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Une société sans normes est elle viable ?

Publié le 11/04/2005

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Introduction   -Une norme, c'est une règle à laquelle doivent se soumettre les choses ou les individus à qui elle s'applique -La société, c'est la réunion en une communauté politique donnée d'individus divers, de sorte à constituer un vivre-ensemble uni et cohérent -Or, pour pouvoir unifier cet ensemble hétéroclite d'individus, il faut que ceux-ci soient tenus comme égaux ; le moyen de rendre un ensemble d'individus égaux entre eux, c'est de les soumettre tous à une norme commune : l'égalité est alors celle de leur commune soumission à cette norme -Dans quelle mesure la norme constitue la condition de possibilité même du vivre-ensemble ? Une société sans norme serait-elle encore une société, ou constituerait-elle seulement un agrégat d'individus coexistant ensemble mais sans former une communité politique unie ?     I. L'origine de la société se trouve dans la recherche de la norme (Hobbes)   -L'homme de la nature ne connaît aucune norme ; le résultat, c'est une vie inquiète, sur le qui-vive, car une existence réglée sur le seul droit du plus fort ne saurait assurer une quelconque stabilité aux individus. -L'homme abandonne ce droit du plus fort en décidant de vivre en société ; les individus abandonnent leur liberté à une Autorité absolue, dont les décrets doivent être respectés pour assurer la cohésion sociale et servir ainsi les intérêts particuliers de tous. La société devient viable par la commune soumission à une norme extérieure.     II. Une société devient véritablement viable lorsque la norme émerge de cette société elle-même, et non d'une Autorité absolue qui lui serait extérieure (Rousseau)   -Le vrai contrat, c'est l'aliénation de la liberté de chacun à la communauté dans son ensemble. De la sorte, ce n'est pas une commune soumission à un principe d'autorité extérieur qui est en jeu, mais l'aliénation de la liberté de chacun à chacun : d'où la possibilité d'une démocratie, dans laquelle les individus décident eux-mêmes de la norme à partir de laquelle la cohésion de la société pourra s'exercer.   -Le moteur de ce système de détermination commune de la norme, c'est la Volonté générale, sorte de voix majoritaire à partir de laquelle les lois sont constituées.

-Une norme, c'est une règle à laquelle doivent se soumettre les choses ou les individus à qui elle s'applique -La société, c'est la réunion en une communauté politique donnée d'individus divers, de sorte à constituer un vivre-ensemble uni et cohérent -Or, pour pouvoir unifier cet ensemble hétéroclite d'individus, il faut que ceux-ci soient tenus comme égaux ; le moyen de rendre un ensemble d'individus égaux entre eux, c'est de les soumettre tous à une norme commune : l'égalité est alors celle de leur commune soumission à cette norme -Dans quelle mesure la norme constitue la condition de possibilité même du vivre-ensemble ? Une société sans norme serait-elle encore une société, ou constituerait-elle seulement un agrégat d'individus coexistant ensemble mais sans former une communité politique unie ?

« intégralement sa liberté puisqu'il décide librement d'obéir à la volonté générale, et son égalité, puisque chacunparticipe également à cette volonté générale.

L'État trouve sa légitimité dans cette volonté générale dont il ne doitêtre que l'expression.

Dès que l'État ne représente plus cette volonté générale, le contrat est rompu, et l'Étatdevient illégitime. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et lesbiens de chaque associé et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même etreste aussi libre qu'auparavant» (Rousseau) Le Contrat Social propose une solution à ce difficile problème : Le souverain c'est l'ensemble des membres de lasociété.

Chaque homme est donc à la fois législateur et sujet : il obéit à la loi qu'il a lui-même établie.

Cela supposel'existence d'une volonté générale distincte de la somme des volontés particulières.

Chaque homme a comme individuune volonté particulière qui le conduit à vouloir son intérêt particulier et qui en ce sens le conduit à s'opposer auxautres ; mais il a aussi comme citoyen une volonté générale qui lui fait vouloir le bien de l'ensemble dont il estmembre.

Il appartient à l'éducation de former cette volonté générale et Rousseau développera ce thème dans sonprojet de gouvernement pour la Pologne.

« C'est l'éducation qui doit donner aux âmes la force nationale et dirigertellement leurs opinions et leurs goûts qu'elles soient patriotes par inclination, par passion, par nécessité.

Un enfanten ouvrant les yeux doit voir la patrie et jusqu'à la mort ne doit plus voir qu'elle ».

Les personnages historiques deMoïse ou de Lycurgue sont des exemples de législateurs qui sont parvenus à former leur peuple.

Il est vrai que denos jours, on ne peut guère espérer rencontrer de tels hommes ; c'est pourquoi, à défaut d'unanimité, les loispourront ne traduire que la volonté de la majorité. III.

La norme est ce qui rend possible la société humaine comme telle (Platon) -Livre IX des Lois : les lois sont nécessaires, car elles instaurent une hiérarchie entre ce qui est favorable à l'intérêt commun, et ce qui est favorable aux intérêts personnels.

Ces derniers constituent un élément de désunion sociale (c'est la le danger interne de toutedémocratie), tandis que la loi, qui vise l'intérêt commun, en constitue l'élément unificateur.

-Dans le Criton , Socrate refuse de fuir, et préfère mourir, plutôt que de désobéir à la loi athénienne ; car si tout homme faisait comme lui, les lois n'auraient plus aucune autorité, et la société se disloquerait d'elle-même En vertu du pacte social contracté par les individus, ce serait au reste agir contre la raison elle-même que de refuser de se conformerà la loi, fût-elle déraisonnable.

Socrate, condamné à mort, fera observer à Criton (cf.

Platon, Criton 50-51) venu lui proposer de s'évaderque, à partir du moment où il s'est placé volontairement sous l'autorité des lois de la cité, il ne lui appartient plus de juger de cesmêmes lois mais il doit, en tous points, leur obéir, même si elles le condamnent injustement à mourir.

Refuser de se soumettrereprésenterait aux yeux de Socrate une violation du droit ; une manière de combattre l'injustice par l'injustice, le mal par le mal ; saconduite serait alors totalement irrationnelle.

Autrement dit, le droit d'exprimer ce que l'on pense n'est véritablement un droit quelorsqu'il va dans le sens de ce que prescrit la raison, et, selon Spinoza, l'on ne saurait parfaire le droit en se rebellant contre lui, c'est-à-dire, en dernière analyse, contre la raison.

Conclusion -L'acte de naissance d'une société est constituée par la commune soumission de tous les citoyens aux lois par lesquelles lescitoyens peuvent être dits tels, en tant qu'égaux devant la loi.-La société, pour être viable, a donc besoin du respect de la norme par les citoyens ; tout acte contraire à la norme met en danger lacommunauté sociale, en tant précisément qu'elle constitue avant tout une communauté politique.-Un homme Socrate peut donc être vu comme un héros politique, c'est-à-dire comme un homme qui aura fait passer l'intérêt général(celui de la cohésion sociale) avant son intérêt personnel (celui de fuir, pour échapper à la mort).

Ainsi, la notion de norme,consubstantielle à celle de la société, implique celle de sacrifice que, d'une manière ou d'une autre, chaque citoyen est amené à faireen lui-même pour pouvoir être dit tel.. »

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