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« La simplicité de Félicité n’exclut pas une évolution notable, une vraie histoire humaine marquée comme il se doit par des crises et des renaissances. » Michel Tournier, Un Cœur simple, Préface, éd. Folio, p.7

Publié le 07/05/2012

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Lorsque nous parlons de simplicité, nous mettons généralement en avant les valeurs essentielles de la vie. Nous tirons un trait sur toutes les choses superficielles qui nous entourent et oublions tout ce qui ne nous est pas indispensable. Il y a 2500 ans, Epicure, philosophe grec de l’Antiquité, encourageait déjà ses concitoyens à la sobriété et à éviter les excès. Selon lui, pour atteindre la tranquillité de l’âme, état qu’il appelait l’ « ataraxie «, il fallait vivre une vie simple et sobre. En 1877 parait le livre « Trois Contes «, un recueil de trois nouvelles écrit par Gustave Flaubert, écrivain français du XIXème siècle et figure majeure de la littérature française de par la force de son style. Parmi ces trois nouvelles, l’auteur écrit celle d’ « Un Cœur simple «. Cette dernière raconte l’histoire de Félicité une jeune paysanne sans instruction qui entre au service d'une veuve de la bourgeoisie de Pont-l'Evêque, Madame Aubain. L’héroïne nous apparaît très vite comment étant le paroxysme de la simplicité. D'ailleurs, Michel Tournier, écrivain français contemporain, explique dans sa préface des Trois Contes que "la simplicité de Félicité n'exclut pas une évolution notable, une vraie histoire humaine marquée comme il se doit par des crises et des renaissances." Le personnage de Félicité est en effet très naïf et d'une intelligence limitée. 

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« Un C œur simple dissertation littéraire Mars 2012 Page 2 ses qualités de ménagère.

Quant à l’évolution psychologique, elle est très minime.

D'abord simple, naïve et prude, elle devient aimante et dévouée à ses maîtres.

Malgré le fait que ce ne sont pas ces deux évolutions qui sont les plus flagrantes dans la nouvelle, il était toutefois convenable de relever certains points. En revanche, c’est dans son rapport avec les autres que nous pouvons souligner une véritable évolution.

Félicité va passer sa vie à aimer.

Mais cet amour sera très paradoxal car au fur et à mesure que l’histoire n’avance on remarque que plus son amour pour ceux qu’elle aime ne s’intensifie, plus les gens ou choses qu’elle aime se déshumanisent.

Pour souligner cet argument, il est important de montrer les deux extrêmes.

Au début de la nouvelle, Félicité aime, déjà d’une manière très intense, Virginie 1.

C’est également grâce à cette dernière que Félicité va commencer à montrer une dévotion pour l’Église.

Cet amour pour Virginie atteint son paroxysme lors de la mort de cette dernière, on le remarque aux pages 53-54 : « Pendant deux nuits, Félicité ne quitta pas la morte (…) Elle fît sa toilette, l’enveloppa dans son linceul (…) étala ses cheveux.

Ils étaient blonds (…) Félicité en coupa une grosse mèche, dont elle glissa la moitié dans sa poitrine, résolue à n’en jamais s’en dessaisir ». Cet amour pour Virginie peut paraître exagéré, mais l’exagération va apparaître au moment où Félicité va faire l’acquisition de Loulou, un perroquet.

L’héroïne va considérer ce perroquet presque comme un fils, voir même comme un amoureux.

Elle va finalement élever ce dernier au rang de Saint-Esprit, nous observons cela à la page 70 de la nouvelle : « Ils s’associèrent dans sa pensée, le perroquet se trouvant sanctifié par ce rapport avec le Saint-Esprit, qui devenait plus vivant à ses yeux et intelligible ».

Nous remarquons donc que Félicité connaît un effet de transcendance vers les cieux, et donc vers le paradis, via son rapport avec autrui.

Ce qui est paradoxal, c’est que c’est son rapport avec un perroquet empaillé, qui est la figure la plus déshumanisée de l’histoire, qui représente le point culminant de cette transcendance vers le Saint-Esprit.

Par surcroît, au moment de la mort de Félicité, Flaubert termine sa nouvelle de cette façon : « (…) elle crut voir, dans les cieux entrouverts, un perroquet gigantesque, planant au-dessus de sa tête ».

Nous remarquons donc bien que le perroquet est, pour Félicité, assimilé à la figure du Saint-Esprit. De plus, nous pouvons montrer cette évolution via son rapport avec les autres, par le fait que, durant toute sa vie, Félicité est triste.

Effectivement, Flaubert nous dresse le portrait d’un personnage monotone, qui ne sourit jamais et dont la vie ressemble à un long chemin dépourvus de tous les plaisirs.

Ce n’est qu’au moment de sa mort, qu’elle ressent un véritable moment de bonheur.

Ce dernier est surtout dû au fait qu’étant donné l’attachement que l’héroïne a eu envers son perroquet, cette mort est synonyme de retrouvaille entre elle et son oiseau.

Lorsqu’elle meurt, elle le rejoint pour l’éternité.

D’ailleurs, nous remarquons bien que Flaubert nous montre une mort qui peut être qualifiée de « belle ».

En effet, cela s’observe aux pages 77 et 78 de la nouvelle : « Une vapeur d’azur monta dans la chambre de Félicité.

Elle avança les narines, en la humant avec une sensualité mystique ; puis ferma les paupières.

Ses lèvres souriaient.

Les mouvements de son c œur se ralentirent un à un, plus vagues chaque fois, plus doux, comme une fontaine s’épuise, comme un écho disparaît (…) ».

Il y a donc une évolution du personnage qui passe de l’état de malheur à celui de bonheur qui lui a toujours échappé durant toute sa vie.

Sa mort représente donc le passage vers 1Fille de madame Aubain. »

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