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LA SOCIÉTÉ ET LA VIOLENCE

Publié le 27/02/2008

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LA SOCIÉTÉ ET LA VIOLENCE "L'homme est un animal sociable qui déteste ses semblables." Delacroix, Journal, 17 nov. 1852.

« LA SOCIETE ET LA VIOLENCE Le problème de l'origine et du fondement de la société a été constamment posé par la tradition philosophique.

Deux thèses s'affrontent: 1 - La sociabilité s'enracine dans la nature, l'homme étant par nature un être social.

Telle est la position d'ARISTOTE.

~-Il n'existe pas de sociabilité naturelle, la société ayant pour fondement l'artifice d'un contrat.

Elle est donc une création de l'homme.

La plupart des théoriciens politiques des XVIIe et XVIIIe siècles furent des théoriciens du contrat social: HOBBES (Léviathan, 1651), LOCKE (Traité du gouvernement civil, 1690), SPINOZA (Traité théologico-politique, 1675) et bien sûr ROUSSEAU (Du Contrat social, 1762).

Tous ces théoriciens se situent dans une même problématique.

Il s'agit pour eux de penser comment les hommes ont pu passer de l'état de nature, qui est un état nul de société, à l'état civil, par l'intermédiaire d'un contrat social.

Si la société est l'effet d'un contrat social, elle se constitue donc en rupture avec l'ordre naturel.

Elle est, comme l'écrit ROUSSEAU, «conventionnelle».

1 °) La définition aristotélicienne de l'homme comme «animal politique» : Dire avec ARISTOTE, que l'homme est par nature (en grec, physei) un animal politique (en grec, politikon zôon), c'est considérer que l'homme est un être naturellement social.

Il est, par nature, destiné à vivre à l'intérieur d'une Cité (en grec, polis), l'humanité de l'homme ne pouvant pleinement se réaliser que dans celle-ci, où il faut donc voir le lieu normal des relations humaines.

L'homme sans Cité (en grec, apolis) ne peut être qu'une brute ou un dieu.

«La cité, écrit ARISTOTE, est au nombre des réalités qui existent naturellement et l'homme est par nature un animal politique ( ...

).

Mais l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve nullement le besoin parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie d'une cité, et par conséquent est ou une brute ou un dieu» (La Politique, livre 1).

L'homme, «dieu mortel», ne peut jamais se suffire à lui-même.

Il a besoin de la femme pour se reproduire.

Le groupe domestique (en grec, oikos), comprenant le père, la mère, les enfants et les esclaves constitue donc la forme la plus élémentaire de l'association issue de la nature.

«L'amour entre mari et femme, écrit ARISTOTE, semble bien être conforme à la nature, car l'homme est un être naturellement enclin à former un couple» (Ethique à Nicomaque, livre VIII).

C'est à partir de l' oikos que vont se constituer des groupements sociaux plus vastes; d'abord le village (en grec, kômé),qui est constitué de congénères et permet la satisfaction de besoins qui ne sont plus strictement immédiats.

Bien qu'ARISTOTE ne précise pas quels sont ces nouveaux besoins, on peut supposer que le village, dans la mesure où il rend possible une plus grande division du travail, est une condition pour que des besoins plus variés soient satisfaits.

Il permet aussi une défense plus efficace.

«La première communauté, écrit ARISTOTE, formée de plusieurs familles en vue de la satisfaction de besoins qui ne sont plus proprement quotidiens, c'est le village.

Par sa forme la plus naturelle, le village paraît être une extension de la famille: ses membres ont, suivant l'expression de certains auteurs, sucé le même lait, et comprennent enfants et petits-enfants» (La Politique, livre 1).

Quant la polis, elle est une communauté issue de l'association de plusieurs villages.

Elle peut se suffire à elle­ même.

L'autarcie, refusée à l'individu par la nature, ne peut en effet se réaliser que dans et par la polis.

ARISTOTE : «La communauté formée de plusieurs villages est la cité, au plein sens du mot ; elle atteint dès lors, pour ainsi parler, la limite de l'indépendance économique» (La Politique, livre 1).

Cependant, l'autarcie économique, selon ARISTOTE, ne constitue pas la caractéristique essentielle de la Cité, pas plus d'ailleurs que la communauté du territoire, ou le simple fait de l'association, certains animaux, comme les abeilles, vivant eux aussi en groupe.

Pour ARISTOTE, la fin de la polis est une fin morale.

C'est dans la polis et par elle, que l'homme peut atteindre le bonheur qui suppose la pratique de la vertu et le respect de la justice.

La polis ne permet donc pas de simplement vivre, c'est-à-dire de satisfaire ses besoins, mais aussi de bien vivre.. »

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