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Suffit-il pour être juste d'obéir aux lois et aux coutumes de ma cité ?

Publié le 23/01/2005

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Rousseau montre que l'homme, dans ce passage à l'état civil, s'élève à la dignité de sujet. Jusqu'alors il « collait » à lui-même. Maintenant il prend des distances avec l'instinct et l'impulsion physique irrépressibles. Il consulte la raison, consultation qui vient se substituer au discours muet du penchant qu'il suffit d'écouter pour le suivre. Dans l'état civil, l'homme peut actualiser sa perfectibilité. Dans le commerce que les hommes entretiennent entre eux, leurs facultés se développent.Les avantages dont l'homme naturel se prive, Rousseau ne les indique pas. Au contraire les avantages regagnés sont affirmés être si grands que le bilan est nettement positif. Les facultés, qui n'étaient qu'en germe, s'exercent dans le commerce que les hommes entretiennent entre eux. L'âme, composée à la fois des idées - l'homme est un être de raison - et des sentiments - l'homme est aussi un être de coeur - « s'élève ».

« "Premièrement si nous considérons combien il y a peu de différence entre laforce et la sagesse des hommes faits et avec quelle facilité le moindre, soitqu'il le soit en esprit ou en force, ou en toutes ces deux choses, peutentièrement abattre et détruire les puissants, puisqu'il ne faut pas beaucoupde force pour ôter la vie à un homme: de là nous pouvons conclure que leshommes, considérés dans l'état de nature, doivent s'estimer égaux etquiconque ne demande point davantage que cette égalité doit passer pour unhomme modéré [...] D'ailleurs, puisque nous voyons que les hommes sont portés par leurs passionsnaturelles à se choquer les uns les autres, chacun ayant bonne opinion desoi, et ne voulant pas voir ce qu'un autre a de bon, il s'ensuit de toutenécessité qu'ils doivent s'attaquer les uns les autres par des parolesinjurieuses ou par quelque autre signe de mépris et de haine, laquelle estinséparable de toute comparaison, jusqu'à ce qu'à la fin ils en viennent auxmains pour terminer leur différend, et savoir qui sera le maître par les forcesdu corps. Davantage, considérant que les appétits et les désirs de plusieurs hommes lesportent tous à vouloir et à souhaiter une même fin, laquelle quelquefois nepeut être ni possédée en commun ni divisée, il s'ensuit que le plus fort en jouira tout seul, et qu'il faudra décider par le combat qui sera le plus fort.

Ainsi la plus grande partie des hommes,sans aucune assurance d'avoir le dessus, néanmoins soit par vanité, soit par des comparaisons, soit par passion,attaque ceux qui sans cela seraient contents d'être dans l'égalité de nature [...] Nous voyons donc qu'à cette inclination naturelle qu'un chacun a d'offenser un autre, on doit encore ajouter le droitd'un chacun sur toutes choses, lequel fait qu'un homme attaque avec le même droit avec lequel un autre lui résiste,et que par ce moyen les hommes vivent dans une perpétuelle méfiance, tâchant de se prévenir et de se surprendre.L'état des hommes dans cette liberté naturelle est l'état de guerre: car la guerre n'est autre chose que le tempsdans lequel la volonté et l'effort d'attaquer et de résister par force est par paroles ou par actions suffisammentdéclaré.

Le temps qui n'est pas la guerre, c'est ce qu'on appelle la paix." Hobbes , "Du corps politique ". Ce texte se situe à l'opposé, par exemple, de la thèse des stoïciens.

En effet, pour Cicéron , les conflits interindividuels exigeaient le retour aux principes d'une concorde inscrite dans la nature des choses.

En revanche,pour Hobbes , la guerre des hommes à l'état de nature provoque le recours à cet artifice pacifiant qu'est L'Etat. Dans un premier temps, Hobbes mous montre comment, dans l'état de nature où les hommes vivent dispersés et sans lois pour les gouverner, les inégalités physiques et intellectuelles sont réduites à rien : la mort constituant pourtous la grande peine, la possibilité donnée à chacun de tuer l'autre établit entre les hommes une égalité rigoureuse.Une fois posée l'égalité dans l'état de nature, Hobbes va montrer comment le jeu naturel des passions entraîne la nécessité d'une guerre incessante.

Première passion : l'orgueil.

Chacun va affirmant sa supériorité sur l'autre ; pouren décider, il viendra vite le moment de l'affrontement.

Deuxième passion : le désir.

Quand deux désirs portent sur lemême objet, seul le combat départagera celui qui en jouira.

Les occasions de conflit sont donc multiples et créentun état d'insécurité permanent. Mais la lutte à mort peut surgir entre deux êtres sans qu'il y ait matière à se battre : la nature donne à l'individu ledroit, pour sauver sa vie, d'employer tous les moyens qu'il jugera bons.

Qui me dira que cet homme que je rencontren'a pas l'intention de me tuer.

Je m'en protégerai en attaquant le premier : l'état de nature est un état de guerregénéralisée où l'homme est un loup pour l'homme. b) Les lois issues du droit positif se révèlent donc nécessaires Il faut donc contraindre les hommes à être justes en les faisant devenir justes.

D'où le rôle préventif et répressif deslois qui ordonnent à l'homme, par une contrainte extérieure, de ne pas menacer les droits d'autrui.

La loi civileimpose ainsi à tous les hommes une conduite rendant possible « l'harmonie des libertés » (Kant) et en premier lieu lasécurité. c) Suffisance de ces lois. Ces lois suffiraient puisqu'il n'y aurait aucun autre moyen pour rendre l'homme juste.

Toute la justice viendrait doncdes seules lois de l'État et leur obéir ferait de nous des hommes justes soucieux d'autrui.Transition : Ainsi et en apparence, il suffit d'obéir aux lois civiles pour être juste.

Cependant, certaines lois serévèlent injustes et on ne peut que se demander si leur obéir ne nous rendrait pas plutôt injustes.

De plus, lapossibilité de juger qu'une loi est injuste ne prouve-t-elle pas que l'homme dispose d'une faculté le rendant capablede déterminer le juste? 2) Inutilité des lois et suffisance de la morale pour réaliser la justice.. »

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