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Les technologies au service de l'art

Publié le 05/04/2013

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... lorsque les technologies sont mises au service de l'art. c'est dans le cadre d'une politique de conservation et de restauration des oeuvres qui réunit les compétences des historiens de l'art. des scientifiques et des conservateurs. Le développement de ces techniques. désomlais indispensables, est le résultat de deux siècles d'innovations technologiques et de prise en compte de l'importance du patrimoine culturel...

« Principales méthodes d'analyse par faisceaux d'ions PIXE RBS plusieurs méthodes améliorent la compréhension des objets étudiés ; elles peuvent nécessiter un prélèvement ou être.

non destructives et révèlent une foule d'informations à propos de l'œuvre, de sa réalisation et de son histoire.

Les objets anciens issus de fouilles archéologiques ou qui composent les collections des musées sont bien souvent constitués de matériaux multiples, parfois de nature organique.

C'est pour étudier ces derniers que les scientifiques utilisent la chromatographie en phase gazeuse.

Celle-ci autorise l'analyse de nombreux éléments tels que les encres, huiles et résines ou encore les colles et cires, la seule contrainte de cette méthode d'analyse étant la nécessité de disposer d'un échantillon gazeux .

Sa mise au point est attribuée aux chimistes britanniques Archer J.P.

Martin et Richard LM.

Synge, qui reçurent le prix Nobel en 1952, faisant suite aux travaux du botaniste Mikhail Tswett, qui avait réussi la purification de pigments végétaux.

La chromatographie permet donc la séparation des différents éléments d'un mélange lorsque celui-ci est placé en phase gazeuse.

L'appareil de CPG met en contact un gaz qui constitue la phase mobile et un colonne contenant la phase stationnaire .

Les détecteurs placés au bout de la colonne analysent les constituants du mélange.

Cette technique est notamment à l'origine de découvertes importantes concernant les méthodes d'assemblage des fHll1Y'llS éfyptlns, ce qui permet d'appréhender plus sereinement les problèmes liés à la restauration de ces objets.

la spectrométrie Un des progrès essentiels en matière de conservation des œuvres d'art réside tlectroo-Auger NRA PIGE dans les méthodes d'analyse non destructives.

Ces techniques ne nécessitant aucun prélèvement sont fondées sur une analyse optique, notamment la spectrométrie Raman .

le fonctionnement du spectromètre repose sur l'utilisation d'un laser perturbant les mouvements des liaisons chimiques entre les atomes composant la matière.

L'effet Raman est un phénomène de rediffusion de la lumière (phénomène comparable à la fluorescence, à ceci prés que la lumière émise est alors beaucoup plus faible) qui est exploité pour la détermination des liaisons d'une molécule.

Ce phénomène porte le nom de son inventeur, le physicien indien Clltlndrasekll•l'll llam an, qui reçut le prix Nobel de physique en 1930 pour ses travaux sur la spectrométrie.

La spectrométrie est pratiquée en laboratoire mais elle peut également accompagner les chercheurs sur le terrain, comme ce fut le cas lors de l'étude des vitraux de la Sainte-Chapelle à Paris.

Les résultats de cette étude mirent en évidence les différences de structure de la matière des verres de différentes époques.

Ce bel acronyme cache un dispositif d'analyse d'une grande efficacité dans la détermination des matériaux composant une œuvre, de leur 1 provenance, des techniques utilisées pour les mettre en œuvre : il s'agit de l'Accélérateur Grand Louvre d'analyse élémentaire, un accélérateur de particules installé au début des années 1990 dans le Laboratoire de recherche des musées de France .

L'analyse délivrée par ce dispositif est non destructive, puisqu'il fonctionne sur le principe de l'accélération des particules qui, en excitant les électrons des atomes, entraine l'émission de rayonnements, enregistrés par des capteurs .

l'application la plus célèbre de cette technique est certainement celle de l'étude du Scribe de Safilmlll par AGLAE.

et plus précisément des yeux de cette sculpture de scribe assis datée de deuxième moitié du troisième millénaire avant J.-C.

Ceux-ci sont réalisés en cristal de roche, ce qui donne au • regard • du scribe un réalisme étrange et fascinant Rien d'étonnant à l'emploi du cristal de roche et du cuivre arsénié, ces deux matériaux étant présents à l'état naturel en ~gypte.

En revanche, l'étude a permis de mieux comprendre le travail qui avait été effectué par les artistes égyptiens pour rendre un tel réalisme du regard : l'iris.

placé à l'arrière du cristal, est constitué d'une résine brune, et la convexité de la cornée a été soigneusement travaillée.

AllltlENTIFlEI, CONFIRMEI UllE llJllllVllOll Lorsque les technologies sont utilisées au service de l'art, elles viennent aussi enrichir les connaissances des historiens de l'art et des conservateurs sur l'histoire de l'œuvre.

Ces derniers sont fréquemment confrontés à des difficultés d'identification ou d'attribution, ainsi qu'au problème de la copie et du faux.

Au ,_, tles peillture : la radlo&nPlile La ,..,..,,.,.le est l'une des techniques d'analyse des œuvres les plus anciennes puisqu'elle fut employée dés la création des laboratoires, essentiellement à des fins d'inventaire.

Elle permet aujourd'hui de pénétrer au cœur de l'œuvre, d'en décowrir les moindres détails techniques , stylistiques, de découvrir des repeints, des hésitations , des repentirs.

Encore une fois le laboratoire du musée du Louvre s'est illustré par la qualité d'une étude, sur le tableau de Véronèse • Les noces de Cana•, réalisée en préliminaire à une restauration en 1983.

Plusieurs aspects de la composition et de l'histoire de ce tableau ont pu être mis en évidence grace à la radiographie .

D'une part il s'est avéré que Véronèse avait réalisé sa composition en deux temps, plaçant sur sa toile les éléments du décor architectural avant d'y peindre les personnages du banquet D'autre part, on découvre à la radiographie un certain nombre de repentirs, certains dOs au peintre et d'autres postérieurs, au niveau des vêtements de certains convives, des objets qui leur sont attribués (ainsi un musicien au premier plan a-t-il changé d'instrument).

L'un des protagonistes du festin lut même ajouté après la fin de l'exécution de l'œuvre, ce dernier représentant le supérieur du couvent de San Giorgio à Venise, commanditaire de l'œuvre .

Enfin, l'analyse a enrichi la connaissance de l'histoire de l'œuvre, révélant le morcellement de la toile au moment de son transport en France, deux siècles après son installation dans le réfectoire de San Giorgio .

La radiographie permet également de comprendre les procédés de fabrication notamment pour la statuaire, où il est le plus souvent impossible de procéder à d'autres analyses , en raison de leur caractère délétère.

On y découvre ainsi des structures métalliques parfois complexes, des modes d'assemblage inattendus, ou encore des réparations de fortune .

Méthodes physico-chlialques et datation Si les méthodes d'analyse non destructives constituent un progrès évident pour la conservation des œuvres, parce qu'elles permettent de comprendre la composition et l'histoire de l'œuvre, il est parfois nécessaire d'employer des techniques pour lesquelles un prélèvement est indispensable, notamment lorsqu'il s'agit de proposer une datation absolue de l'œuvre ou de l'objet étudié.

C'est souvent le cas pour les vestiges archéologiques les plus anciens, pour lesquels une datation relative n'est pas possible .

Ce sont la dendrochronologie, qui permet de dater les matériaux ligneux.

par l'observation des cenes des troncs d'arbre, la thermoluminescence, qui permet de dater les minéraux cristallins chauffés (par exemple ceux contenus dans les céramiques), ou encore la datation au carbone 14.

Celle-ci, mise au point par Willard Libby en 1947, repose sur la radioactivité naturelle de cet isotope du carbone, et utilise la décroissance de l'activité du carbone (on quantifie ainsi le taux de carbone présent dans l'échantillon) .

Les résultats obtenus sont aujourd'hui calibrés à l'aide de ceux provenant des analyses dendrochronologiques.

DES iECHNOLOGIES AU SERVICE DE LA RESTAURATION ENJEUX ET LIMITTS DE LA RESTAURATION Les techniques photographiques, radiologiques et physico -chimiques sont désormais indispensables ~ une bonne conservation des biens culturels.

Mais ces études sont aussi bien souvent réalisées en vue d'une l'fflalll'tdlotl .

Le travail de restauration s'accompagne de multiples précautions, à commencer par une étude préalable destinée à appréhender les techniques artistiques ou artisanales contemporaines de l'œuvre à restaurer.

li faut distinguer la conservation préventive, qui œuvre dans la durée et la restauration, qui est souvent décidée dans l'urgence.

Par ailleurs, une restauration doit être modérée, puisqu'elle correspond à un impératif de conservation, non à une volonté de retrouver l'œuvre dans son état originel.

Il est ainsi primordial de comprendre les méthodes de fabrication des objets ou des œuvres soumis à la restauration.

Les analyses sont donc suivies d'une phase de documentation sur les techniques anciennes puis d'une phase d'expérimentation.

Ce processus a éié suivi pour la restauration de nombreuses œuvres, par exemple pour l'importante collection de papyrus égyptiens du Louvre .

Il a permis notamment d'appréhender les techniques artisanales, de comprendre le choix des matériaux et la manière dont ceux-ci se dégradent.

Ce dernier point est essentiel puisque la connaissance des processus de vieillissement des œuvres constitue la clef d'une restauration efficace.

METTllE EN VAIEUI ET NCITtGEI Le travail de restauration et de conservation prend aussi son sens lorsqu'il s'agit de présenter les œuvres au public, tout en les préservant.

Des conditions idéales doivent être réunies, ce qui n'est pas évident puisque bien souvent les œuvres réunies dans une m~me exposition sont de ..i.oes tns tll#Nttllles : les toiles peuvent côtoyer des bronzes, des statues en bois polychromes ou des objets composés de matériaux organiques.

Les conditions de lumière et d'hygrométrie sont étudiées au préalable, mais une bonne restauration reste la meilleure prevention pour éviter les dégradations causées par l'exposition des œuvres, et ceci est rendu possible par le concours des techniques habituellement réservées à la recherche en sciences pures .. »

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