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SERMON SUR L'AMBITION

Publié le 26/10/2011

Extrait du document

La péroraison invite le chrétien, qui a en lui le désir avide de l'éternité, à se garder « de mal l'appliquer « : l'ambitieux bâtit sur l'eau qui passe, sur le sable mouvant; le chrétien véritable cherche l'éternité en elle-même, c'est-à-dire en Dieu.

« - • Par conséquent, chrétiens, sans soupirer ardemment après une plus grande puissance, songeons à rendre bon compte de tout le pouvoir que Dieu nous confie.

Un fleuve, pour faire du bien, n'a que faire de passer ses bords ni d'inon­ der la campagne: en coulant paisiblement dans son lit, il ne laisse pas d'arroser la terre et de présenter ses eaux aux peu­ ples pour la commodité publique "· 2• La fortune a des trahisons ten·ibles dont on ne peut se garer (1).

Cette vérité est surtout développée r.ar la compa­ raison biblique de l'ambitieux et du cèdre du Ltban qu'on voit « tomber d'une grande chute et couché tout de son long sur la montagne, fardeau inutile de la terre ».

Elle se poursuit jusqu'à la fin par un commentaire profond et ingénieux, puis par un dialogue plein de vivacité.

La péroraison invite le chrétien, qui a en lui le désir avide de l'éternité, à se garder « de mal l'appliquer » : l'ambitieux bâtit sur l'eau qui passe, sur le sable mouvant; le chrétien véritable cherche l'éternité en elle-même, c'est-à-dire en Dieu.

III.

A.ppréciu.tion.

1• Le défaut principal de ce ser­ mon est le dévelopl?ement excessif du premier point.

2• Beautés génerales.

Mais, outre l'opportunité dela leçon donnée au roi et à la cour, le discours est remarquable par l'union de la théologie et de la poésie.

Nous saisissons sur le vif la manière de Bossuet qui, avant tout, est théologien; dans le deuxième point il a commencé un développement pure­ ment humain sur la fragilité de la fortune; soudain il s'ar­ rête: " C'est trop parler de la fortune dans la chaire de la vé­ rité.

Ecoute, homme sage ...

c'est Dieu même qui te va parler ...

par la bouche de son prophète Ezéc.hiel ».

Et le théologien ne se contente pas de citer Ezéchiel et sa comparaison d'Assur avec le cèdre du Liban ; il en commente le texte, coupe ce commentaire de citations latines: pour lui, on le sent, la parole de Dieu est tout (cf.

p.

488).

La poésie inspire tout ce passage: « Le ciel l'a nourri de sa rosée ..

.

[description du cèdre].

Est-ce là ce grand arbre dont l'ombre couvrait toute la terre ! 11 n'en reste qu'un tt·onc inutile.

Est-ce là ce fleuve impétueux qui semblait devoir.

inonder toute la terre? Je n'aperçois plus qu'un peu d'écume ».

3• Parmt les beautés particulières citons l'objection des ambitieux: « Il faut se dtstinguer » (l'homme comparé à un fleuve qui ne doit pas déborder), et le développement de la , comparaison d'Ezéchiel.

(f) « La fortune, trompeuse en toute autre chose, est du moins sincère en ceci, qu'elle ne nous cache pas ses tromperies...

C'est ce qui m'a fait souvent penser que les complai1ances de la fortune ne sont pas des faveurs.

mais des trahisons ».

Trois mots, trois idées distinctes dont chacune est grosse de développements : voilà un exem­ ple de la concision de Bossuet.

28. »

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