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La spiritualité de l'âme

Publié le 11/05/2012

Extrait du document

La spiritualité suppose la simplicité. Mais la simplicité n'implique pas nécessairement la spiritualité, c'est-à-dire l'indépendance par rapport à la matière. L'âme des bêtes est immatérielle et simple ; elle n'est pas spirituelle. Seule l'âme humaine est à la fois simple et spirituelle.

§ 1. LA SIMPLICITÉ DE L'AME.

L'âme n'est pas seulement une en nombre et une dans le temps, c'est-à-dire identique à elle-même, elle est encore une dans son essence, c'est-à-dire simple et indivisible, au contraire des choses matérielles, qui sont composées et divisibles. C'est ce que démontre l'analyse des opérations de l'âme ...

« LA Sl'lfil'l'liALl'J'f•: 701 d'une pluralité de sa base fondamentale •• (Éléments d1: Psycho­ logie physiologique, u, 508).

WuND a parfaitement raison de marquer la multiplicité suc­ cessive et simultanée de la consnience ou de l'âme.

Mais cette multiplicité ne s'oppose pas à la simplicité dont il est ici ques­ tion.

Celle-ci n'exclut que la composition quantitatiCJe ou divi­ sibilité en parties homogènes (1, 284).

Mais un être simple et par conséquent immatériel peut comporter plusieurs puissances et facultés (multiplicité interne simultanée) et produire des actes multiples et diCJers (multiplicité successive).

C'est précisément le cas de l'âme humaine, qui est donc à la fois une et simple.

Ces observations permettraient sans doute de donner un sens à la conception de J.-P.

SARTRE, qui identifie la réalité-humaine, c'est-à­ dire la conscience ou pour-soi à un « néant-néantisant •· SARTRE a bien vu, en effet, que si la conscience était une chos • (ou un corps), elle serait une notion contradictoire et absurde, car une " chose » n'est que ce qu'elle est, opaque, massive et pleine, alors que la conscience impose l'idée d'une transparence et d'une disponibilité indéfinie.

Si connaître est essentiellement devenir le connu, il faut que le connaissant (ou la conscience), comme tel, ne soit "rien» : s'il était« quelque chose », il excluerait à ce titre toute possibilité de connaître, puisqu'il est de l'essence des choses matérielles d'être extérieures les unes aux autres et de s'exclure mutuellement.

-Que la conscience ne soit "rien •, cela résulte encore du fait certain qu'il n'y a pas de conscience vid~ ou de conscience nue, car ce serait là un néant de conscience.

Sans· doute parle-t-on de «contenus de conscience».

Mais cette expression est tout à fait impropre, car elle laisse supposer que la conscience est un contenant qui pourrait exister comme tel, vide de tout contenu.

En fait, Joute conbcicJnc' est conscience de quelqu~ chos2, et le « contenu d' cvnsci?nce » n'est que la conscience mime, diversement qualifiée (588) .

.

SARTRE a donc correctement décrit les faits, par la voie de l'analyse phénoménologique, qui rejoint ici d'autres analyses fort anciennes.

Ma;s son erreur est de conceptualiser sous les notions équivoques de "rien » et de " néant • des observations parfaitement fondées.

Car s'il est incontestable que la conscience n'est ni une chose ni un contenant vide, dans lequel les états de conscience viendraient se loger, il n'est pas plus intelligible d'en faire un néant ontologique, et moins encore un néant " néantisant », c'est-à-dire agissant (car nier ou néantir est aussi agir).

Affirmer que c'est là la grande et inexplicable« a venture de l'être " n'est qu'une façon d'a vov.er l'absur­ dité de cette hypothèse.

On expliquerait par contre les propriétés de la conscience et la condition radicale ùe son intentionnalité essen­ tielle, en la définissant comme une forme immatél'ielle (ct spil'ituelle chez l'homme).

La spil'ilualitô est it la fois ce "rien" (ou néant de matiùl'C) qui fonde la l1·ansparcnce de la conscience et la conscience. »

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