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SENANCOUR

Publié le 30/03/2012

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Sénancour appartient à cette génération qui avait vingt ans en 1789. Par sa formation première il prend donc racine dans le XVIUC siècle. Et, à lire ses ouvrages, à examiner ses notes de lecture (en particulier l'énorme cahier intitulé : Annotations encyclopédiques), on voit bien qu'il demeure l'héritier de Voltaire, de Diderot et de Rousseau. L'esprit romantique a soufflé sur lui, comme il avait soufflé déjà au cours du XVIIIe siècle, mais sur lui un peu plus encore. Chez Sénancour, pas de reniement ni de compromission, aucun " anti-philosophisme '' mais un essai d'équilibre - difficile, tendu - entre une pensée exigeante, mais austère, et une sensibilité, une imagination sans cesse sollicitées par les chimères....

« ~ 1 SENANCOUR 219 la découverte de la campagne et des environs de Paris, Chaalis d'abord, Fontainebleau plus tard, où, avec un sens très sûr de la nature, des éclairages et des couleurs, il puisa quelques thèmes fondamen­ taux de sa rêverie.

Ce jeune homme d'aspect timide, frêle, au profil délicat - tel que nous le montre une miniature sur ivoire de cette époque -était capable de force et d'énergie, et tout au moins de cette force qui con­ siste à s'en aller lorsqu'on veut contraindre votre liberté : quand son père décida de le faire entrer au séminaire de Saint-Sulpice, il partit subreptice­ ment pour la Suisse.

On était en juillet 1789 ; mais il ne semble pas que des raisons politiques aient dicté cette fugue.

Sénancour suivait son rêve ; il vou­ lait l'indépendance ; il voulait aussi connaître le pays de Jean-Jacques et de Julie.

La Suisse lui offrit la beauté de ses paysages et la révélation de la haute montagne, plus que des satisfactions sentimentales.

Son mariage (1790) avec une Fribourgeoise, Marie Daguet, fut malheureux et l'auteur ne se défera jamais d'un ton désenchanté quand il parlera de l'amour.

A vrai dire, il ne semble guère en avoir connu que ce mariage décevant, et une passion platonique et douloureuse pour l'inaccessible Mme Walckenaër.

On ne sait pas exactement la date du retour en France de Sénancour ; il dut y venir plusieurs fois, même à l'époque la plus troublée de la Révolution et en courant de grands risques.

Il traversa des périodes de dénuement et d'absolue détresse, dans le Valais où il rédigea ses Rêveries sur la nature primitive.

Il accepta de 1800 à 1802 de jouer le rôle de précepteur à l'hôtel Beauvan où survivait l'Ancien Régime autour de la très vieille mais encore char­ mante Sophie d'Houdetot.

Après un dernier voyage en Suisse (1802), Il se fixa à Paris et ne quitta plus. »

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