Solana, Javier

Solana, Javier (1942- ), homme politique espagnol, secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de 1995 à 1999, puis Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC).

Né à Madrid, Javier Solana obtient en 1964 une licence de sciences physiques à l’université Complutense (UCM) de sa ville natale, un an après avoir été renvoyé de l’université de Madrid pour activisme contre le régime dictatorial du général Franco. La même année, il entre au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qu’il représente à partir de 1971 au sein de la plate-forme de lutte antifranquiste appelée « Coordination démocratique de Madrid «. Il poursuit ses études comme boursier au Conseil supérieur de recherches scientifiques (CSIC) et aux États-Unis, jusqu’en 1968. En 1975, il devient professeur de physique des solides à l’UCM. De 1977 à 1996, il est membre de la Chambre des députés.

Après le triomphe du PSOE aux élections de 1982, Javier Solana est nommé par le nouveau chef du gouvernement, Felipe González, ministre de la Culture puis, à partir de 1985, porte-parole du gouvernement, avant d’obtenir le portefeuille de l’Éducation et des Sciences en 1988. En juillet 1992, Felipe González lui confie le poste de ministre des Affaires étrangères, qu’il conserve jusqu’en décembre 1995, date à laquelle il est nommé secrétaire général de l’OTAN.

Juste après l’entrée en fonction de Javier Solana comme secrétaire général de l’OTAN, en décembre 1995, la Force de mise en œuvre internationale (IFOR) dirigée par l’OTAN est déployée en Bosnie-Herzégovine, en vertu d’un mandat de l’ONU, conformément aux accords de Dayton (voir yougoslave, conflit).

En mai 1997, après de longues négociations avec le ministre russe des Affaires étrangères, Evguéni Primakov, Javier Solana parvient à élaborer un accord avec la Russie qui permet à l’OTAN d’accueillir les pays de l’ex-bloc soviétique sans que celle-ci n’y voie un acte hostile. Cet accord, qui est repris dans l’« Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre l’OTAN et la Fédération de Russie « (ratifié le 27 mai 1997 à Paris), suppose que ces deux entités cessent de se considérer comme adversaires et marque donc symboliquement la fin de la guerre froide, en ouvrant la voie à l’adhésion de nouveaux membres en 1999, lors du 50^e anniversaire de l’OTAN. Il exerce ses fonctions notamment pendant la guerre que mène l’OTAN contre la Yougoslavie à propos du Kosovo.

Au mois d’août 1999, George Robertson, jusqu’alors ministre britannique de la Défense, succède à Javier Solana comme secrétaire général de l’OTAN. Deux mois auparavant, en juin, lors du Conseil européen de Cologne, Javier Solana a en effet été nommé Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) dont les objectifs ont été fixés par le traité de Maastricht.