SITUATION MATÉRIELLE ET SOCIALE DES ÉCRIVAINS AU XVIIe SIECLE
Publié le 29/03/2012
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La situation des écrivains fut loin d'être brillante ou aisée au cours du XVIIe siècle. Sauf de très rares exceptions, poètes, romanciers, auteurs dramatiques durent attendre de protecteurs puissants les ressources que leurs ouvrages ne pouvaient leur donner.
Propriété littéraire.
La propriété littéraire était fort mal protégée. Les écrivains les plus défavorisés étaient peut-être les auteurs de pièces de théâtre; le régime des parts était en vigueur dans presque tous les théâtres ; la recette comptée et les frais déduits, chaque acteur touchait sa part sur les bénéfices, l'auteur en recevait deux, mais seulement pour les premières représentations d'une oeuvre nouvelle; aussitôt imprimée, tragédie ou comédie tombait dans le domaine public; il était alors loisible à une troupe de la jouer sans s'inquiéter de l'auteur.
«
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cès exceptionnel, comme La Calprenède pourront
s'enrichir avec
de longues œuvres de dix ou douze
volumes.
Les contrats que nous connaissons montrent
qu'il était impossible même aux plus grands écrivains
et aux plus célèbres
de vivre grâce à la vente de leurs
livres;
le prix courant pour un volume in 12 était de
trente pistoles (c'est-à-dire trois cents livres).
Nous
savons d'autre part que, pour le Discours de la
méthode, Descartes reçut en tout deux cents exem
plaires gratuits sur les deux premières éditions, soit
trois
mille exemplaires.
Les sources de revenus pour les écrivains étaient,
avec les bénéfices ecclésiastiques 2
, les largesses des
grands seigneurs et des financiers.
Deux périodes furent toutefois plus favorables
grâce
à la distribution de pensions officielles : les
années 1628-1642, sous le ministère de Richelieu et le
règne personnel de Louis XIV jusque vers 1680.
Début du siècle
Décrivant la condition des écrivains pendant le premier quart du XVII" siècle, A.
Adam observe: • Les poètes vivent dans des conditions misérables s'ils ne sont que poètes 3," Charles Sorel nous les montre 4 famé! iques et mal vêtus,
attendant qu'un seigneur • les voulût prendre à son service •.
Sans doute Francion ne rencontrait-il chez le libraire de la rue Saint-Jacques que de pauvres hères, des poètes médiocres,
mais ceux qui sont restés célèbres et qui faisaient figure de maîtres durent aussi se mettre au service d'un seigneur.
Malherbe vécut dans une grande pauvreté quand il arriva
1.
LA CALPRENEDE (1610-1663): auteur de
longs romans : Cassandre (1642-1645, en dix volumes), Cléopâtre (1647, douze volumes).
2.
Il fallait, pour obtenir un de ces béné· fiees, se faire tonsurer et obtenir l'appui d'un personnage puissant.
3.
Histoire de la littérature française au XVII• siècle, tome 1, p.
24.
4.
Histoire comique de Francien (• Les romanciers français du XVII• siècle •.
Ed.
de la Pléiade, p.
228 et p.
230)..
»
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