSM et de la CISL, l'Union générale des travailleurs d'Afrique noire, UGTAN.
Il combat le projet qui, dit-il, ..
par l'éclatement de la Fédération d'Afrique occidentale française, vise à la balka
nisation "· C'est la raison de son vote négatif au referendum du 28 septembre 1958, qui fit sortir la Guinée de la Communauté.
6.
Au très important congrès du RDA, à Bamako, en septembre 1957, Sékou Touré
réclame la constitution d'un Etat fédéral, composé d'Etats autonomes avec un gouver
nement fédéral et un parlement fédéral, organe suprême d'une Communauté franco
africaine.
Il s'y déclare convaincu que ..
seul un grand ensemble politique et écono
mique est facteur de puissance et d'indépendance réelles pour tous les membres."
7.
Au même congrès, il présente un rapport qui entend définir les grandes options
du syndicalisme africain et constituer son programme politique: la consolidation de
l'indépendance nationale
doit passer avant la lutte des classes, pour autant d'ailleurs
que des classes existent dans l'Afrique actuelle..
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