Sommes-nous responsables de nos erreurs ?

a) Interprétation commune : Le jugement étant affirmation de vérité, si l'on déclare que cette affirmation est produite par une option décisoire de la volonté, on postule que, comme tout acte volontaire, celui-ci entraîne la responsabilité du sujet quant à sa valeur et à sa portée. Si donc l'affirmation posée est fausse, cette fausseté sera imputable à l'auteur de l'affirmation. Critique de cette position : Pour que la volonté soit mauvaise, il faut que l'acte choisi l'ait été malgré la certitude qu'il est mauvais. Ici, il faudrait donc que le sujet, après avoir reconnu qu'une assertion est fausse, l'affirme néanmoins comme vraie.

Il s'agit d'une discussion. Celle-ci ne porte point exactement sur la valeur de la théorie de Descartes, ni sur la question de la responsabilité du sujet à l'égard de l'erreur, mais sur le bien-fondé de la conséquence qu'il paraît légitime de tirer de la théorie de Descartes. Le sujet intéresse à la fois la psychologie et la morale. On remarquera que les termes « dépend de « et « responsables « sont suffisamment vagues pour autoriser des distinctions qui se révéleront peut-être fécondes. La méthode à préconiser est celle d'un approfondissement progressif de la pensée de Descartes, visant à départager des cas et des degrés différents de responsabilité ou d'irresponsabilité à l'égard de l'erreur.