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Suffit t'il obéir à la loi pour être juste

Publié le 03/05/2013

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Suffit-il d'obéir aux lois pour être juste? Introduction D'un côté on peut croire que ce sont les lois de l'Etat qui nous rendent justes, car en leur obéissant, nous renonçons à nos intérêts égoïstes qui menacent les droits d'autrui. Cependant, il y a des lois injustes qui nous rendraient injustes si nous y adhérions. C'est donc que la justice peut reposer ou repose sur autre chose que les lois. Suffit-il alors d'obéir aux lois pour être juste ou faut-il autre chose? Qu'est-ce qui nous rend juste? Est-ce le simple fait de suivre les lois imposées par l'Etat parce qu'on serait incapable, sinon, de se conduire soi-même avec justice? Ou bien la justice relève-t-elle d'une aptitude morale antérieure pouvant se passer de lois extérieures? I. Nécessité et suffisance apparentes des lois pour nous rendre justes. a. L'homme serait naturellement incapable de justice: Nous pouvons poser l'idée d'un homme fondamentalement mauvais par nature, qui ne pourrait pas par lui-même respecter autrui, l'idée d'un homme fondamentalement égoïste, tendant à se satisfaire au détriment des autres. Songeons à Hobbes : "l'homme est un loup pour l'homme", ou à Freud : "l'homme n'est point l'être débonnaire au coeur assoiffé d'amour".

« II.

Inutilité des lois et suffisance de la morale pour réaliser la justice a.

L'homme aurait une conscience morale lui permettant d'être juste par lui-même: On peut poser l'idée d'un homme doué de moralité, à comprendre comme un don inné - "instinct divin", "juge infaillible" selon Rousseau , "loi morale en moi" selon Kant - lui permettant de distinguer le bien du mal dès l'enfance : Kant prend l'exemple d'un enfant qui saurait spontanément que ne pas rendre un héritage à son propriétaire serait injuste. b.

Inutilité des lois, voire injustice des lois -Dans ce cas, on peut douter des lois qui semblent artificielles : pourquoi des lois alors que l'homme est spontanément capable de justice? Ces lois ne sont-elles pas là pour pervertir ce sens inné de la justice qu'aurait l'homme? C'est la thèse des marxistes: les lois sont au service des intérêts de la classe dominante; elles sont donc injustes. - C'est aussi la thèse des anarchistes : les lois sont là pour dompter et assujettir l'individu.

Leur généralité va contre le respect de la liberté individuelle.

Elles sont donc injustes.

Et il y a des lois injustes, telles les lois racistes ou antisémites qui défendent les droits de certains au détriment de ceux des autres. c.

Suffisance de la loi morale: En ce sens, il suffirait d'obéir à la loi morale pour être juste, car d'elle seule naîtrait toute la justice.

C'est bien d'ailleurs notre sens moral qui nous fait juger de l'injustice éventuelle des lois.

C'est donc bien lui qui serait le premier et qui fonderait aussi la possibilité même de faire des lois justes: il leur servirait de modèle.

C'est en cela qu'on pourrait poser l'existence d'un droit naturel, défini par notre sens moral et posant les droits fondamentaux des hommes, qui précéderait et fonderait le droit civil, c'est-à-dire le droit posé par les lois de l'Etat. Ainsi, il apparaît plutôt que c'est l'obéissance à la loi morale intérieure qui suffirait à nous rendre justes.

Cependant, on ne comprend pas pourquoi les lois sont injustes, si l'homme peut être juste naturellement.

Pourquoi un homme juste aurait-il besoin de lois ou créerait-il des lois injustes? N'est-ce pas parce que la morale humaine est faillible? III.

À quelles conditions l'obéissance aux lois peut-elle nous rendre justes? a.

L'homme comme être à la fois égoïste et capable de moralité: On peut poser l'idée que l'homme n'a pas vraiment de nature et qu'il se caractérise par la liberté.

Il choisit lui-même le sens de son existence, comme le montre Sartre, et sa perfectibilité peut aussi bien le perfectionner que le faire "retomber plus bas que la bête même" ( Rousseau ). L'homme, peut-on conclure avec Kant , pourrait donc être juste et injuste, égoïste et moral, ce qu'exprime la possibilité même du remords. b.

Droit et morale sont donc complémentaires pour réaliser la justice: La morale peut donc être au fondement du droit, des lois, comme le droit peut être au. »

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