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Le sens de ce que l'on dit se réduit-il à ce qu'on veut dire ?

Publié le 11/10/2011

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Note préliminaire : ce sujet aurait pu tout aussi bien relever de la rubrique « langage«. Mais sa formulation très particulière implique un point de vue normatif sur le langage. On envisage en effet la discordance entre la signification intentionnelle et consciente d'un discours, et sa signification objective interne.

« REMARQUES D'ENSEMBLE SUR LE SUJET.

Le libellé de la question tend en fait à opposer deux sens.

La notion de sens devra donc être expliquée de façon générale mais aussi et surtout au niveau des deux valeurs particulières qu'il prend dans l'énoncé.

On s'attachera à donner toute son ampleur au sujet, en faisant «fonctionner» la question non seulement au niveau d'une réflexion critique sur le langage, mais aussi et sur­ tout dans le domaine psychologique, voire esthétique (problème de la signification d'une œuvre d'art).

ANALYSE DE LA QUESTION ET EXPLICATION DE SES PRÉSUPPOSÉS.

• cc Sensn peut s'entendre de deux façons: signification interne (le sens d'une phrase) et but, finalité (le sens de l'histoire).

Cette dualité doit être prise en compte au niveau du statut que l'on peut donner à un discours: les propos que l'on tient ont une signification déterminée et, dans la communication, ils visent tel ou tel effet qu'ils cherchent à produire (émouvoir, sensibiliser, etc.).

De ce point de vue, on peut dire qu'une œuvre «engagée» a un sens dans les deux acceptions du terme (voir par exemple la mission que Victor Hugo donnait à la poésie dans son fameux poème «Réponse à un acte d'accusation») .

• cc Ce que l'on dit.

li Niveau explicite du discours (que l'on oppo­ sera au domaine de l'implicite, du sous-entendu, de la significa­ tion inconsciente) .

Ce qui, dans la communication, est perçu par l'interlocuteur, et saisi comme tel.

• ecCe que l'on veut dire.n Implication essentielle de cette partie de l'énoncé: préexistence d'un «contenu», que le locuteur veut transmettre en s'exprimant.

Un des aspects du rapport entre la pensée et le langage, où l'on retrouve la critique que font les lin­ guistes de la conception classique: la pensée ne préexiste pas au langage, qui, bien mieux, est l'élément dans lequel elle se cons­ titue.

(A opposer aux vers célèbres de Boileau: «Ce que l'on con­ çoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément», Art poétique .) Notons que la psychanalyse, à la suite de la linguistique, tirera toutes les conséquences de cette nou­ velle conception des rapports entre la pensée et le langage : l'in­ conscient «se dit», indépendamment de la volonté consciente,. »

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