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sud-africaine, littérature.

Publié le 06/05/2013

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sud-africaine, littérature. 1 PRÉSENTATION sud-africaine, littérature, littérature écrite et orale des diverses communautés d'Afrique du Sud, composée en langues bantoues, en anglais et en afrikaans. Les langues khoisanes, utilisées par les premiers habitants de la région, les Hottentots et les Bochimans, ne sont pas représentées dans la littérature écrite, mais sont à l'origine d'une littérature orale particulièrement riche. Voir Afrique, langues d'. La littérature d'Afrique du Sud constitue un cas unique en Afrique, à la fois en raison de la diversité culturelle de ce pays -- la littérature sud-africaine compte des écrivains d'expression bantoue (le zoulou, le xhosa et le sotho principalement), anglaise, afrikaans et, anciennement française --, et en raison de son histoire douloureuse (voir Afrique du Sud). Du fait du régime ségrégationniste de l'apartheid, en vigueur jusqu'au début des années quatre-vingt-dix, les différentes littératures ont connu un développement séparé, tout comme les cultures dont elles sont issues. Mais, paradoxalement, la littérature écrite sud-africaine est la plus dynamique -- en tout cas la plus productive -- de toute l'Afrique, de même que les traditions orales y perdurent avec une vivacité exceptionnelle. 2 LA LITTÉRATURE ORALE Les traditions orales des peuples noirs d'Afrique du Sud ont la même importance sociale et culturelle que dans le reste de l'Afrique (voir littérature d'Afrique noire). Deux formes de poésie orale se retrouvent dans la plupart des cultures, bantoues ou khoisanes (langue des Bochimans) : la première, héroïque et narrative, établit le lien entre les êtres et leur passé ancestral ; elle obéit à des structures complexes et à des règles métriques précises, où alternent passages narratifs et refrains. La seconde forme poétique, dite « lyrique «, est plus expressive et moins réaliste, et relève des traditions bantoues (notamment celles des Zoulous et des Xhosa, en même temps que de la poésie ancestrale des Bochimans. Ce sont néanmoins les contes qui constituent la forme de littérature orale la plus répandue. Souvent improvisée, cette forme narrative compte des auteurs célèbres, comme la conteuse zouloue du XIXe siècle Lydia umka Sethemba. 3 LA LITTÉRATURE NOIRE D'AFRIQUE DU SUD 3.1 La littérature en langues bantoues La littérature écrite en langues bantoues, notamment sotho, est la première apparue en Afrique du Sud ; des traductions de la Bible et du manuel protestant The Pilgrim's Progress (le Voyage du pèlerin, 1678-1684), du pasteur John Bunyan, ont été effectuées par des missionnaires dès la première moitié du XIXe siècle. Il faut cependant attendre le début du XXe siècle pour voir s'épanouir une véritable littérature noire, en langues bantoues (sotho, xhosa et zoulou) principalement, mais aussi en anglais. Parmi les premiers écrivains noirs d'importance, citons Samuel Mqhayi (1875-1945), Thomas Mofolo (1877-1948) et Solomon T. Plaatje (1876-1932), qui tentent de changer les mentalités des Blancs sud-africains en montrant le Noir africain comme un être humain moral et complexe. Mqhayi écrit surtout en xhosa, notamment la Case des jumeaux (1905), évocation des sociétés monarchiques bantoues avant l'arrivée des Occidentaux. Le troisième roman de Mofolo, Chaka : une épopée bantoue (1925), écrit dans sa langue natale, le sotho, est le récit imaginaire des aventures de Chaka, roi mythique des Zoulous au début du XIXe siècle. Le style de Plaatje (Mhudi, 1930) s'inscrit quant à lui dans la tradition de la littérature orale bantoue, tout en abordant des problèmes bien contemporains. Les auteurs zoulous s'élèvent également contre l'injustice sociale et économique dont ils sont victimes en raison des préjugés raciaux. Citons J. L. Dube, auteur du pamphlet Le pire ennemi de l'homme noir, c'est lui-même (1922), le romancier et poète B. W. Vilakazi (1906-1947), auteur du roman Amal'ezulu (1945) et H. I. E. Dhlomo (1903-1956), poète et dramaturge d'expression anglaise. 3.2 L'essor de la littérature anglophone La seconde moitié du XXe siècle voit un nombre croissant d'écrivains utiliser la langue anglaise, qui apparaît comme un moyen de communication essentiel au milieu de la diversité linguistique des peuples noirs, et comme le symbole de résistance contre la langue de l'oppresseur, l'afrikaans. En 1951 est fondée la revue littéraire Drum, qui popularise la littérature afro-américaine. Au cours des années cinquante, toutefois, l'institutionnalisation de l'apartheid et la répression accrue qui l'accompagne oblige de nombreux écrivains noirs sudafricains à s'exiler. Parmi ces émigrants se trouvent Peter Abrahams, auteur de Tell Freedom (1954) et Ezekiel Mphahlele (né en 1919), l'un des plus grands critiques de la littérature noire africaine, auteur de Down Second Avenue (1959). Parmi les autres écrivains noirs marquants des années cinquante figurent Archibald Campbell Jordan (1906-1968) -- qui écrit en xhosa --, les romanciers Alex La Guma (né en 1925) et Bloke Modisane (né en 1923), ainsi que le dramaturge et critique Lewis Nkosi (né en 1936). 3.3 Les écrits de la résistance et de la révolte Après le massacre de Sharpeville (mars 1960) et la révolte sanglante des écoliers du township (ghetto noir) de Soweto en 1976, le désespoir et la colère devant l'impossibilité du rapprochement entre les différentes cultures d'Afrique du Sud s'expriment à travers la littérature noire (mais aussi dans la nouvelle génération d'écrivains blancs). À ce courant se rattachent le romancier Arthur Nortje (Dead Roots, 1973) qui se suicide en exil, et le poète Keorapetse Kgogotsile. Avec l'organisation de la résistance contre l'apartheid, la poésie se fait, elle aussi, instrument de révolte sous la plume de poètes tels que Sipho Sepamla (The Soweto I Love, 1977), ou Miriam Tlali (Amandla, 1980) qui se font les chantres de Soweto, symbole de la lutte contre l'apartheid et creuset de la littérature noire. Citons aussi, dans la même veine, Mongane Serote (The Night Keeps Winking, 1982) et Oswald Mtshali (né en 1940, Sounds of a Cowhide Drum, 1971). Mazisi Kunene (né en 1943), auteur d'une épopée de 15 000 vers, Emperor Chaka the Great, a Zulu Epic (1979), et Dennis Brutus (né en 1924) comptent aussi parmi les figures prééminentes de la poésie noire sud-africaine. L'Afrique du Sud abrite également une importante communauté d'émigration indienne, qui produit une littérature principalement anglophone. Citons les écrivains Enver Carim ( A Dream Deferred, 1973), et Ahmed Essop (l'Empereur, 1984). Certains écrivains noirs se sont exprimés en afrikaans. Cette littérature relève principalement de la poésie avec des auteurs comme Petersen (né en 1914), Philander (né en 1921) et Adam Smal (né en 1936), qui écrivent Kitaar my kriis en kaaps, un dialecte mêlant afrikaans et bantou du Cap. 4 LA LITTÉRATURE BLANCHE D'AFRIQUE DU SUD 4.1 La littérature en afrikaans Les Sud-Africains blancs ont une longue et double tradition, en afrikaans (dialecte hollandais des colons Boers), et en anglais. Les premiers auteurs d'expression afrikaans sont Eugène Marais (1872-1936), qui collecte les contes des Hottentots et des Bochimans, et les poètes Totius (1877-1953) et Louis Leipoldt (1880-1947). Pendant les années trente se développe le mouvement littéraire des Dertigers, dont le principal représentant est Nicolas Petrus Van Wyk Louw (1906-1970), suivi du courant des Sestigers au cours des années soixante, influencé par le Nouveau Roman français et adversaire de l'apartheid. C'est à ce dernier courant que se rattachent des auteurs célèbres comme André Brink, qui écrit par la suite en anglais, et dont le roman Au plus noir de la nuit est censuré à sa sortie en 1974, Étienne Leroux (né en 1922), auteur de Un pour Azazel (1964), qui fait scandale par sa description d'une relation amoureuse interethnique. Le poète Breyten Breytenbach (Feu froid, 1976 ; Mouroir, 1983) et le romancier John Coetzee, auteur de Michael K, sa vie, son temps (1983), se montrent également particulièrement préoccupés par l'apartheid. 4.2 La littérature anglophone Le poète Thomas Pringle (1789-1834), émigré écossais, fait figure de précurseur de la littérature africaine d'expression anglaise. Très enclin aux réformes sociales, il défend l'abolition de l'esclavage et lutte pour la liberté de la presse. Le premier grand écrivain sud-africain d'expression anglaise est une femme, Olive Schreiner (1855-1920) ; son roman poétique Histoire d'une ferme africaine (1883), qui dresse un parallèle entre les difficultés de relations entre les races et entre les sexes, est devenu un classique. D'autres écrivains de la première moitié du XXe siècle produisent des récits souvent satiriques qui s'attachent à la description de l'univers des Boers : Douglas Blackburn (A Burgher Quixote, 1902), l'Anglaise Pauline Smith (1882-1959, The Little Karoo, 1925), ou encore Charles Bosman (Mafeking Road, 1947). Francis Carey Slater (1876-1958) publie pour sa part une anthologie de la poésie sud-africaine anglophone, le Centenary Book of South African Verse (1925-1946). L'urbanisation de l'Afrique du Sud, la séparation des différentes ethnies provoquent deux types de réaction chez les écrivains sud-africains blancs. Certains justifient l'isolationnisme et les privilèges de la communauté blanche, comme Sarah Gertrude Millin (1889-1968) ; d'autres, plus nombreux, défendent au contraire les droits des Noirs et des Métis, affirmant le principe d'égalité entre les hommes, quelle que soit leur couleur. C'est le cas de William Plomer (1903-1973), dans sa nouvelle Ula Masondo (1927) et dans ses romans Turbott Wolfe (1926) et I Speak of Africa (1927). Citons également sir Laurens Van Der Post (1906-1984), auteur de In a Province (1934), Grenfelle Williams et Henri May (I am Black, 1936). Parmi les grands auteurs modernes d'Afrique du Sud figurent Alan Stewart Paton, auteur du célèbre Pleure, ô pays bien-aimé (1948), et le dramaturge Athol Fugard. Les livres de Nadine Gordimer dénoncent sans concession le racisme (Ceux de July, 1981) et la violence politique (le Conservateur, 1974 ; la Fille de Burger, 1979), et célèbrent le rapprochement intercommunautaire dans Un monde d'étrangers (1958). Nadine Gordimer a reçu le prix Nobel de littérature en 1991. Breyten Breytenbach, ancien défenseur du nationalisme afrikaner, se prononce ensuite vigoureusement contre la discrimination ; il publie sur ce thème Mémoires de poussière et de neige (1989), récit stoïque des sept années passées dans les geôles sud-africaines pour « terrorisme «, en fait pour son engagement en faveur de la cause noire. Le romancier André Brink, qui s'exprime à ses débuts en langue afrikaans, choisit ensuite l'anglais comme moyen d'expression littéraire, afin de contourner la censure et d'être traduit, dans des oeuvres virulentes à l'égard de l'apartheid comme Rumeurs de pluie (1978) et Une saison blanche et sèche (1979). John Coetzee, auteur de remarquables fables politiques et philosophiques (Terres de crépuscule, 1974 ; En attendant les barbares, 1980), finit lui aussi par adopter l'anglais. 5 LA LITTÉRATURE SUD-AFRICAINE DEPUIS LA FIN DE L'APARTHEID En 1994, l'organisation d'élections multiraciales et l'accession à la présidence du pays de Nelson Mandela sonnent le glas de l'apartheid en Afrique du Sud. L'heureux bouleversement que ces changements provoquent dans la société et les mentalités se répercute tout naturellement sur la littérature sud-africaine, non sans engendrer d'ailleurs un certain nombre de questionnements -- une littérature fondée sur l'engagement de toute une vie, pour certains, ne trouve pas forcément aussitôt un second souffle. Malgré tout, ainsi « libérée « du thème plus ou moins obligé jusqu'alors de la lutte antiraciste, et rendue à sa vocation première -- l'exploration de l'imaginaire --, la littérature sud-africaine tend tout de même à délaisser la thématique de l'engagement -- qui, au demeurant, lui a donné par le passé quelques-uns de ses plus beaux chefs-d'oeuvre -- pour privilégier davantage désormais l'introspection, l'analyse des sentiments, l'exploration du passé, ou bien, comme le souligne André Brink, pour engager le combat contre d'autres formes d'oppression (la condition de la femme, la discrimination à l'égard des homosexuels, la marginalisation des Métis, etc.). C'est en quelque sorte à une diversification des genres, des thèmes, des tons, au bénéfice de l'imagination, que l'on assiste aujourd'hui dans les lettres sud-africaines. Les récentes productions de Nadine Gordimer (l'Arme domestique), d'André Brink (Tout au contraire, les Imaginations du sable, la Vallée du diable), de John Coetzee (Scènes de la vie d'un jeune garçon, 1997), ou bien encore celles d'écrivains moins connus à l'étranger (Anne Landsman, Ivan Vladislavic, Achmat Dangor, Zakes Mda, Anne Richard, Pamela Jooste...) en sont la plus brillante illustration. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« À ce courant se rattachent le romancier Arthur Nortje ( Dead Roots, 1973) qui se suicide en exil, et le poète Keorapetse Kgogotsile.

Avec l’organisation de la résistance contre l’apartheid, la poésie se fait, elle aussi, instrument de révolte sous la plume de poètes tels que Sipho Sepamla ( The Soweto I Love, 1977), ou Miriam Tlali ( Amandla, 1980) qui se font les chantres de Soweto, symbole de la lutte contre l’apartheid et creuset de la littérature noire.

Citons aussi, dans la même veine, Mongane Serote ( The Night Keeps Winking, 1982) et Oswald Mtshali (né en 1940, Sounds of a Cowhide Drum, 1971).

Mazisi Kunene (né en 1943), auteur d’une épopée de 15 000 vers, Emperor Chaka the Great, a Zulu Epic (1979), et Dennis Brutus (né en 1924) comptent aussi parmi les figures prééminentes de la poésie noire sud-africaine. L’Afrique du Sud abrite également une importante communauté d’émigration indienne, qui produit une littérature principalement anglophone.

Citons les écrivains Enver Carim ( A Dream Deferred, 1973), et Ahmed Essop ( l’Empereur, 1984). Certains écrivains noirs se sont exprimés en afrikaans.

Cette littérature relève principalement de la poésie avec des auteurs comme Petersen (né en 1914), Philander (né en 1921) et Adam Smal (né en 1936), qui écrivent Kitaar my kriis en kaaps, un dialecte mêlant afrikaans et bantou du Cap. 4 LA LITTÉRATURE BLANCHE D’AFRIQUE DU SUD 4. 1 La littérature en afrikaans Les Sud-Africains blancs ont une longue et double tradition, en afrikaans (dialecte hollandais des colons Boers), et en anglais. Les premiers auteurs d’expression afrikaans sont Eugène Marais (1872-1936), qui collecte les contes des Hottentots et des Bochimans, et les poètes Totius (1877-1953) et Louis Leipoldt (1880-1947). Pendant les années trente se développe le mouvement littéraire des Dertigers, dont le principal représentant est Nicolas Petrus Van Wyk Louw (1906-1970), suivi du courant des Sestigers au cours des années soixante, influencé par le Nouveau Roman français et adversaire de l’apartheid. C’est à ce dernier courant que se rattachent des auteurs célèbres comme André Brink, qui écrit par la suite en anglais, et dont le roman Au plus noir de la nuit est censuré à sa sortie en 1974, Étienne Leroux (né en 1922), auteur de Un pour Azazel (1964), qui fait scandale par sa description d’une relation amoureuse interethnique.

Le poète Breyten Breytenbach ( Feu froid, 1976 ; Mouroir, 1983) et le romancier John Coetzee, auteur de Michael K, sa vie, son temps (1983), se montrent également particulièrement préoccupés par l’apartheid. 4. 2 La littérature anglophone Le poète Thomas Pringle (1789-1834), émigré écossais, fait figure de précurseur de la littérature africaine d’expression anglaise.

Très enclin aux réformes sociales, il défend l’abolition de l’esclavage et lutte pour la liberté de la presse. Le premier grand écrivain sud-africain d’expression anglaise est une femme, Olive Schreiner (1855-1920) ; son roman poétique Histoire d’une ferme africaine (1883), qui dresse un parallèle entre les difficultés de relations entre les races et entre les sexes, est devenu un classique. D’autres écrivains de la première moitié du XXe siècle produisent des récits souvent satiriques qui s’attachent à la description de l’univers des Boers : Douglas Blackburn ( A Burgher Quixote, 1902), l’Anglaise Pauline Smith (1882-1959, The Little Karoo, 1925), ou encore Charles Bosman ( Mafeking Road, 1947).

Francis Carey Slater (1876-1958) publie pour sa part une anthologie de la poésie sud-africaine anglophone, le Centenary Book of South African Verse (1925-1946). L’urbanisation de l’Afrique du Sud, la séparation des différentes ethnies provoquent deux types de réaction chez les écrivains sud-africains blancs.

Certains justifient l’isolationnisme et les privilèges de la communauté blanche, comme Sarah Gertrude Millin (1889-1968) ; d’autres, plus nombreux, défendent au contraire les droits des Noirs et des Métis, affirmant le principe d’égalité entre les hommes, quelle que soit leur couleur.

C’est le cas de William Plomer (1903-1973), dans sa nouvelle Ula Masondo (1927) et dans ses romans Turbott Wolfe (1926) et I Speak of Africa (1927).

Citons également sir Laurens Van Der Post (1906-1984), auteur de In a Province (1934), Grenfelle Williams et Henri May ( I am Black, 1936). Parmi les grands auteurs modernes d’Afrique du Sud figurent Alan Stewart Paton, auteur du célèbre Pleure, ô pays bien-aimé (1948), et le dramaturge Athol Fugard.

Les livres de Nadine Gordimer dénoncent sans concession le racisme ( Ceux de July, 1981) et la violence politique ( le Conservateur, 1974 ; la Fille de Burger, 1979), et célèbrent le rapprochement intercommunautaire dans Un monde d’étrangers (1958).

Nadine Gordimer a reçu le prix Nobel de littérature en 1991. Breyten Breytenbach, ancien défenseur du nationalisme afrikaner, se prononce ensuite vigoureusement contre la discrimination ; il publie sur ce thème Mémoires de poussière et de neige (1989), récit stoïque des sept années passées dans les geôles sud-africaines pour « terrorisme », en fait pour son engagement en faveur de la cause noire. Le romancier André Brink, qui s’exprime à ses débuts en langue afrikaans, choisit ensuite l’anglais comme moyen d’expression littéraire, afin de contourner la censure et d’être traduit, dans des œuvres virulentes à l’égard de l’apartheid comme Rumeurs de pluie (1978) et Une saison blanche et sèche (1979).

John Coetzee, auteur de remarquables fables politiques et philosophiques ( Terres de crépuscule, 1974 ; En attendant les barbares, 1980), finit lui aussi par adopter l’anglais. 5 LA LITTÉRATURE SUD-AFRICAINE DEPUIS LA FIN DE L’APARTHEID En 1994, l’organisation d’élections multiraciales et l’accession à la présidence du pays de Nelson Mandela sonnent le glas de l’apartheid en Afrique du Sud.

L’heureux bouleversement que ces changements provoquent dans la société et les mentalités se répercute tout naturellement sur la littérature sud-africaine, non sans engendrer d’ailleurs un certain nombre de questionnements — une littérature fondée sur l’engagement de toute une vie, pour certains, ne trouve pas forcément aussitôt un second souffle.

Malgré tout, ainsi « libérée » du thème plus ou moins obligé jusqu’alors de la lutte antiraciste, et rendue à sa vocation première — l’exploration de l’imaginaire —, la littérature sud-africaine tend tout de même à délaisser la thématique de l’engagement — qui, au demeurant, lui a donné par le passé quelques-uns de ses plus beaux chefs-d’œuvre — pour privilégier davantage désormais l’introspection, l’analyse des sentiments, l’exploration du passé, ou bien, comme le souligne André Brink, pour engager le combat contre d’autres formes d’oppression (la condition de la femme, la discrimination à l’égard des homosexuels, la marginalisation des Métis, etc.).

C’est en quelque sorte à une diversification des genres, des thèmes, des tons, au bénéfice de l’imagination, que l’on assiste aujourd’hui dans les lettres sud-africaines.

Les récentes productions de Nadine Gordimer ( l’Arme domestique ), d’André Brink (Tout au contraire, les Imaginations du sable, la Vallée du diable), de John Coetzee ( Scènes de la vie d’un jeune garçon, 1997), ou bien encore celles d’écrivains moins connus à l’étranger (Anne Landsman, Ivan Vladislavic, Achmat Dangor, Zakes Mda, Anne Richard, Pamela Jooste…) en sont la plus brillante illustration.. »

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