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Les tempéraments et les caractères

Publié le 31/01/2012

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Kretschmer retrouva les mêmes tendances chez presque tous les individus normaux de la population générale qui présentaient une constitution pycnique. Il en fut de même pour l'autre polarité psychologique décrite par Kretschmer, la schizophrénie. Dans cette maladie, le patient paraît comme coupé du réel, indifférent, incapable affectivement et intellectuellement d'intégrer son comportement dans le monde des gens normaux. Mais, dans la vie de tous les jours, nous rencontrons des personnes qui, bien que normales, sont assez peu sociables, taciturnes, réservées, autistiqueso, selon le mot de Bleuler. Ce sont des schizothymes. La vie du schizothyme se passe surtout à l'intérieur de lui-même. Vu de l'extérieur, il semble peu sensible. Si ces caractéristiques s'accentuent, le schizothyme devient schizoïde. Le vide affectif devient alors plus apparent mais dissimule en fait une imagination riche et dévergondée. « Beaucoup de schizoïdes, écrit Kretschmer, sont comme ces maisons romaines, des villas qui ont fermé leurs volets contre le soleil trop brillant, mais où, à la lumière tamisée de l'intérieur, on célèbre des orgies. « Ces personnes possèdent en général un biotype leptosome. Kretschmer, nous l'avons dit, a eu plus de mal à décrire le caractère qui correspondait au type athlétique. Cependant, des recherches montrent chez ce type une tendance à la lenteur, de la ténacité, mais aussi un certain manque de mobilité dans la pensée. D'où le terme imagé de « visqueux « employé par le psychiatre de Tübingen pour désigner l'essentiel du caractère de l'athlétique. Les idées de Kretschmer ont eu des applications nombreuses - en dehors de la caractérologie normale de l'homme. En criminologie spécialement. Ainsi, le psychiatre allemand Schab compara en 1941 la répartition des types constitutionnels selon les différentes catégories de crimes et délits. Il a constaté que les pycniques étaient peu représentés

« tempéraments et caractères 614 Chez chacun de nous, apparaissent des conduites relative­ ment stables, dont l'ensemble constitue notre caractère per­ sonnel.

Le langage courant est très riche quand il s'agit de définir les traits du caractère ou de la personnalité.

De telle personne, on dira qu'elle est dynamique mais coléreuse, envieuse, désagréable.

Telle autre sera jugée aimable, ser­ viable, sentimentale, mais dépourvue d'énergie.

La liste des traits de caractère est presque inépuisable, comme les carac­ tères eux-mêmes.

Mais la s~ience psychologique, comme la science botanique, consiste à établir dans la diversité des conduites humaines un certain nombre de catégories objecti­ ves et dominantes.

Les philosophes et les médecins de la Grèce antique ont, les premiers, ressenti le besoin, pour comprendre l'homme, de classer les individus en fonction de leur tempérament.

En un mot, ils ont compris la nécessité d'établir une typologieo.

« L'effort de compréhension psychologique, écrit J.

Nuttin, a toujours consisté à trouver, en dessous de la multipli­ cité des conduites et caractéristiques qui distinguent les individus, quelques dimensions plus fondamentales qui sous­ tendent ces différences et qui les ramènent à une certaine unité de structure.

» (J.

Nuttin, La Structure de la personna­ lité, P.U.F., 1965, p.

75.) Grâce à leur intuition de la nature profonde de l'homme, certains écrivains ont établi des des­ criptions empiriques tellement achevées qu'elles peuvent ser­ vir à toute époque de schéma, donc avoir une portée des­ criptive presque scientifique.

Des types de caractère comme l'Avare de Molière ou son Tartuffe sont immortels.

On peut affirmer que ces types feront toujours partie de la faune humaine.

On peut en dire autant des Caractères de La Bruyère : le Distrait, l'Ambitieux, etc.

Mais pourquoi dit-on que Harpagon est le type même de l'avare ou Ménalque le type même du distrait? La réponse, encore intuitive et non scientifique, est très importante.

C'est parce que Harpagon, Ménalque possèdent tous les traits qui caractérisent l'avarice ou la distraction.

Harpagon est avare avec tout le monde et en toute circonstance.

Son avarice éclate dans son comportement, son attitude, sa manière de vivre, de penser, de s'exprimer, de se nourrir.

Un tel type ne. »

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