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Selon Descartes, que faut-il changer plutôt que l'ordre du monde ?

Publié le 22/02/2012

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descartes

« de mes actes, tout cela échappe à mon contrôle, dépasse mon pouvoir.Or, aussi évident que cela paraisse, les hommes n'ont pas conscience de cette opposition.

Comme le fait remarquerDescartes, nous ne désirons que ce qui nous semble possible.

Seuls les fous, c'est-à-dire ceux dont la raison estégarée, voudraient avoir des corps de diamant ou des ailes pour voler.

De même, je ne désire pas devenir roi duMexique, parce que j'ai clairement conscience que cela est impossible.

Par suite je ne souffre pas de ne pas pouvoiraccéder à la royauté.

Comment se fait-il alors que je désire être en bonne santé étant malade, ou libre étant enprison ? C'est que je continue à croire possible la santé et la liberté qui ne dépendent pas entièrement de moi.

Jesouffre donc inutilement, dans la mesure où je ne comprends pas que ce que je désire est en fait impossible et horsde mon pouvoir.C'est pourquoi Descartes déclare qu'il lui a fallu : « [s'] accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement ennotre pouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait de notre mieux, touchant les choses qui noussont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible.

» Une fois que j'ai fait au mieux, par exemple, que j'ai adopté toutes les règles d'une vie saine, si mon objectif n'estpas atteint, la santé, je dois considérer qu'il n'était absolument pas possible de l'atteindre.

Cela n'était pas en monpouvoir.

Je ne suis pas responsable des conséquences non voulues ou non prévisibles de mes actes.

Cela relève del'intervention du hasard, ou des actions des autres, sur lesquels je n'ai aucune prise.

Il est donc vain de continuer àespérer, ou à me faire des reproches, cela est impossible pour moi.Il s'agit d'une reprise de la maxime d'Epictète : « Ne désire pas que les choses arrivent comme tu le désires, maisdésire qu'elles arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux .

» Cela ne signifie pas qu'il faut ne rien faire ou nerien entreprendre ; il faut à l'inverse, comme le dit Descartes « faire de notre mieux ».

Mais il faut comprendrequ'une fois que j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, je ne peux plus rien désirer.L'inverse serait croire que le destin ou le monde peuvent s'ordonner selon mes désirs, serait demander que leschoses arrivent comme je le désire, ce qui est absurde.

C'est demander l'impossible ou se prendre pour un Dieu quiaurait tout pouvoir sur le monde.

J'ai tout pouvoir sur mes pensées, mais le résultat de mes actions ou de mes actesne dépend pas entièrement ni absolument de moi, il dépend de l'ordre entier de l'univers qui m'échappe.Appliquer cette règle difficile, c'est selon Descartes parvenir à ce que « nous ne désirons pas davantage être sains,étant malades ou être libres, étant en prison, que nous ne faisons maintenant d'avoir des corps d'une matière aussiincorruptible que les diamants […] Mais je crois qu'il est besoin d'un long exercice et d'une méditation souventréitérée, pour s'accoutumer à regarder de ce biais toutes les choses.

»La maxime de Descartes reprend des stoïciens : « Changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde » s'est vueopposer en mai 68 le fameux « désirez l'impossible ».

Soucieux de mettre l'individu à l'abri des coups du sort, de luiépargner les désirs et les remords inutiles, Descartes tend à nous dire qu'il faut « aimer le réel » ou du moinsl'accepter, une fois qu'on a fait ce que l'on pouvait.

Cette règle de conduite extrêmement exigeante doit d'abordnous rappeler que les conséquences de nos actes et de nos décisions nous échappent, ne dépendent pasentièrement de nous, que nous sommes pris dans un réseau d'actions qui modifient nos initiatives, nos projets, nosdésirs.La morale des stoïciens donne comme « solution » un retrait orgueilleux dans la maîtrise de la pensée, undésinvestissement du monde.

Ce n'est pour Descartes qu'une étape, qu'une règle de la morale provisoire, celle quiest nécessaire pour conjuguer la prudence et la rigueur intellectuelle avec l'urgence de la vie.

Le dernier mot deDescartes réside dans ce qu'il nomme « générosité », et qui permet à chacun de gagner l'estime de soi-même.L'homme est généreux quand « il sent en soi-même une ferme et constante résolution de bien user (de son libre-arbitre) cad de ne jamais manquer de volonté pour entreprendre et exécuter toutes les choses qu'il jugera être lesmeilleures : ce qui est suivre parfaitement la vertu. La morale de Descartes est composée de deux parties distinctes et en même temps intrinsèquement liées.

Lapremière, et la plus ancienne, est la morale par provision, énoncée dès 1637.

Elle répond essentiellement auxbesoins immédiats d'une règle pour l'action.

La seconde partie consiste en un Traité des Passions, dernière œuvre deDescartes, publiée en 1649.

C'est essentiellement à la première que les lignes suivantes sont consacrées.

Même si leTraité des Passions est certainement plus complet, il apparaît pour le lecteur moderne aussi dépassé que les traitésde physique antique.

Descartes y tente en effet une synthèse entre la psychologie et l'anatomie, et élabore desthéories sur les affections de l'âme qui ont aujourd'hui perdu toute validité. Principes de la morale par provision Dans le Discours de la méthode, Descartes précise que si, bien entendu, c'est seulement par la connaissanceparfaite qu'il est possible d'orienter correctement sa volonté dans l'action, il y a quelque difficulté à pouvoirappliquer pareil précepte dans l'urgence de la décision pratique.

Aussi Descartes propose-t-il un ensemble de règles,qu'il dit avoir découvertes dès 1618, et qui permettent d'agir : c'est la morale par provision, c'est-à-dire provisoire,dans l'attente de recherches plus complètes.Maximes de la morale par provisionLa morale par provision s'élabore sous forme de maximes.

Ces maximes sont au nombre de trois et apparaissent dansla troisième partie du Discours de la méthode. Maxime du conformisme social La première maxime consiste en premier lieu à respecter tout à la fois les « lois et coutumes » du pays où l'on vit, etde se conformer également à la religion « en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès mon enfance ».

Il n'estpas évident de savoir s'il convient de se conformer à la religion par conformisme social ou parce que la religion en. »

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