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Serions-nous plus libres sans machines ?

Publié le 16/02/2004

Extrait du document

La machine vise l'intérêt

En libérant l'homme de contraintes matérielles, la machine est un facteur indéniable de civilisation. Marx soulignait que le développement du machinisme est plus important pour la libération du prolétaire que les rêveries du socialisme utopique.Cependant, la technique vise l'utile. Le sujet nous interroge sur la liberté de l'homme dans un environnement avec ou sans machines. Et la liberté ne se situe pas dans la sphère de l'intérêt.Les impératifs techniques, dit Kant, sont des impératifs hypothétiques : au service de l'intérêt. Peut-on alors lier liberté et machines ? La machine, qui a effectivement libéré l'homme de certaines tâches aliénantes, a-t-elle à ce point envahi notre vie qu'il faille s'en protéger ? On dirait que se joue un combat entre machine et liberté : choisir un monde de machines annihilerait ma liberté, définitivement. Mais, me séparer des machines me rendrait-il plus libre ?

DEFINITIONS DES TERMES: •    libres : être libres = –    Être libre, c'est être sans entraves, sans contraintes. –    Être libre, c'est comprendre les lois de la nature. •    machines, du grec mèchanè, « engin, machine «, « ruse « et du latin machina; « machine «. C'est un ensemble de pièces organisées pour produire une fonction transformatrice de la matière : automate, robot, mécanisme. Le machinisme désigne l'installation systématique, dans la production industrielle, de machines utilisant des énergies autres que la force humaine ou animale (vapeur, électricité, nucléaire).

PROBLEMATIQUE:

  • Le machinisme est-il un obstacle au développement de la liberté humaine ? Les machines sont-elles une entrave à notre liberté ?
  • La technique asservit-elle l'homme au point que sans elle nous serions plus libres ?

« Introduction Lorsqu'avec la révolution industrielle s'introduisirent dans les manufactures textiles anglaises, puis françaises, lespremiers métiers à tisser mécaniques, la réaction des ouvrières fut aussitôt de les détruire, les considérant commed'impitoyables concurrents menaçant leur travail et par là même leur moyen de subsistance.

Cette réaction peutparaître mal fondée.

Pourquoi en effet devrait-on craindre les machines ? Ne représentent-elles pas pour l'homme unsoulagement et une libération ? Aristote affirmait déjà que l'esclavage cesserait d'être une nécessité sociale du jouroù les navettes à tisser fonctionneraient d'elles-mêmes.

Mais il se peut aussi qu'à notre insu, les machines nousdépossèdent de notre indépendance.

Le machinisme en réalité nous aliénerait, et la réaction violente des ouvrièresse fondait peut-être sur l'intuition juste d'un réel danger pour notre liberté.

Il nous faut examiner plus avant laquestion.

La technique, en tant qu'elle se substitue à l'intervention de l'homme, représente-t-elle pour celui-ci ungain ou bien une perte de liberté ? 1.

Les machines libèrent l'homme A.

Elles le libèrent du travailLe travail, l'étymologie en témoigne (du latin tripallum qui désigne un instrument de torture) a longtemps été vécupar les hommes comme une contrainte pénible, voire comme une malédiction (cf.

la Genèse dans l'AncienTestament).

Dans l'Antiquité, l'homme libre est un citoyen qui possède assez d'esclaves pour ne pas devoir produirelui-même ses moyens de subsistance.

Il n'est pas dans la nature de l'homme accompli de travailler ; l'homme librepense (philosophie), débat avec autrui (politique) et jouit des belles choses.

Par conséquent, dans le cadre de cetteproblématique antique, l'invention d'un système mécanique fonctionnant par lui-même et se substituant à l'efforthumain ne peut que représenter une libération.

C'est en faisant travailler les machines à leur place que les hommespourront se libérer du travail. B.

Elles accroissent sa puissance d'actionEn outre, les machines travaillent plus efficacement et sont moins fragiles que les hommes.

En recourant de plus enplus aux machines, la société accroît donc sa productivité et écarte la menace de la pénurie.

Sans machines,l'homme se retrouverait à mains nues devant la nature et sa puissance d'action s'en trouverait considérablementrestreinte. 2.

Les machines aliènent l'homme A.

Elles engendrent une nouvelle forme d'ignoranceMais ce gain en liberté comporte un revers.

Les moyens techniques rudi-mentaires, outils et instruments, réclamentpeu d'apprentissage.

Leur usage est de compréhension facile.

En revanche, le fonctionnement des machineséchappe en général à leurs utilisateurs qui doivent s'en remettre à la compétence des ingénieurs et des techniciens.La machine accroît la puissance de l'homme sur la nature mais renforce la dépendance des hommes entre eux.

Avecle machinisme, le savoir technique devient un pouvoir : les machines font entrer l'humanité dans l'ère de latechnocratie (du grec kratés, pouvoir). B.

Elles annulent la valeur formatrice du travailLe travail, comme nous l'avons dit, a toujours été vécu par les hommes comme une pénible contrainte.

Pourtant,cette expérience représente peut-être un moment important, particulièrement formateur, dans l'itinéraire de l'esprithumain.

La soumission aux règles techniques, sans laquelle on ne vient pas à bout de la résistance de la matière,force l'individu à renoncer à sa propre spontanéité et à réfréner ses désirs.

Le travail impose une discipline intérieure: il faut apprendre à se dominer soi-même pour mieux maîtriser la matière.

En ce sens, le travail éduque et permet àl'homme de se libérer de sa nature, d'accéder au règne de la culture.

En nous épargnant le travail, les machinesnous enfermeraient donc dans l'immédiateté intempérante de nos désirs et cultiveraient en nous l'espoir naïf que,grâce à elles, tout nous sera possible. Transition Ainsi les machines, d'une part renforceraient la dépendance des hommes entre eux et, d'autre part, représenteraientun obstacle à la véritable liberté de l'esprit.

Pourtant il est aussi possible de voir dans le développement desmachines un progrès de la civilisation et un gain en liberté.

Les machines en effet, en accroissant la dépendanceentre les hommes, rendent manifeste le caractère essentiellement social de la liberté pour l'humanité civilisée.. »

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