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Le temps est-il essentiellement destructeur ?

Publié le 07/11/2005

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temps
  • Sens des termes

 - Temps : changement perpétuel transformant le présent en passé, milieu indéfini dans lequel les événements se déroulent.  — Essentiellement : ici, fondamentalement.  — Destructeur : ici, qui anéantit, supprime, qui annihile.  

  • Sens du sujet

   Le temps n'est-il rien d'autre, dans son principe même, qu'un processus mortifère de dégradation et d'anéantissement ?

  • Problème

 Le temps est-il signe fondamental de mon impuissance existentielle ?  

1. Le temps est essentiellement destructeur, parce qu'irréversible. a. Le temps, changement perpétuel transformant notre présent en passé. Irrationalité de ce changement. b. Temps. Irréversibilité. Mort. c. Le temps objectif est, simultanément, mon allié et mon ennemi. d. Le temps objectif : le cycle éternel de l'entropie destructrice et de la néguentropie créatrice 2. Mais il est aussi le temps de la conscience se projetant vers l'avenir et créant (l'histoire, les oeuvres de l'esprit, etc.). a. Le temps vécu : le projet de la conscience vers l'avenir. 3. Enfin, le temps est celui de la science, créant et prévoyant. a. Le travail d'abstraction et de rationalité de l'intelligence. b. Le temps abstrait et objectif, mon allié pour accomplir mes tâches dans le monde. c. Le temps objectif est, simultanément, mon allié et mon ennemi. d. Le temps objectif : le cycle éternel de l'entropie destructrice et de la néguentropie créatrice

temps

« manière à y voir un outil, voire un allié ? c.

Le temps objectif est, simultanément, mon allié et mon ennemi. Néanmoins, le temps objectif, qui est notre allié, est, simultanément, ce quinous défait et nous meurtrit.

C'est ce que révèle par exemple, l'analyse de latemporalité chez Kant.

Certes, le temps est une forme pure de la sensibilité, ilest la condition a priori de toute science et donc l'instrument de laconnaissance, mais il me renvoie aussi à mon irrémédiable contingence.

Aprèsavoir décrit, dans l'Esthétique transcendantale, le temps a priori, a) Les idées d'espace et de temps ne naissent pas des sens.

En effet, leschoses qui tombent sous le sens ne pourraient être représentées commesuccessives ou simultanées d'une part, comme extérieures les unes auxautres d'autre part, si les horizons du temps et de l'espace n'étaient déjàdéployés.b) Les idées de temps et d'espace ne sont pas générales comme cellesd'arbre, mais singulières.

Elles contiennent leurs parties en elles.c) Si a) et b), alors les idées de temps et d'espace sont des intuitions pures.d) Espace et temps ne sont rien d'objectif, substances, accidents ourelations, mais des conditions subjectives, lois coordinatrices de l'esprit etdonc principes de la forme du monde sensible ou phénoménal (Erscheinung).Les idées de temps et d'espace sont pures et intuitives.

L'idée de tempsfonde le postulat de continuité, celle d'espace les axiomes de la géométrie.La Critique renverse l'ordre d'exposition du temps et de l'espace de laDissertation de 1770.

L'espace et le temps se présentent donc comme les conditions nécessaires à l'intuition sensible d'un objet (la seule dont nous disposions à défaut d'intuition créatrice),donc à sa connaissance. Kant est obligé de réintroduire, lors de l'analyse de l'idée de causalité, le thème d'un avant et d'un après dans sathéorie et sa conception du temps.

N'est-ce pas reconnaître que le temps est, simultanément, mon allié et monennemi ? Le temps est, sans doute, à deux faces et à deux principes.

Il est l'unité de deux dimensions ; ilreprésente le temps de la construction, mais aussi notre visage d'ombre et notre blessure intime.

En lui, s'unissentjour et lumière, vie et mort, création et destruction.

Il est, en même temps, notre allié et le destructeur de nos vies. d.

Le temps objectif : le cycle éternel de l'entropie destructrice et de la néguentropie créatrice La science, elle aussi, nous dit que le temps détruit tout et que le monde va à sa perte : c'est ce qu'énonce lecélèbre principe de l'entropie croissante de l'univers, conduit lentement et irrémédiablement à la mort.Ainsi, le temps de la science est rongé, dans le mouvement même de la vie, par le principe mortifère que suggèrel'entropie.

Mais, par une boucle sans cesse renaissante, l'entropie elle-même appelle la néguentropie, c'est-à-diredes phénomènes de réorganisation, où le temps, de nouveau, est créateur.

Au niveau scientifique, nous saisissonsclairement que le temps est, à la fois, ami et ennemi de tout ce qui vit dans l'univers.Cette néguentropie et cette entropie, que nous décelons dans le temps objectif, sont symbolisées dans le tempsvécu par le projet créateur, d'une part, et, d'autre part, par l'irréversibilité mortifère.Ainsi, temps vécu et temps objectif sont, tous deux, à la fois notre ennemi et notre allié. « Ceux qui descendent dans le même fleuve se baignent dans le courant d'une eau toujours nouvelle » (Héraclite). 2.

Mais il est aussi le temps de la conscience se projetant vers l'avenir et créant (l'histoire, les oeuvres del'esprit, etc.). a.

Le temps vécu : le projet de la conscience vers l'avenir. Ne voir dans le temps qu'un ennemi, c'est, semble-t-il, ne pas tenir compte de la dimension de l'Avenir : or laconscience est projet, anticipation d'elle-même, fuite vers l'avenir.

Perpétuellement en avant d'elle-même, elle sedonne rendez-vous « dans le pas encore ».

Dire que la conscience représente ce mouvement de transcendancevers l'avenir, cette dimension insaisissable et généralement imprévisible, c'est dire que la conscience humaine estliée à l'action, au faire : l'homme se dépasse vers un futur qu'il veut construire, bien que ce futur ne dépende quepartiellement de lui.

Dans cette perspective, le temps peut donc être l'organe de ma liberté et de ma puissance, ildevient alors mon allié, puisque je veux construire mon histoire et l'Histoire et que je me projette ainsi vers lespossibles, vers cette page blanche où je décide d'inscrire mon nom et mes valeurs. 3.

Enfin, le temps est celui de la science, créant et prévoyant. Néanmoins, pour ne pas en rester à cette opposition où le temps se révèle, soit principe mortifère, soit alliéconstructif et édificateur, il est possible de se tourner vers une autre dimension, plus rationnelle, qui permettra desaisir, en une.

synthèse, les deux aspects précédemment dissociés.. »

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