Qu'est-ce quela superstition ?

« une situation identifiée et reproductible .

Recevoir des gravats sur la tête en passant sous une échelle n'a rien d'agréable! La perte du libre arbi tre et du raisonnement peut se démontrer ainsi : si un joueur mise tous les vendredis treize de son existence, il oubliera toutes l es pertes pour ne se souvenir que du seul jour où il aura gagné.

C'était, dira+ il, son jour de chance.

Pourtant s'il avait joué tous les jours, la probabilité de ne gagner qu'un vendredi treize aurait été très faible et non significative .

La superstition joue un rôle psychologique important, car en se chargean t de symbo les bénéfiques et en évitant tous les symbo l es maléfiques, l'individu se rassure et peut supporter des situations génératrices d'a ngoisse, de phobie ou de panique .

En justifiant sa peur par des raisons extérieures, il se donne les moyens artificiels mais efficaces de la maîtriser .

Il se donne aussi à l'avance de bonnes raisons d'exc user un éventuel échec.

Il n'es t pas rare de voir un sportif effectuer un ges te rituel, signe de croix ou baiser à une amulette, avant son entrée en action.

Sans ce geste, il ne se sent pas en pleine possession de ses moyens et craint de voir baisser ses performances.

Superstition Les hommes d'action et les aventuriers ont souvent sur eux un objet fétiche, et de nombreux témoignages rapportent que c 'es t le seu l jour où ils s'aperçoiven t qu 'ils l'ont oublié que survient l'accident ou l'échec.

La conscience d 'avo ir manqué au rite provoque un stress qui peut expliquer cela, autant que l'imagination des témoins.

Faut-il traiter la superstition ? Dans la mesure où elle représente une force thérapeutique, rassurante e t anxio lytiqu e, la supers titi on joue un rôle positif à un moindre coût.

Elle ne comporte en outre aucun danger pour autrui, ne provoquant au plus que quelques désagréments dans la vie sociale ou collec tive.

Par ailleurs, son caractère presque universel montre qu'elle remplit une fonction utile : en étab li s­ san t une forme de dialogue avec les forces occultes, elle permet de mieux supporter la réalité quotidienne.

Mais chacu n possède ses propres superstitions et méprise plus ou moins celle des autres : le gri-gri africain fait naître un sourire condescendant sur les lèvres d'un européen qui, quant à lui, év ite soigneuse­ ment chats noirs et échelles pour aller ache ter un billet de loterie se terminant par son chiffre fétiche.

La supers titi on ne devient gênante que quand ell e conditionne c haqu e action, chaque geste quotidien.

L'individu n'agit plus selon ses idées mais selon un ensemble de règles irration­ nelles, et parfois contradic­ toires, élaborées au fil du temps et des expériences successives.

Il peut être alors nécessaire d'e ntreprendre une thérapie pour recons­ tru ire une personnalité déstructurée et incapable d'une vie sociale cohérente .

C'est un travail de longue haleine réservé aux psychothérapeutes qualifiés.

f:Jr#)/()iféifi()ll S()Ciéile de léi SLJ#)erstiti()ll La société exploite largement la superstition.

Dans le domaine des jeux , on constate aisément la multiplication des tirages spéciaux du vendredi 13 organisés par des soc iétés d'Etat ! Les journaux populaires fourmillent de publicités pour tel ou tel porte-bonheur, et les cadres supérieurs, artistes et hommes politiques vont chercher leur amulette protectrice auprès de mages et de voyants de plus en plus exotiques.. »