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spéculative.

Publié le 22/10/2012

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spéculative. Dans l'exécution du plan tracé par la critique, c'est-à-dire dans le système futur de la métaphysique, nous devrons suivre un jour la méthode sévère de l'illustre WOLF 1, le plus grand de tous les philosophes dogmatiques, qui, le premier, (et c'est par cet exemple qu'il a créé en Allemagne cet esprit de profondeur qui n'est pas encore éteint) montra comment, en établissant régulièrement les principes, en déterminant clairement les concepts, en cherchant l'absolue rigueur des démonstrations, en évitant les sauts téméraires dans les conséquences, on entre dans les voies sûres de la science. Il était par là même supérieurement doué pour donner à la métaphysique le caractère d'une science, s'il avait eu l'idée de se préparer le terrain par la critique de l'instrument, c'est-à-dire de la raison pure elle-même. Mais ce défaut lui doit être moins imputé qu'à la façon dogmatique de penser de son siècle, et, à cet égard, les philosophes, ses contemporains aussi bien que ses devanciers, n'ont rien à se reprocher les uns aux autres. Ceux qui rejettent sa méthode et, du même coup, celle de la critique de la raison pure, ne peuvent avoir d'autre but que de se débarrasser des liens de la science, et de convertir le travail en jeu, la certitude en opinion, la philosophie en philodoxie. (Raison pure, I, p. 28-32). 1, Christian von Wolf (1679-1754) exposait la philosophie leibnizienne en s'efforçant de suivre une méthode comparable à celle des mathématiques. IL LE CIEL ÉTOILÉ A. L'a priori. L'hypothèse idéaliste consiste à admettre que l'esprit met quelque chose de lui-même dans toute connaissance. On peut ainsi distinguer, dans une connaissance quelconque, la « forme «, qui vient du sujet connaissant et qui est a priori, et la « matière «, qui vient de l'objet connu et qui est a posteriori. 11. Définition de l'a priori. Nous sommes en possession de certaines connaissances a priori, et le sens commun lui-même n'en est jamais dépourvu. Il importe maintenant d'avoir un critérium qui nous permette de distinguer sûrement une connaissance pure d'une connaissance empirique. L'expérience nous enseigne bien qu'une chose est ceci ou cela, mais non pas qu'elle ne puisse être autrement. Si donc, en premier lieu, il se trouve une proposition qu'on ne puisse concevoir que comme nécessaire, c'est un jugement a priori; si, de plus, elle ne dérive d'aucune proposition qui n'ait elle-même la valeur d'un jugement nécessaire, elle est absolument a priori. En second lieu, l'expérience ne donne jamais à ses jugements une universalité véritable et rigoureuse, mais seulement supposée et comparative (fondée sur l'éducation), qui revient à dire seulement que nous n'avons pas trouvé jusqu'ici dans nos observations, si nombreuses qu'elles aient été, d'exception à telle ou telle règle. Si donc on conçoit un jugement comme rigoureusement universel, tel par conséquent qu'on ne puisse croire à la possibilité d'aucune exception, c'est que ce jugement n'est point dérivé de l'expérience, mais valable absolument a priori. L'universalité empirique n'est donc qu'une extension arbitraire de valeur; d'une proposition qui vaut pour la plupart des cas on passe à une autre qui vaut pour tous, comme celle-ci par exemple : tous les corps sont pesants. Lorsque au contraire un jugement a essentiellement le caractère d'une rigoureuse universalité, c'est qu'il suppose une source particulière de connaissance, c'est-à-dire une faculté de connaissance a priori. La nécessité et l'universalité rigoureuse sont donc des marques certaines d'une connaissance a priori, et elles sont inséparables. Mais comme, dans l'usage, il est parfois plus facile de montrer la limitation empirique des jugements que leur contingence, plus facile aussi d'en montrer clairement l'absolue universalité présumée que la nécessité, il est bon de se servir séparément de ces deux critères, dont chacun est par lui-même infaillible. Maintenant, qu'il y ait dans la connaissance humaine des jugements nécessaires et rigoureusement universels, c'est-à-dire des jugements purs a priori, c'est ce qu'il est facile de montrer. Veut-on prendre un exemple dans les sciences? On n'a qu'à jeter les yeux sur toutes les propositions des mathématiques. Veut-on le tirer de l'usage le plus ordinaire de l'entendement? On le trouvera dans cette proposition, que tout changement a une cause. Dans ce dernier exemple, le concept d'une cause contient si évidemment celui de la nécessité d'une liaison nécessaire avec un effet et celui d'une rigoureuse universalité de la règle 1, qu'il serait tout à fait perdu si, comme l'a tenté Huine, on voulait le dériver de la fréquente association du fait actuel avec le fait précédent et de l'habitude qui en résulte pour nous (et qui n'a qu'une nécessité subjective, par conséquent) de lier entre elles des représentations. Il n'est pas nécessaire d'ailleurs de recourir à ces exemples pour démontrer la réalité de principes purs a priori dans notre connaissance; on pourrait aussi le prouver a priori en montrant qu'ils sont des conditions indispensables de la possibilité de l'expérience. En effet, où puiserait-elle la certitude, si toutes les règles d'après lesquelles elle se dirige étaient toujours empiriques, et, par conséquent, contingentes? Aussi, ne saurait-on donner à des règles de ce genre la valeur de premiers principes. Nous pouvons 1. Cf. Malebranche : « La cause véritable est une cause entre laquelle et son effet l'esprit aperçoit une liaison nécessaire «.

« II.

LE CIEL ÉTOILÉ A.

L'a priori.

L'hypothèse idéaliste consiste à admettre que l'esprit met quel­ que chose de lui-même dans toute connaissance.

On peut ainsi dis­ tinguer, dans une connaissance quelconque, la «forme», qui vient du sujet connaissant et qui est a priori, et la « matière », qui vient de l'objet connu et qui est a posteriori.

11.

Définition de l'a priori.

Nous sommes en possession de certaines connaissances a priori, et le sens commun lui-même n'en est jamais dépourvu.

n importe maintenant d'avoir un critérium qui nous permette de distinguer sûrement une connaissance pure d'une connaissance empirique.

L'expérience nous enseigne bien qu'une chose est ceci ou cela, mais non pas qu'elle ne puisse être autrement.

Si donc, en premier lieu, il se trouve une proposition qu'on ne puisse concevoir que comme nécessaire, c'est un jugement a priori; si, de plus, elle ne dérive d'aucune proposition qui n'ait elle-même la valeur d'un jugement nécessaire, elle est absolument a priori.

En second lieu, l'expérience ne donne jamais à ses jugements une universalité véritable et rigoureuse, mais seulement supposée et comparative (fondée sur l'éducation), qui revient à dire seule­ ment que nous n'avons pas trouvé jusqu'ici dans nos observa­ tions, si nombreuses qu'elles aient été, d'exception à telle ou telle règle.

Si donc on conçoit un jugement comme rigoureusement universel, tel par conséquent qu'on ne puisse croire à la possi­ bilité d'aucune exception, c'est que ce jugement n'est point dérivé. »

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