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TEMPS ET ETERNITE ?

Publié le 07/01/2010

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temps

             Le temps semble passer sans que nous ayons la moindre prise sur lui. Ainsi selon le mot d’Héraclite, le temps serait comme l’eau d’un fleuve, en perpétuelle changement faisant que l’on ne se baigne pas dans la même eau deux fois de suite. L’écoulement du temps semble irréversible et hors de ma volonté. Et pourtant, il constitue le socle même de toutes mes expérience. Il est variant, mouvement et changement. L’éternité elle semble être ce temps sans mouvement, parfait ne s’altérant jamais. Il alors que le temps ne soit qu’une image imparfaite de l’éternité ou seulement un mouvement de celle-ci. Dès lors il y aurait une filiation entre le temps et l’éternité. Néanmoins, comme le pense Lavelle dans Du temps et l’éternité : « L’éternité ne peut pas être définie comme une négation, sinon en ce sens qu’elle est la négatition d’une négation, c’est-à-dire non pas du temps lui-même mais de tout ce qu’il y a dans le temps de négatif «. Si l’on excepte cette négativité n’est-ce pas dire que l’éternité et le temps son radicalement différent ? Et c’est en ce sens alors que se pose la question de connaître et de comprendre les rapports entre le temps et l’éternité.

            Si le temps peut se comprendre comme une partie de l’éternité ou au moins l’image de celle-ci (1ère partie), il n’en reste pas moins qu’il y a une différence essentielle et qualitative entre le temps et l’éternité (2nd partie) qui ne peut trouver alors sa résolution que dans une pensée métaphysique ou théologique (3ème partie).

Temps, du latin "tempus". On parle en français du temps qu'il fait et du temps qui passe : la succession des heures de la journée ou des saisons marque l'écoulement du temps. Nous nous représentons le temps comme un être géométrique à une seule dimension et un seul sens, mais cette représentation ne rend pas compte de la durée vécue. L'instant est au temps ce que le point est à l'espace, et l'éternité est conçue soit comme la totalité du temps, soit comme ce qui est en-dehors de lui.

temps

« Tout-Puissant, créateur et conservateur du monde, l'architecte du ciel et de la terre, ait laissé couler un océand'âges infinis sans entreprendre ce grand ouvrage.

Qu'il sorte de son sommeil, et considère l'inanité de sonétonnement! Car d'où serait venu ce cours de siècles sans nombre dont vous n'eussiez pas été l'auteur, vous,l'auteur et le fondateur des siècles ? Quel temps eût pu être, sans votre institution ? Et comment se fût-il écoulé,ce temps qui n'eût pu être ? Puisque vous êtes l'artisan de tous les temps, si l'on suppose quelque temps avant quevous eussiez créé le ciel et la terre, pourquoi donc prétendre que vous demeuriez dans l'inaction ? Car ce tempsmême était votre ouvrage, et nul temps n'a pu courir avant que vous eussiez fait le temps.

Que si, avant le ciel etla terre, il n'était point de temps, pourquoi demander ce que vous faisiez alors ? Car, où le temps n'était pas, alorsne pouvait être ».

Transition : Ainsi l'éternité est la condition même de l'existence du temps et cela essentiellement d'un point de vue qualitatif.

Letemps est alors à l'image de l'éternité.

Cependant, ne pourront-on pas dire que l'éternité n'est qu'une idée de laraison ? II – L'irrémédiable différence a) En effet, l'éternité est un concept que l'on peut appréhender.

En ce sens, il ne replie aucun intuition.

On peutalors l'appeler une idée de la raison car la question du rapport entre le temps et l'éternité est la question d'uneantinomie de la raison pure.

En effet, le concept de temps comme on peut le voir dans la Critique de la raison pure de Kant , le temps est une intuition a priori dont nous ne pouvons pas avoir la moindre expérience.

Il est transcendantale en tant qu'il permet l'existence justement de l'expérience : « Le temps n'est pas un conceptempirique ou qui dérive de quelque expérience… le temps est une représentation nécessaire qui sert de fondement àtoutes les intuitions.

On ne saurait supprimer le temps lui-même par rapport aux phénomènes en général, quoiquel'on puisse bien les retrancher du temps par la pensée.

Le temps est donc donné a priori.

Sans lui, toute réalité desphénomènes est impossible.

On peut les supprimer tous, mais lui-même (comme condition générale de leurpossibilité) ne peut être supprimé ».

Or le temps suppose de pouvoir remonter vers lui, mais la chaîne est infinitandis que l'éternité suppose cette infinie mais exclue la possibilité d'un commencement.

C'est bien en ce qu'il y a unparadoxe et c'est-à-dire pourquoi il y a lieu d'opposer l'intuition pure a priori du temps et le concept pure del'éternité.

L'éternité est en ce sens une idée métaphysique qui ne peut alors se saisir que dans la théologie et c'estbien ce que l'on peut voir dans ses Leçons de philosophie sur la religion .

Le concept est alors essentiellement négatif et ne peut servir que dans l'ordre moral d'un point de asymptotique.b) Bien plus, comme on peut le voir avec Nietzsche et la question de l'éternel retour dans …, nous sommes bien incapable de pouvoir penser l'éternité ou même de nous en fixer l'idée.

L'éternité ne se rapproche alors que de l'infiniet encore reste-t-il une catégorie de la raison en tant qu'il est simplement pensé comme un infini potentiel : «Qu'arriverait-il si, de jour ou de nuit un démon te suivait une fois dans la plus solitaire de tes retraites, et te disait :"Cette vie, telle que tu l'as vécue, il faudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois ;et il n'y aura en elle rien de nouveau, au contraire.

Il faut que chaque douleur et chaque joie, chaque pensée etchaque soupir, tout l'infiniment grand et l'infiniment petit de ta vie, reviennent pour toi, et tout cela dans la mêmesuite et le même ordre et aussi cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et aussi cet instant et moi-même.

L'éternel sablier de l'existence sera toujours retourné de nouveau, - et toi avec lui, poussière despoussières ».

Ne te jetterais-tu pas contre terre en grinçant des dents et ne maudirais-tu pas le démon qui parleraitainsi ? Ou bien as-tu déjà vécu l'instant prodigieux où tu lui répondrais : " Tu es un dieu, et jamais je n'ai entenduparole plus divine.

» ( Le Gai Savoir, Livre IV, § 341 ).

Ainsi, « Si cette pensée prenait corps en toi, elle te transformerait peut-être, mais peut-être aussi t'anéantirait-elle ; la question " veux-tu cela encore une fois et unequantité innombrable de fois ", cette question, en tout et pour tout, pèserait sur toutes tes actions d'un poidsformidable.

Comme il te faudrait alors aimer la vie, comme il faudrait que tu t'aimes toi-même, pour ne plus désirerautre chose que cette suprême et éternelle confirmation ! » ( Ainsi parlait Zarathoustra ). c) Enfin, si l'on peut définir une réelle distinction entre le temps et l'éternité c'est bien par l'absence de prise encompte de la durée que développe l'éternité comme on peut le comprendre à travers l'ouvrage de Bergson , l'Evolution créatrice puisque le temps est la condition même de la durée, c'est-à-dire du mouvant, du changeant contrairement à l'éternité qui semble justement être dénué de cette durée : « Mon état d'âme, en s'avançant sur laroue du temps, s'enfle continuellement de la durée qu'il ramasse ; il fait, pour ainsi dire, boule de neige avec lui-même.

La vérité est qu'on change sans cesse, et que l'état lui-même est déjà du changement.

C'est dire qu'il n'y apas de différence essentielle entre passer d'un état à un autre et persister dans le même état.

» Or cettedistinction est fondamentale pour comprendre ce qu'est véritablement le temps comme on peut le voir dans La perception du changement .

Ainsi évitant la question de la durée, la pensée philosophique du temps a surtout été une pensée de l'éternité et donc de l'inessentialité du temps.

: « Car le temps y est dépourvu d'efficace, et, dumoment qu'il ne fait rien, il n'est rien.

Le mécanisme radical implique une métaphysique où la totalité du réel estposée en bloc, dans l'éternité, et où la durée apparente des choses exprime simplement l'infirmité d'un esprit qui nepeut pas connaître tout à la fois.

Mais la durée est bien autre chose que cela pour notre conscience, c'est-à-direpour ce qu'il y a de plus indiscutable dans notre expérience.

Nous percevons la durée comme un courant qu'on nesaurait remonter […] [Sinon, il] résulterait que tout est donné une fois pour toutes, et qu'il faut poser de touteéternité ou la multiplicité matérielle elle-même, ou l'acte créateur de cette multiplicité, donné en bloc dans l'essencedivine.

Une fois déraciné ce préjugé, l'idée de création devient plus claire, car elle se confond avec celled'accroissement.» ( Evolution créatrice ).

Transition :. »

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