La suppression du temps: Dans quelles circonstances le temps peut-il être suspendu ?

Les penseurs moralistes au XVIIe, Pascal surtout, déplorent l'incapacité humaine de se fixer face au temps. Nous le perdons si vite parce que nous le vivons si mal et comble d'ironie, le terme échappe même à la définition. Dans le fragment de l'Esprit géométrique, Pascal constate l'impossibilité réelle de situer cette expérience, sauf quand elle disparaît. Et il subtilise l'argument psychologique des moralistes pour en forger un bilan pessimiste. Les uns se croyaient intelligents par les mille détours du temps. Là où Pascal ne voit qu'un échec : « Le présent n'est jamais notre fin ! Le passé et le présent sont nos moyens; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre et nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. «  Le temps pessimiste, volé, tragique, quel philosophe contemporain ne l'a vitupéré ? Heidegger explicite les tensions qui nous basculent entre ces trois dimensions. Il parle de « l'avoir-été, l'à-venir, le venir-sur-nous «. Et il insiste sur le phénomène de l'approche d'un être. Il utilise la formule désenchantée : « Perpétuellement l'absence vient à nous comme ce qui nous regarde. «  Le temps nous supprime-t-il ? Ou devons-nous le combattre ?

• De l'extrapolation du passé à la prospective

• La futurologie