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La sorcellerie est-elle réelle ?

Publié le 26/11/2011

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La sorcellerie désigne un ensemble de pratiques occultes usant de maléfices par lesquelles les sorciers s’emparent du principe vital des autres humains. Dans la société, on évoque souvent la sorcellerie pour expliquer certaines situations vécues par les hommes. Or, des esprits habitués aux phénomènes qu’on peut expliquer rationnellement contestent le fait sorcier. Dès lors, peut-on affirmer l’existence de la sorcellerie ? Autrement dit, la sorcellerie est-elle réelle ?

« Mais quoique les esprits critiques affirment que la sorcellerie relève de l’imagination, n’y a -t-il pas dans nos sociétés des fait s et des événements qui militent en sa faveur ? La raison a vocation à tout expliquer suivant ses normes.

Mais elle devrait s’inviter à la modestie et reconnaître qu’il y a des réalités qui se tiennent au - delà de son pouvoir d’intelligibilité.

Le fait de ne pouvoir produire une démonstration rationnelle sur une réalité donnée n’est pas une preuve irréfutable de son inexistence et de son caractère puéril.

Que la raison ne soit pas capable de rendre compte de la sorcellerie montre seulement ses limites à cer ner les fondements de la sorcellerie, et non à prouver que la sorcellerie ne correspond à aucune réalité identifiable dans le vécu humain.

La sorcellerie est bien une réalité qui produit des effets dans la société.

On a déjà été témoin de l’extinction trag ique de tout un village pour des raisons de sorcellerie.

On a déjà entendu parler de stérilité provoquée par des sorciers chez des individus.

C’est la preuve que la sorcellerie n’est pas une catégorie poétique, ses dégâts sont visibles dans la société.

Le phénomène du Kong chez les fang qui fait périr avec une certitude quasi mathématique les membres d’une famille les uns après les autres illustre à suffisance les affres et la virulence de la sorcellerie.

Esprit critique s’il en est, Malebranche même reconnaît que les vrais sorciers existent en nombre réduit, et qu’ils tirent leur puissance du diable.

Nous pouvons même dire que la sorcellerie est une institution sociale bien conservée, parce qu’en dépit d’une dénégation des esprits cartésiens, la croyance en la sorcellerie a traversé le temps.

Si cette croyance perdure jusqu’à notre époque, c’est qu’il y a en elle un contenu qui dépasse le cadre de la superstition et de la simple crédulité.

Il est même déjà arrivé, dans certains villages africains, qu’un hom me convaincu de sorcellerie raconte comment au cours d’un sabbat des sorciers, il s’était emparé de l’âme d’un proche parent.

Et lorsqu’on ne s’y est pas pris trop tard, il indique le rituel et les gestes à faire pour sauver la victime.

L a sorcellerie est une réalité surnaturelle, la raison ne peut pas en rendre compte avec exactitude ; elle n’est pas seulement un fait de superstition et de l’imagination.

La sorcellerie est bien réelle par ses effets dans la société.

Les vrais sorciers ne sont cependant pas en nombre important, parce que les rouages de la sorcellerie ne sont connus que de certains hommes doués de dispositions d’âme particulières.

DITSOUGOU Benjamin.. »

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