Stefan ZWEIG : Marie Stuart
Publié le 21/02/2012
Extrait du document
Dans cette biographie de la Reine Marie-Stuart, Stefan Zweig montre son attachement à cette figure tragique de l'histoire.
«
"Jusqu' a vingt-trois
ans, son ame respire
le calme et la quie-
tude : apres sa vingt- cinquieme annee,
elle ne vibrera plus
une seule foil inten-
sement ; mais entre
ces deux periodes,
un ouragan la sou-
leve et d'une desti-
née ordinaire nait
soudain une tragedie
aux dimensions an-
tiques, aussi grande
et aussi forte peut-
etre que l'Orestie."
C' est ainsi que, dans
sa preface, Stefan
Zweig definit le des- tin de son heroine.
Illustration J.
Simon Le livre
La reine fatale M arie Stuart n'a que six jours lorsque la mort, en 1542, de son pere, Jacques V, fait d'elle la reine de 1'Ecosse.
A dix-sept ans, elle regne sur la France, apres son mariage
avec le malingre Francois II.
Des sa jeunesse, elle collectionne
les couronnes tandis que sa rivale protestante, Elisabeth
d'Angleterre, a du lutter pour regner.
Mais Marie collection-
nera aussi les malheurs.
Veuve en 1560, elle s'eprend succes-
sivement de deux hommes qui lui seront funestes l'un comme
l'autre.
Le premier, lord Darnley, par sa faiblesse et sa mol-
lesse, le second, Bothwell, parce qu'il est au contraire domi-
nateur et sans scrupules.
Et cette reine tres catholique dont un
Ronsard et un du Bellay ont loue la beaute, est entrains par
son amant dans une danse macabre dont elle sera l'ultime vic-
time.
Les intrigues se multiplient.
Les tetes tombent.
Darnley
meurt, assassins par Bothwell.
Et Marie finit elle-meme par
expirer sur le billot, apres avoir ete condamnee pour sa corn-
plicite dans l'assassinat de son deuxieme epoux.
Coupable, la
jeune femme a cependant affronts la mort la tete haute.
Ombres et lumieres d'un portrait Tous ceux qui se sont interesses au destin de Marie Stuarten ont fait tantOt une douce victime sans defense mani-
pulee par la chatte perfide que serait Elisabeth, =tot une
odieuse seductrice.
Le portrait qu'en dresse Stefan Zweig est
beaucoup plus nuance.
Bien que manifestement conquis par
son heroine (ce qui fait le charme de cette biographie), l'histo-
rien n'en dissimule ni les faiblesses ni les crimes.
Lorsqu'il
compare les deux rivales, Marie la catholique et Elisabeth la
protestante, it les oppose, sans aucun manicheisme.
Marie est
pour lui une adorable enfant gat& qui croft d'emblee que tout
lui est du.
Et si le peintre s'attendrit sur cette criminelle par
amour, it constate aussi, non sans durete, qu'elle "n'a donne a
son pays que la legende de sa vie".
"Jusqu'à vingt-trois
ans, son âme respire
le calme et la quié tude ; après sa vingt cinquième année, elle ne vibrera plus
une seule fois inten sément ; mais entre
ces deux périodes, un ouragan la sou lève et d'une desti née ordinaire naît soudain une tragédie
aux dimensions an tiques, aussi grande
et aussi forte peut être que l'Orestie." C'est ainsi que, dans sa préface, Stefan Zweig définit le des tin de son hé roine.
Illustration J.
Simon
Le livre
La reine fatale
M arie Stuart n'a que six jours lorsque la mort, en 1542,
de son père, Jacques V, fait
d'elle la reine de l'Écosse.
A dix-sept ans, elle règne sur la France, après son mariage
avec le malingre François II.
Dès sa jeunesse, elle collectionne
les
couronnes tandis que sa rivale protestante, Élisabeth
d'Angleterre, a dû lutter pour régner.
Mais Marie collection
nera aussi les malheurs.
Veuve en
1560, elle s'éprend succes
sivement de deux hommes qui lui seront funestes
l'un comme
l'autre.
Le premier, lord Darnley, par sa faiblesse et sa
mol
lesse, le second, Bothwell, parce qu'il est au contraire domi
nateur et sans scrupules.
Et cette reine très catholique dont un
Ronsard et un du Bellay ont loué la beauté, est entraînée par
son amant dans une danse macabre dont elle sera l'ultime vic
time.
Les intrigues se multiplient.
Les têtes tombent.
Darnley
meurt, assassiné par Bothwell.
Et Marie finit elle-même
par
expirer sur le billot, après avoir été condamnée pour sa com
plicité dans l'assassinat de son deuxième époux.
Coupable, la
jeune femme a cependant affronté la mort la tête haute.
Ombres et lumières d'un portrait
T ous ceux qui se sont intéressés au destin de Marie Stuart
en ont fait tantôt une douce victime sans défense mani
pulée
par la chatte perfide que serait Élisabeth, tantôt une
odieuse séductrice.
Le portrait
qu'en dresse Stefan Zweig est
beaucoup plus nuancé.
Bien que manifestement conquis
par
son héroïne (ce qui fait le charme de cette biographie), l'histo
rien
n'en dissimule ni les faiblesses ni les crimes.
Lorsqu'il
compare les deux rivales, Marie la catholique et Élisabeth la
protestante, il les oppose, sans aucun manichéisme.
Marie est
pour lui une adorable enfant gâtée qui croit d'emblée que tout
lui est dû.
Et si le peintre s'attendrit sur cette criminelle par
amour, il constate aussi, non sans dureté, qu'elle
"n'a donné à
son pays que la légende de sa
vie"..
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