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Le temps est-il une limite pour l'homme ?

Publié le 07/11/2005

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temps
Mais moi, homme, j'existe tout simplement. Ma personnalité n'est pas construite sur un modèle dessiné d'avance et pour un but précis. Tous les objets sont relatifs à l'usage que l'homme en fait, mais l'homme n'est l'objet ni l'outil de personne. Le stylo est pour l'écrivain, non l'écrivain pour le stylo.« L'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde... Il n'y a pas de nature humaine puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. » Le fait même de l'existence est donc, pour les philosophes existentialistes, « absurde » mais ceci n'accrédite nullement une philosophie pessimiste de la vie. Sartre ne veut pas dire que la vie est laide ou cruelle à la manière de Schopenhauer. Absurde doit être pris dans le sens que lui donnent les logiciens : non déductible par la raison :« Les existants apparaissent, dit Sartre, se laissent rencontrer mais on ne peut jamais les déduire. » Sartre lie la négation de l'essence de l'homme (il n'y a pas de nature humaine) à la négation de Dieu (il n'y a pas de Dieu pour concevoir cette nature).
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« • L'homme trouve dans le temps la dimension qui permet à ses actes, à ses comportements et aux choix qu'ilsimpliquent, de se déployer et de s'inscrire dans le monde.

Le temps qui le traverse devient ainsi le complice de sonexistence singulière, qui ne peut s'affirmer que grâce à lui, et se donne éventuellement la chance d'excéder sapropre durée en offrant ses oeuvres à la mémoire collective du futur.

Dans cette optique, le temps est bien ladimension où se révèle la liberté, individuelle ou collective, telle qu'elle affleure dans l'invention humaine, et quel quesoit le domaine considéré de l'invention. • Sans doute l'oeuvre — au sens le plus large et pas seulement artistique — ne peut-elle absolument vaincre letemps ou lui échapper totalement.

Mais s'agit-il encore de considérer le temps comme hostile ? C'est au contraireparce qu'il trame l'existence humaine qu'il lui offre la possibilité pratique d'ajouter à l'univers des choses celui de sesintentions et de ses significations. Problématique La question est ici de savoir dans quelle mesure la conscience du temps agit comme un obstacle pour l'homme.

Leproblème visé ici est celui de la finitude de l'homme, c'est-à-dire des limites que rencontrent sa puissance d'action et sonpouvoir de pensée.

Autrement dit, lorsque l'on parle du temps, on parle de la conscience que l'homme a de son action,c'est-à-dire de la représentation qu'il se fait de son être tel qu'il évolue dans l'espace.

Deux constats sont à tirer de cetteconscience du temps : celui d'une limitation dans la connaissance et dans l'action, et celui de la possibilité de se projeterdans le temps à partir du vécu.

De ces deux constats se tire tout l'intérêt de la réflexion.

En effet, ce que l'on demande icirevient à savoir lequel de ces deux constats prend le pas sur l'autre.

Si l'on décide de faire primer le premier, on accordeque l'homme n'a jamais de possibilité d'action infinie car son temps est toujours limité (et notamment pas la mort) : letemps agit donc comme une limite indépassable.

En revanche, si on choisit de penser le temps comme la possibilité d'unereprésentation de soi qui s'affranchit du présent en projetant son passé dans le futur (à la mesure de soi et del'humanité), on en arrive à comprendre que le temps est justement un infini en l'homme qui, loin de le limiter, lui permet aucontraire de se porter à la mesure de l'univers. Plan rédigé proposé 1.

Ia.

Nous pouvons partir de l'expérience de la finitude pour montrer que le temps limite indéfectiblement un hommepuisqu'il s'impose objectivement à lui.

L'homme est obligé à se plier à un rythme de la nature, qui conditionne tous lesêtres et le conditionne lui-même comme corps. Ib.

En outre, sa conscience est elle-même limitée dans le temps : il ne peut se projeter indéfiniment et ne pet prévoir toutce qui va arriver dans le temps. Ic.

Enfin, le temps est également l'ennemi de la mémoire : l'érosion du temps qui passe fragilise sans cesse l'être humainqui se trouve paradoxalement en déficit de souvenirs (il ne se souvient pas de tout) et englué dans le passé (certainssouvenirs l'emprisonnent et l'empêchent de vivre peinement le nouveau). 2.

IIa.

Toutefois, il est possible de dépasser ce constat pour montrer que l'homme a une conscience intime du temps qui luipermet de s'élever au-dessus de son cours implacable.

Il peut en effet voyager dans le passé et y trouver les souvenirsnécessaires pour relativiser le présent. IIb.

Il peut en outre opérer des choix dans le présent, parce que sa conscience lui permet de concevoir les causes qui ledéterminent.

À la différence d'un animal qui ne possède pas une telle conscience, l'homme peut ainsi différer son action,l'accélérer, ou la suspendre, en s'affranchissant ainsi de la causalité immédiate du temps. IIc.

Enfin, il peut dépasser l'expérience malheureuse d'un temps objectivement incontrôlable pour se projeter au-delà duprésent vers un avenir plus serein. 3.

IIIa.

Plus profondément, la conscience du temps et dans le temps montre à l'homme qui ne vit pas seul et qu'il fait partird'une humanité qui se perpétue dans le temps (de ses aïeux à ses descendants). IIIb.

Cette conscience lui offre la possibilité d'un dépassement de soi : il sait ainsi qu'il ne vit jamais seul et peut se pensercomme membre d'une humanité qui transcende le temps. IIIc.

Loin d'être une simple limite, le temps est donc un processus dialectique par lequel l'homme s'affranchit de sespropres limites individuelles.. »

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