SYLVIA VON HARDEN d'Otto DIX

« SYLVIA VON HARD EN 19 26 Peintre all em a nd Biographie (?:; Né le 2 décembre 1891 à Untermhaus bei Gera, en Thuringe , Otto Dix est le fils aîné d'un ouvrier.

À quatorze ans , il est apprenti ouvrier chez un peintre en bâtiment, puis il suit les cours de l 'école des arts et métiers de Dresde - ville d'avant-garde où s 'expriment les précurseurs de l 'expressionnisme alle­ mand.

Mais la guerre éclate et le jeune homme en note avec une étonnante crudité toute l'horreur dans une série de dessins exposés en 1916.

C'est après la guerre qu'il suit, de 1919 à 1921, les cours de l'académie des Beaux-Arts à Dresde.

Les souvenirs du conflit apparais­ sent encore dans le triptyque La Guerre peint en 1929-1932.

Il rencontre le peintre Georg Grosz, lui aussi anti-militariste , et adhère au groupe Dada à Berlin.

Convaincu de la portée politique de l'art, il se sert de ses œuvres comme outil de dénonciation ou comme ins­ trument de lutte sociale.

Le Marchand d'allu­ mettes peint en 1920 en témoigne clairement.

L'étape su ivante fut la fondation en 1925 à Mannheim, avec Grosz, du groupe de la Neue Sachlichkeit (« Nouvelle Objectivité ») qui visait à mettre les qualités de réalisme propres à la peinture allemande au service de la repré­ sentation de la réalité sociale.

Reconnu au p lan international, il est invité à la XVI e puis à la XVIIe Biennale de Venise en 1928 et 1930.

Quand les nazis videront les musées alle­ mands des œuvres qui leur paraissent « indi­ gnes», 260 tableaux de l' artiste figurent déjà dans les collections publiques.

Expulsé en 1933 de l'Académie de Prusse où il enseigne, Dix est interdit d'exposition publique l'année suivante ; en 1937, huit de ses tableaux figu­ rent parmi les œuvres exhibées à la célèbre exposition d'« Art dégénéré ».

Après la guerre, il obtient enfin la reconnaissance nationale et internationale qu 'il mérite.

Il meurt à Singen en 1969.

x:xe siècle Huile et tempera sur bois 121 x 89 cm Anal ys e ~ Dans la période 1925-1935 , l'artiste réalise plusieurs portraits de personnages plus ou moins célèbres saisis dans leur fonction professionnelle.

Avec un réalisme incisif , il insiste ici sur l'ambi ­ guïté (sophistication et négligence , absence de féminité) de la journaliste, une des figures de l' intelligentzia berlinoise.

L 'artiste a recours aux techniques et aux quali ­ tés traditionnelles de la peinture allemande : un réalisme cru , un graphisme précis , adoucis par un travail très particulier de la couleur , comparable à celui des primitifs du xv e siècle.

Les tons suaves sont posés en couches minces , superposées comme de légers glacis , qui créent des effets de transparence et donnent à la surface picturale un aspect lisse et dur.

Le faux marbre de la table sur laquelle Sylvia von Harden a posé en évidence ses cigarettes et un cocktail sophistiqué (signes extérieurs de libération, au même titre que la coiffure à la garçonne, le monocle ou le maquil ­ lage agressif) est rendu avec un soin tout partic u­ lier.

Le blanc du marbre reflète les accords acides des rouges et des roses que l'artiste s'est plu à multiplier sur la toile.

C'est un regard sans concession que l'artiste pose sur Sylvia von Harden , figure-type de la République de Weimar.

L' œu vre C Sylvia von Harden est une des œuvres les plus célèbres et aussi des plus représentatives de la vaste production artistique d 'Otto Dix.

L 'œuvre est peinte en 1926 et le titre est inscrit à l'intérieur du couvercle d e l 'étui à cigarettes posé sur la table.

C'est en 1961 que ce tabl eau, aujourd 'hui exposé au centre Georges-Pompidou , est entré dans les collections nationales.

Photo musée national d 'Art moderne , P aris.

© N ardini Editore .

1993 .

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 ©O.

Dix by S.I.A.E .

21-36. »