Devoir de Philosophie

Suffit-il de se sentir libre pour être libre ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Ainsi - pour Leibniz - quoique l'homme se décide à faire, quel que soit le choix auquel il s'arrête, c'est toujours en lui la raison la plus forte qui l'y détermine. Or cette raison a une cause et cette cause a nécessairement à son tour une autre cause et ainsi de suite. Cette chaîne sans fin des causes est ce qui nous met souvent dans l'ignorance de la raison de nos actes.Une liberté se déterminant sans raison est donc une absurdité. Aussi absurde est une liberté s'affirmant par le choix de l'erreur ou du mal puisqu'elle le fait pour cette raison que c'est un bien de témoigner ainsi de sa puissance. Il y a donc une raison pour se déterminer contre la raison, de sorte que le choix est toujours déterminé. Il faut donc s'en tenir au principe de raison suffisante qui veut que « rien n'est sans raison».Et s'il est vrai que nous ne sommes pas toujours conscients des véritables déterminations de nos actes, l'affirmation de la liberté à partir du sentiment intérieur que nous en avons se révèle illusoire.Pour Spinoza, le libre arbitre est en effet une illusion : « Les hommes... se trompent en ce qu'ils peuvent être libres; et cette opinion consiste uniquement pour eux à être conscients de leurs actions, et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés.

« C'est dans ce sens que Leibniz, dans ses Essais de Théodicée', affirme que la liberté d'indifférence est une pure fiction.

Le cas de l'âne de Buridan, dit-il, est une fiction « qui ne saurait avoirlieu dans l'univers, dans l'ordre de la nature ».

Il y aura toujours bien deschoses « dans l'âne et hors de l'âne, quoiqu'elles ne nous paraissent pas, quile détermineront à aller d'un côté plutôt que de l'autre ».

Il en est de mêmepour l'homme qui, quoique libre, ce que l'âne n'est pas, ne saurait se trouverdans le « cas d'un parfait équilibre entre deux partis ».

Et seul un ange ouDieu pourrait toujours rendre raison du parti que l'homme a pris, « enassignant une cause ou une raison inclinante qui l'a porté véritablement à leprendre ».

Cette raison est souvent inconcevable à nous-même parce que «l'enchaînement des causes liées les unes avec les autres va loin ».Ainsi — pour Leibniz — quoique l'homme se décide à faire, quel que soit lechoix auquel il s'arrête, c'est toujours en lui la raison la plus forte qui l'ydétermine.

Or cette raison a une cause et cette cause a nécessairement àson tour une autre cause et ainsi de suite.

Cette chaîne sans fin des causesest ce qui nous met souvent dans l'ignorance de la raison de nos actes.Une liberté se déterminant sans raison est donc une absurdité.

Aussi absurdeest une liberté s'affirmant par le choix de l'erreur ou du mal puisqu'elle le faitpour cette raison que c'est un bien de témoigner ainsi de sa puissance.

Il y adonc une raison pour se déterminer contre la raison, de sorte que le choix esttoujours déterminé.

Il faut donc s'en tenir au principe de raison suffisante quiveut que « rien n'est sans raison».Et s'il est vrai que nous ne sommes pas toujours conscients des véritables déterminations de nos actes, l'affirmation de la liberté à partir du sentiment intérieur que nous en avons se révèleillusoire.Pour Spinoza, le libre arbitre est en effet une illusion : « Les hommes...

se trompent en ce qu'ils peuvent être libres;et cette opinion consiste uniquement pour eux à être conscients de leurs actions, et ignorants des causes parlesquelles ils sont déterminés.

L'idée de leur liberté c'est donc qu'ils ne connaissent aucune cause à leurs actions.

» « La principale perfection de l'homme est d'avoir un libre arbitre, et [...] c'est ce qui le rend digne de louange oude blâme.

» Descartes, Principes de la philosophie, 1644. « Si à un instant la roue du monde s'arrêtait et qu'il y eût là une intelligence calculatrice omnisciente pour mettreà profit cette pause, elle pourrait continuer à calculer l'avenir de chaque être jusqu'aux temps les plus éloignés etmarquer chaque trace où cette roue passera désormais.

» Nietzsche, Humain, trop humain, 1878. « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommessont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent.

» Spinoza, Lettre à Schuller, 1674. Pour Spinoza, l'illusion du libre arbitre vient du fait que les hommes sont tout à fait conscients de leurs actions, maisqu'ils ignorent les causes qui les déterminent. « C'est par l'effet de [la] volonté éternelle et primitive [de Dieu] que tous les animaux se meuvent selon leur librearbitre, et que l'homme a le pouvoir de faire tout ce qu'il veut, ou tout ce qu'il préfère d'entre les actions dont il estcapable.

» Maimonide, Le Guide des égarés, xiie s. Le libre arbitre désigne primitivement la faculté qu'aurait l'homme de pouvoir choisir (arbitrer) entre deux actionslibrement, c'est-à-dire indépendamment de toute contrainte externe, sans autre cause que le vouloir lui-même. « On dirait que [la plupart de ceux qui ont parlé des sentiments et des conduites humaines] conçoivent l'hommedans la Nature comme un empire dans un empire.

» Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) Autrement dit, ils croient à tort que l'homme est à l'origine de ses sentiments et de ses conduites et qu'il a sur sespropres actions «une puissance absolue ». « Aucun physicien ou physiologue qui étudierait minutieusement le corps de Mozart, et tout particulièrement soncerveau, ne serait capable de prédire sa Symphonie en sol mineur d'une manière détaillée.

» Popper, L'Univers irrésolu, 1982.Rien, ni dans le cerveau de Mozart ni dans son passé proche ou lointain, ne le prédisposait à composer cettesymphonie plutôt que telle autre.

Ainsi, l'oeuvre d'art, dans la mesure où elle ne se laisse épuiser par aucuneexplication de type déterministe, témoigne au plus haut point du libre arbitre de l'homme.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles