Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? devoir de philosophie
Publié le 30/10/2012
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Le je désigne d'abord le sujet en tant qu'il prend conscience de lui-même et qu'il a un sentiment d'unité et d'unicité. Se penser Je, à la première personne, c'est se savoir être soi et pas un autre, se savoir demeurer soi sous les différents états de conscience. En ce sens, il semble que le je sois intimement lié à la conscience et soit réductible à celle-ci. Mais le je désigne aussi le moi empirique, c'est-à-dire tout ce que je suis de fait, mes caractéristiques physiques, organiques et psychiques. Si je me vois extérieurement, je ne me vois pas nécessairement intérieurement dans mon ensemble, dans tout ce qui me constitue. Dans ce cas, il se pourrait que ce que je suis excède ce que j'ai conscience d'être. Cela expliquerait que je puisse m'étonner moi-même, me surprendre à faire quelque chose que je ne me croyais pas capable de faire ou que je puisse ne pas me comprendre et me chercher. Aussi on peut se demander si je ne suis que ce que j'ai conscience d'être. C'est donc du problème de l'identification du moi, de ses limites, de nos possibilités de le saisir dans son intégralité et de l'incarner dont nous allons traiter. Nous nous demanderons donc si ce n'est pas parce que je suis conscient que je possède le je dans ma propre représentation, si pour autant ma conscience embrasse tout ce que je suis et si enfin j'existe tel que je suis pour moi. I) La conscience de soi comme évidence première - Thèse : je suis ce que j'ai conscience d'être. Le passage de la conscience de soi &agra...
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B) Difficulté du dédoublement
- C’est le prix à payer de la subjectivité.
Or, ce dédoublement, cette distance entre le sujet
connaissant et l’objet à connaître est au principe même de toute connaissance.
C) L’acte même de s’auto-observer modifie l’objet observé
Je ne suis pas tout à fait le même lorsque je prends la décision de m’observer et de me
connaître.
Cela est également valable au niveau de la microphysique : la physique du XXe siècle parle
d’indéterminisme physique à propos de phénomènes dont l’observation directe est impossible ou ne
permet pas de prédire les effets rigoureux d’un ensemble de causes.
On ne peut, par exemple,
observer une particule atomique qu’en en modifiant la trajectoire par le dispositif d’observation.
III) Les conditions d’une conscience juste de soi
- Thèse : ce que je suis, je peux partiellement en prendre conscience
A) L’aspect fondamental de la conscience de soi
- La conscience de soi n’est pas une compétence acquise, elle est le propre de l’homme, de
tout homme “normal” : j’existe, je suis un “moi”, une personne capable de sentir, d’agir.
C’est assez
pour être une personne, pas pour constituer une vraie connaissance.
- La psychanalyse notamment nous enseigne que je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être mais
que je peux prendre conscience de cette méconnaissance.
Cette prise de conscience est la
condition sine qua non de toute connaissance de soi .
Quels seraient alors les autres moyens pour
qu’une telle connaissance soit possible ?
B) Nécessité de l’expérience
- Pour se connaître et mieux prendre conscience de soi, il faut avoir de l’expérience, avoir été
confronté à des situations multiples qui enrichissent ma personnalité et révèlent des aspects ignorés
de moi-même.
Cette expérience est faite de nombreux éléments : circonstances, événements, vécus
affectifs, conflits traversés.
- Je me connais ainsi à travers mes actes, mes œuvres, mes projets.
Je suis véritablement ce que je
fais, comme l’affirment les existentialistes.
En ce sens, ce n’est peut-être qu’à la fin de sa vie comme
peut véritablement se connaître.
C) Le regard et le jugement d’autrui
- Je ne peux pas passer par moi-même, seul, de la conscience de moi à la connaissance de
ce que je suis.
Le discours des autres sur moi est indispensable.
L’extériorité est donc requise : autrui
est celui qui sait ce que je suis et par qui je peux me connaître.
Ce que semble bien confirmer
l'existence et les discours des sciences humaines qui m'apprennent sur moi ce que le plus souvent je
n'aurais pas pu découvrir par mes propres moyens et ce non pas par manque de lucidité, de sincérité
ou de précautions, mais radicalement : parce que je ne peux à la fois être un objet et un sujet.
- Mais le savoir d’autrui n’est- il pas aliénant, d’autant plus s’il m’enferme en une essence.
Le discours
d’autrui sur moi ne rend pas nécessairement compte de ce que je suis mais m’impose ses
déterminations..
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