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Sommes-nous maîtres de notre parole ?

Publié le 22/03/2005

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·         Nous voyons donc le problème : le langage est un acquis, un donné. La pensée, elle est propre à chacun. Lorsque l'on parle, on utilise un vocabulaire qui nous a été donné.

·         A l'origine, nous en sommes donc pas maîtres des mots que nous employons, ils n'ont pas étés crées par nous. Il faut donc penser à un passage de l'usage à la possession des mots pour savoir si nous sommes ou non maîtres de nos paroles.  

Problématisation.

Lorsque nous parlons, nous tentons toujours au mieux, de transmettre ce que nous pensons. Pour ce faire, il nous parait évident que nous devons être maitres de ce que nous disons. Mais est-ce toujours le cas ? Sommes-nous maîtres de nos paroles ?

La question n'est pas :« Quand ne sommes-nous pas maîtres de nos paroles ? «, car alors elle serait bien banale et nous pourrions nous contenter d'énumérer les situations (ébriété, rêve, délire, etc.) où nous ne sommes pas maîtres de nos paroles. Une telle réponse constitue ici un hors-sujet. Il s'agit en effet de se demander si, en général, dans notre état « normal «, nous sommes maîtres de nos paroles. La réponse est alors moins évidente et nous invite à la réflexion. Si, dans certaines circonstances bien déterminées, on nous fait remarquer que nous ne sommes pas maîtres de nos paroles, c'est bien qu'en temps normal nous sommes censés l'être. La question, qui remet en cause cette expérience élémentaire accompagnant la vie consciente, est donc à première vue paradoxale. L'enjeu du sujet est de préciser dans quelle mesure nous dominons notre propre discours, et, s'il apparaît que cette domination n'est pas intégrale, quels sont les éléments qui viennent la perturber.

« · Nous ne sommes pas les maîtres à l'origine de la création des mots .En effet, lorsque nous parlons, nous utilisons un langage articulé, formé par des mots.

Mais, la définition de ces derniersn'est pas convaincante. · Autrement dit, nous ne sommes pas nécessairement maîtres du langage et des définitions des mots que nous utilisons.

Il nous faut admettre que, si en théorie nous devons être maîtres de ce quenous disons, en pratique nous ne maîtrisons pas toujours nos paroles. · Et ce, à cause de la nature même des mots.

Ceux-ci sont un acquis, ils nous sont donnés par apprentissage, par une formation que nous ne maitrisons pas nécessairement. · Les mots peuvent tromper, à la fois celui qui les perçoit, mais aussi celui qui les dit.

Or, si nous pouvons être trompés par l'usage même des mots, du vocabulaire que nous utilisons en général, il fautalors bien admettre que nous ne somme spas toujours maitres de nos paroles. 3.

Comment pourrions-nous nous assurer d'être parfaitement maîtres de nos paroles ? · Nous avons pu voir que la parole devait retransmettre nos pensées, avant toute chose.

Il faut donc que nous en soyons maîtres.

Cependant, il est apparu que la parole pouvait, dans l'usage ne pasêtre maîtrisée, essentiellement pour un problème de définition. « On voit par là combien il est nécessaire à quiconque aspire à une connaissance vraie d'examiner lesdéfinitions des auteurs qui l'ont précédé, de les corriger lorsqu'elles sont rédigées avec négligence, oubien de les composer par lui-même.

Car les erreurs de définition se multiplient d'elles-mêmes à mesure quele calcul avance, et elles conduisent les hommes à des absurdités qu'ils finissent par apercevoir, maisdont ils ne peuvent se libérer qu'en recommençant tout le calcul à partir du début, où se trouve lefondement de leurs erreurs.

» Hobbes, Léviathan . · Nous voyons ici ce qui fait que nous pouvons ne pas être maîtres de nos paroles : la connaissance des mots, si elle ne se fonde que sur ce que nous tenons pour bon de nosprédécesseurs, est faussée.

Pour être maître de ses paroles, il faut définir chaque terme, et lereconnaître pour ce que nous en faisons. « Car les mots sont les jetons des sages, qui ne s'en servent que pour calculer, mais ils sont la monnaiedes sots, qui les estiment en vertu de l'autorité d'un Aristote, d'un Cicéron, d'un saint Thomas, ou dequelque autre docteur, qui, en dehors du fait d'être un homme, n'est pas autrement qualifié.

» Hobbes,Léviathan . · C'est par la maîtrise de la définition, c'est-à-dire l'usage définit que l'on a des mots, que l'on peut utiliser la parole.

Autrement dit, nous ne sommes maîtres de nos paroles que lorsque l'on utilise lesmots pour ce qu'ils sont. Conclusion. Nous avons vu que la maitrise de notre parole était nécessaire.

Pourtant, cette maîtrise n'est pas toujours avérée.Seule une véritable définition de chaque termes peu permettre de dire ce que l'on veut, et d'être, ainsi,parfaitement maîtres de nos paroles.. »

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