Devoir de Philosophie

Terminale 2012 en français

Publié le 22/12/2012

Extrait du document

[Titre du document] [Sous-titre du document] [Choisir la date] [Nom de la société] HOMME EXPRESSION ÉCRITE LE RÉSUMÉ DE TEXTE ARGUMENTATIF Texte 1 : Démographie et développement Les démographes sont unanimes : rien ne semble devoir arrêter la folle croissance de la population africaine avant plusieurs décennies. D'après le dernier rapport du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), rendu public en décembre 2002, le continent abrite aujourd'hui quelque 832 millions d'habitants, contre un peu plus de 812 millions un an auparavant. Une augmentation de près de 20 millions de personnes qui équivaut au taux d'accroissement le plus élevé de la planète : 2,3%, 1,3% pour l'Asie et 1,4% pour l'Amérique latine. Et cette croissance n'est pas près de se ralentir : selon le Fnuap, le continent comptera 2 milliards d'habitants en 2050 - 2,5 fois plus qu'en ce début de XXIe siècle. Cette évolution exponentielle masque cependant de profondes différences régionales. La démographie africaine n'est plus aussi uniforme qu'il y a une génération. Jusque dans les années quatre-vingts, l'ensemble des pays affichait des taux de fécondité record de 6 à 8 enfants par femme. Certains ont depuis connu de profonds bouleversements démographiques, caractérisés par une chute brutale de leur natalité. Ainsi les pays de la frange méditerranéenne qui, en moins d'une génération, ont vu leurs taux de fécondité divisés par deux ou trois. En tête de ceux-ci : la Tunisie, qui est devenue le premier État d'Afrique continentale où le nombre moyen d'enfants par femme (2,1 en 2002, contre 2,55 en 2000) permet tout juste d'assurer, à long terme, le renouvellement des générations. Viennent ensuite l'Algérie et l'Égypte, dont les taux de fécondité sont à 2,8 enfants par femme en 2002, puis le Maroc et la Libye (avec un peu plus de 3 enfants par femme). A l'autre bout du continent, deux pays connaissent une évolution similaire : l'Afrique du Sud (2,85 enfants par femme) et surtout Maurice, seul pays africain à être descendu en dessous du seuil de renouvellement des générations (1,9 enfants par femme). A l'inverse, le reste du continent - soit quelque quarante cinq États situés au sud du Sahara - affiche toujours la plus forte croissance démographique au monde. Le taux de fécondité y dépasse parfois 7 enfants par femme. Résultat : la population totale de ces pays devrait tripler d'ici à cinquante ans, pour passer de 640 millions à 1,8 milliard d'habitants. Avec des taux d'accroissement naturel atteignant parfois 4%, certains pays comme la République Démocratique du Congo, l'Ouganda ou la Somalie devraient même voir leur population quadrupler pendant cette période. Les pays africains à démographie « assagie « ont un point commun : ils se classent parmi les plus développés du continent. Si les femmes mauriciennes et tunisiennes font aujourd'hui moins d'enfants, c'est parce qu'elles sont mieux soignées et surtout mieux éduquées. Grâce à une politique sociale volontariste, Tunis et Port-Louis entrent progressivement dans le « cercle vertueux « du développement économique caractérisé par une hausse de la consommation, des investissements et de l'épargne. A petits pas, ils suivent l'exemple des nations de l'Asie de l'Est - Corée du Sud, Taïwan et Singapour - en tête où la baisse de la natalité a joué un rôle primordial dans le succès économique. Dans ces pays où le taux de fécondité a été divisé par trois depuis les années soixante, l'augmentation de la proportion des actifs au sein de la population - qualifiée de « dividende démographique « par les experts - a contribué à diminuer les charges sociales liées aux retraites, mais surtout à l'éducation, et ainsi à augmenter la consommation. Et donc la croissance économique. A l'opposé, les pays africains à démographie « galopante « ne parviennent pas à enclencher une dynamique de développement. L'épargne et les investissements y sont encore pratiquement inexistants, et la (maigre) consommation se limite aux besoins de base. Une situation qui perdurera tant que l'analphabétisme continuera de faire des ravages et que - conséquence de cette ignorance - l'utilisation de moyens de contraception restera marginale (le taux de prévalence des contraceptifs est de 8% en Angola ou au Tchad, contre 75% en Tunisie). En Afrique comme ailleurs, le développement commence toujours par une généralisation de l'éducation des hommes - et - surtout des femmes. Tariq ZEMMOURI, J.A./L'INTELLIGENT, n° 2193 du 19 au 25 janvier 2003. I - Questions 1 - Quelle est la thèse défendue par l'auteur de ce texte ? 2 - Dégagez la stratégie argumentative : a -Identifiez le mode de raisonnement. b - Relevez deux connecteurs logiques qui soutiennent ce mode de raisonnement. II - Résumé Ce texte comporte 701 mots. Résumez-le au ¼ de son volume, une marge de plus ou moins 10% est tolérée. III - Production écrite « En Afrique, comme ailleurs, le développement commence toujours par une généralisation de l'éducation des hommes - et - surtout des femmes «. Étayez cette affirmation de Tariq ZEMMOURI. Texte 2 : Les femmes aussi L'alcoolisme, ce mal du temps, atteint maintenant et de plus en plus les femmes. Il est vrai que les femmes alcooliques sont trois à quatre fois moins nombreuses que les hommes et qu'elles sont moins dangereuses : il est très rare qu'une femme tue sous l'emprise de l'alcool. Toutefois, les femmes se suicident deux fois plus que les hommes dans le même état. Mais, surtout, l'alcoolisme de la femme est à la fois moins visible et moins bien accepté que celui des hommes ; d'où le voile longtemps tiré sur ce problème. Pourtant, l'alcoolisme féminin est en progression constante ; médecins et assistances sociales s'accordent sur ce point. Si les statistiques de décès par alcoolisme et cirrhose de foie (dans les dix dernières années) font apparaître des chiffres à peu près stables pour les hommes comme pour les femmes, nombre des admissions dans les hôpitaux psychiatriques (pour psychose alcoolique ou alcoolisme chronique) est en progression importante pour les femmes. Il a augmenté en dix ans, de 101 % (contre 81 % pour les hommes). Pourquoi les femmes s'alcoolisent-elles plus qu'autrefois ? « A tant vouloir égaler les hommes «, lisait-on récemment dans un article sur l'alcoolisme, « elles finissent par endosser même les défauts de ceux-ci «. L'émancipation a bon dos. Il serait évidemment faux de nier que l'habitude des boissons alcooliques se développe chez les femmes qui évoluent dans un monde de travail masculin ou chez les jeunes filles qui s'enivrent « pour faire comme les garçons «. Mais, d'après certaines estimations, l'alcoolisation due à la profession, au code de politesse, au conformisme, n'expliquerait que 5 % des cas du côté des femmes, alors que ce type d'alcoolisation serait à la base de 60 % des cas d'alcoolisme masculin. Alors. Les témoignages recueillis et les enquêtes décrivent la femme alcoolique comme une femme mariée, mère de famille, sans occupation professionnelle. Elle boit presque toujours seule, et son penchant pour l'alcool est avant tout une réaction à une situation personnelle angoissante. « Je buvais seule, en dehors des repas, ça me tuait le cafard «, m'a dit une femme. « Je me sentais vide et seule sur la terre «, assure une autre. « Les enfants étaient trop petits, je ne pouvais même pas leur parler «. Alcoolique stabilisée depuis trois ans, cette femme s'était mise à boire après une infidélité de son mari. Le docteur Noël BOTHOREL, dans une thèse sur les causes de l'alcoolisme féminin en Bretagne, a analysé dix cas de femmes ayant suivi des cures de désintoxication. La solitude revient comme un leitmotiv : presque toutes ces femmes s'étaient trouvées isolées de leur milieu d'origine, transplantées dans un « ailleurs « défini par la profession du mari, et où elles n'avaient pu trouver de compensation affective ou d'insertion sociale. Ainsi, il est difficile de croire que l'alcoolisme féminin soit le résultat d'une participation accrue des femmes au monde des hommes. Il apparaît plutôt que, dans un grand nombre de cas, cet alcoolisme est un signe de l'inadaptation des femmes à leur rôle traditionnel ; rôle qui leur attribue l'essentiel des charges familiales et affectives, ce qui, aujourd'hui, signifie trop souvent pour elles solitude et ennui. (530 mots) Katia BREEN, Le monde, Dossiers et documents, 8/9, Décembre 1974. Texte 3 : Le rôle de l'école L'école a pour mission de préparer les enfants à la vie, à leur vie sociale et à leur vie professionnelle ; elle les conduit d'une part vers leurs futurs métiers dont elle assume, le moment venu, l'apprentissage, d'autre part vers leur accomplissement individuel, en essayant de les révéler chacun à soi. Deux voies qui peuvent diverger et même s'opposer, mais l'une comme l'autre traversent un paysage préservé. Je m'explique. Aussi longtemps que le jeune est soumis à formation, il est tenu, il ne peut qu'être tenu à l'écart de la vie extérieure, dans une sorte de vase clos. L'apprentissage le plus simple et le plus matériel ne se fait ni en vraie grandeur ni en conditions réelles, mais sur maquette, sur appareil d'entrainement, sous contrôle étroit d'un moniteur, et presque toujours, d'abord, par explication verbale et dit tout. A plus forte raison quand il s'agit d'une formation approfondie et délicate, et davantage encore lorsque c'est l'être tout entier qui est invité à se former. Ainsi l'école est, par nature, en dehors de la vie ; elle est un nid. Matériellement, elle se retranche du bruit, des passions, des instructions extérieures de tout ordre : éducation veut dire silence et paix ; aucun enseignement sérieux ne peut se donner en plein vent. Et quant à ce qui est enseigné, si concret que cela semble, si pratique même, c'est nécessairement étranger à la vie et décalé vers l'abstraction. Apprentis ouvriers, apprentis artistes, apprentis députés, tous doivent d'abord faire leurs gammes. Cela est parfaitement évident et parfaitement assuré, dès qu'on veut bien y réfléchir. En d'autres termes, l'école certes doit ouvrir sur la vie ; mais l'ouvrir à la vie est une ineptie destructrice. Or depuis des années, on nous serine la même chansonnette : « Il faut ouvrir l'école à la vie. « Non, il ne faut pas l'ouvrir ; il faut la préserver au contraire. Tout ce qu'on fait de bon à l'école se fait en marge de la vie, à l'écart de la vie, sans utilité immédiate pour la vie. Un poème de Baudelaire ? Les cas d'égalité des triangles ? Le principe d'Archimède ? Ce n'est pas de la « vie «, cela ! Je ne parle ni du latin ni du grec, encore plus « inutiles « et « étrangers à la vie « que la littérature, l'art, la musique, l'astronomie, bref tout ce qui tient à une curiosité désintéressée, au goût du beau et du vrai, à la passion du bon. En définitive « ouvrir l'école à la vie « n'est rien qu'une manière oblique de dire, ou plutôt de ne pas dire qu'on veut réduire l'enseignement à sa fonction utilitaire, lui maintenir le nez sur l'outil et le dos à la culture désintéressée. Et comme ces beaux préceptes se combinent avec le refus d'imposer aux enfants des exercices d'entrainement ingrats (il ne faut pas qu'ils s'ennuient à l'école, et les gammes sont ennuyeuses), avec le penchant aussi à combler le vide réel des esprits par le verbalisme et le verbiage, les malheureux qui ont trop bien absorbé cette anti-éducation arrivent à l'adolescence, puis à l'âge d'homme sans armature intellectuelle solide, sans connaissances réelles, mais la tête farcie de grands mots, sans volonté, sans goût de l'effort, sans véritable curiosité (car la véritable curiosité est désintéressée), sans aucun sens du vrai et du faux, du bon et du mauvais, infatués de leurs propres certitudes et bien plus qu'incultes : imbibés de fausse culture. Leur esprit ainsi désarticulé, influencé par Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, et non par La Fontaine, Molière et Corneille, ils sont une proie sans défense pour les entreprises malsaines. (604 mots) Roger IKOR, Je porte plainte, Albin Michel, 1980. I - Questions sur le texte 1 - Quelles sont les thèses en présence dans ce texte ? 2 - Quelle est la visée argumentative de l'auteur ? II Résumez le texte au ¼ de son volume initial. Une marge de 10 % en plus ou en moins est tolérée. III - Production écrite Réfutez l'idée selon laquelle « Tout ce qu'on fait de bon à l'école se fait en marge de la vie, à l'écart de la vie, sans utilité immédiate pour la vie «. Texte 4 : Les joies de la lecture active. Enfant, adolescente, la lecture était non seulement mon divertissement favori mais la clé qui m'ouvrait le monde. Elle m'annonçait mon avenir, m'identifiant à des héroïnes de roman, je pressentais à travers elle mon destin. Dans les moments ingrats de ma jeunesse, elle m'a sauvée de la solitude. Plus tard, elle m'a servi à étendre mes connaissances, à multiplier mes expériences, à mieux comprendre ma condition d'être humain et le sens de mon travail d'écrivain. La joie de lire, elle ne s'est pas émoussée. Je suis toujours émerveillée par la métamorphose des petits signes noirs en un mot qui me jette dans le monde, qui précipite le monde entre mes quatre murs. Le texte le plus ingrat suffit à provoquer ce miracle. « JF 30 ans, sténo-dactylo exp. Ch. Travail trois jours par semaine «. Je suis des yeux cette annonce et la France se peuple de machines à écrire et de jeunes chômeuses. Je sais : le thaumaturge, c'est moi. Si devant les lignes imprimées, je demeure inerte, elles se taisent ; pour qu'elles s'animent, il faut que je leur donne un sens et que ma liberté leur prête sa propre temporalité, retenant le passé et le dépassant vers l'avenir. Mais comme au cours de cette opération, je m'escamote, elle me semble magique. Par moments, j'ai conscience que je collabore avec l'auteur pour faire exister la page que je déchiffre ; il me plaît de contribuer à créer l'objet dont j'ai la jouissance. Celle-ci se refuse à l'écrivain : même quand il se relit, la phrase, née de sa plume, se dérobe à lui. Le lecteur est plus favorisé : cependant, je ne lis pas n'importe quoi à moins de me situer dans une perspective sociologique ou linguistique, la page des petites annonces ne me retiendra pas. Quelles conditions faut-il pour qu'aujourd'hui un texte me prenne ? Il y a bien des espèces et les bénéfices que j'en retire sont très divers. En certains cas, je parcours l'ouvrage sans abandonner ma place au centre de mon propre univers dont je me borne à combler les lacunes. Lorsque je referme le volume, je me trouve avoir acquis certaines connaissances. A cette lecture informative s'oppose la lecture communication. L'auteur ne prétend pas alors me livrer un savoir mais transmettre à travers son oeuvre le sens vécu de son être dans le monde. Son expérience existentielle est irréductible à des concepts ou à des notions : elle ne m'instruit pas. Mais le temps d'une lecture, je vis dans la peau d'un autre. Ma vision de la condition humaine, du monde, de la situation que j'y occupe peut en être profondément modifiée. Il y a un critère assez net qui distingue ces deux catégories de livres. Le document informatif, je peux le résumer dans mon propre langage, livrant ainsi à un tiers un savoir universel ; dans une oeuvre littéraire le langage est un jeu, c'est par lui que l'expérience vécue est donnée dans sa singularité : on ne saurait la communiquer avec d'autres mots. C'est pourquoi le texte imprimé sur la jaquette d'un bon roman et qui prétend le résumer le trahit toujours ; c'est pour cela aussi qu'un écrivain est si embarrassé quand on l'interroge sur un travail en cours, il ne peut pas faire connaître ce qui est par définition un non savoir. (553 mots) Simone de BEAUVOIR, Tout compte fait, Ed. Gallimard, 1972. I - Questions:   1 - Expliquez en contexte l'expression : le thaumaturge. 2 - Quelle est la thèse défendue dans ce texte ? 3 - Quelle est la visée argumentative de l'auteur ? II - Résumé : Vous résumerez ce texte au ¼ de son volume initial avec une marge de 10% en plus ou en moins. III - Production écrite : « La lecture était non seulement mon divertissement favori mais la clé qui m'ouvrait le monde. « Dans un développement organisé et argumenté, étayez cette assertion. Texte 5: L'essence de la démocratie La démocratie présente l'inconvénient de se définir davantage par les règles qu'elle édicte que par les fins qu'elle propose. Personne ne peut affirmer que la démocratie garantit la bonne gouvernance, la prospérité économique, la fin de la corruption, l'égalité et la justice. En revanche, elle est la solution au problème de la tyrannie, car elle permet au peuple de se débarrasser d'un mauvais gouvernement sans dresser de barricades ou de fomenter de révolution. C'est avec des bulletins de vote - et non des balles - que l'on dépose un tyran. Le corollaire de ce principe démocratique est que les gens ont le droit de changer d'avis. Ils peuvent se tromper en élisant un incompétent, mais cela ne doit pas les priver du droit de revenir sur leur choix, d'évincer le chef politique en faveur duquel ils se sont prononcés dans un premier temps. Si le peuple n'est pas toujours à même d'exprimer clairement ce qu'il attend, il sait, généralement, ce dont il ne veut pas. Les dispositions institutionnelles permettant de garantir le droit de désigner ses dirigeants peuvent revêtir plusieurs formes. L'organisation d'élections est ce qui caractérise l'exercice de la démocratie, et les urnes constituent le moyen d'expression de la souveraineté populaire. Toutes les élections ne sont pas pour autant démocratiques. Il existe des critères permettant d'évaluer le degré de démocratisation. Le premier est la participation. Les citoyens ont-ils tous, sans distinction aucune, accès au processus politique ? Aujourd'hui, dans les pays démocratiques, le suffrage universel des adultes est la norme. Cela n'a pas toujours été le cas... Dans un pays comme le Koweït, le vote est encore réservé à une certaine catégorie de la population masculine, mais partout ailleurs la norme du suffrage universel a pris racine. Le second critère est la contestation. Quels sont, dans la société, les problèmes qui sont réglés par la compétition électorale ? existe-t-il des thèmes tels que le rôle de l'armée ou le statut des institutions religieuses, qu'il est interdit d'aborder ou que la classe politique considère comme tabous ? Le parlement élu exerce-t-il un contrôle réel sur le budget ? En règle générale, plus il y a des sujets débattus, plus le système politique est démocratique. Les deux questions qu'il faut donc se poser d'un système électoral sont les suivantes : Qui participe ? De quoi les électeurs et leurs représentants peuvent-ils décider ? Cela dit, pourquoi les perdants d'une élection démocratique accepteraient-ils le verdict des urnes ? Il faut bien sûr, un vainqueur et un vaincu, mais le fait de se plier aux règles après avoir été défait n'est pas si naturel. Pour que cela soit ou le devienne, il faut des institutions qui, sous certaines conditions, ouvrent aux forces politiques principales des perspectives suffisamment avantageuses pour les inciter à se soumettre à un verdict provisoirement défavorable. Les partis politiques n'acceptent la défaite que s'ils savent que le cadre institutionnel qui régit la compétition démocratique leur permettra ultérieurement de prendre leur revanche. En d'autres termes, la durée peut devenir un facteur déterminant dans les calculs des hommes politiques. En jouant le jeu démocratique, ils ont la possibilité d'améliorer leur situation future ; à l'inverse, s'ils ne la jouent pas, ils compromettent sérieusement leur avenir et sont contraints de chercher d'autres moyens de défendre leurs intérêts... (539 mots) William B. QUANDT, Between Ballots and Bullets (entre bulletins de vote et Balles de fusil), 1998, in Jeune Afrique, mars 99. I - QUESTIONS 1 - Expliquez en contexte la phrase suivante « Les urnes constituent le moyen d'expression de la souveraineté populaire «. 2 - Relevez dans le texte trois phrases montrant les avantages de la démocratie. II - RÉSUMÉ Résumez le texte ¼ de son volume. Une marge de plus ou moins 10% est tolérée. III - PRODUCTION ÉCRITE Dans un développement organisé et argumenté, vous étayerez ce point de vue de William B. QUANDT : « En jouant le jeu démocratique, ils (les hommes politiques) ont la possibilité d'améliorer leur situation future ; à l'inverse, s'ils ne la jouent pas, ils compromettent sérieusement leur avenir et sont contraints de rechercher d'autres moyens de défendre leurs intérêts. « LA DISSERTATION LITTÉRAIRE Sujet 1 : Robert Rolland dans Une nouvelle littérature tenait ce propos : « On ne lit jamais un livre. On se lit à travers les livres, soit pour se découvrir, soit pour se contrôler. « En vous appuyant sur votre expérience personnelle de lecteur d'oeuvres littéraires, vous expliquerez ce propos. Sujet 2 : « Il est peu élevé de limiter l'écriture à un plaisir égoïste. J'écris pour l'autre. Écrire est une quête de l'autre, une recherche de la rencontre. « Dans un développement organisé et argumenté, expliquez et discutez cette assertion de l'écrivain Maurice BANDAMA. Sujet 3 Dans un numéro de « Présence Africaine « de 1969, Mme Jarmila ORTOVA écrit : « Dans le roman africain, les femmes incarnent les éléments les plus stables de l'ordre social traditionnel, donc l'élément conservateur. « Dans un développement organisé et argumenté, vous discuterez ce point de vue en vous appuyant sur les oeuvres que vous avez lues ou étudiées. Sujet 4 « Je crois que la valeur d'un écrivain est liée à la force révolutionnaire qui l'amine ou plus exactement à sa force d'opposition. Un grand écrivain, un grand artiste est essentiellement anticonformiste. Il navigue à contre-courant. « Dans un développement organisé et argumenté, vous commenterez, puis discuterez ces propos d'André GIDE à l'aide d'exemples précis de votre choix, empruntés à la littérature. Sujet 5 Dans une lettre à sa soeur Pauline BEYLE, datée du 03 août 1804, STENDHAL écrit : « Tu sais bien que dans les romans, l'aventure (l'intrigue) ne signifie rien ; elle émeut voilà tout ; elle n'est bonne ensuite qu'à oublier. Ce qu'il faut se rappeler ce sont les caractères. « Dans un développement organisé et argumenté, vous direz si vous partagez ce point de vue en prenant des exemples précis dans vos lectures personnelles. Vous pourriez élargir vos investigations en prenant des exemples dans les autres genres. LE COMMENTAIRE COMPOSE Texte 1 : « Louange à vous, mères de tous les pays, louange à vous en votre soeur, en la majesté de ma mère morte. Mères de toute la terre, Nos Dames les mères, je vous salue vieilles chéries, vous qui nous avez appris à faire les noeuds des lacets de nos souliers, qui nous avez appris à nous moucher, oui, qui nous avez montré qu'il faut souffler dans le mouchoir et y faire feufeu, comme vous nous disiez, vous, mères de tous les pays, vous qui patiemment enfourniez, cuillère après cuillère, la semoule que nous, bébés, faisions tant de chichis pour accepter, vous qui, pour nous encourager à avaler des pruneaux cuits, nous expliquiez que les pruneaux sont de petits nègres qui veulent entrer dans leur maison et alors le petit crétin, ravi et soudain poète, ouvrait la porte de la maison, vous qui nous avez appris à nous gargariser et qui faisiez reureu pour nous encourager et nous montrer, vous qui étiez sans cesse à arranger nos mèches bouclées et nos cravates, pour que nous fussions jolis avant l'arrivée des visites ou avant notre départ pour l'école, vous qui sans cesse harnachiez et pomponniez vos vilains nigauds petits poneys (1) de fils dont vous étiez les bouleversantes propriétaires, vous qui nettoyiez tout de nous et nos sales genoux terreux ou écorchés et nos petits nez de marmots morveux, vous qui n'aviez aucun dégoût de nous, vous, toujours si faibles avec nous, indulgentes qui plus tard vous laissiez si facilement embobiner et refaire par vos fils adolescents et leur donniez toutes vos économies, je vous salue majesté de nos mères. « Albert COHEN (2), Le livre de ma mère, Ed. Gallimard, 1954. Cheval de petite taille. Ecrivain suisse d'expression française (1895 - 1981) Vous ferez un commentaire composé de ce texte. Tout en y étudiant l'image de la mère, vous vous attacherez à montrer comment ce texte fonctionne comme une prière. Texte 2 -Ta carte d'identité ! Ta carte d'identité ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire de carte d'identité ? Regarde-moi bien. Sur cette joue, cette marque que vous voyez, c'est ma carte d'identité. J'ai sur mon corps d'autres qui concourent à la même démonstration. S'additionnent pour donner la même preuve. La preuve par le sang de ce que je suis. Ce sont mes ancêtres qui sont les fondateurs de ce royaume, de cette ville. Tout ici constitue ma preuve et ma carte d'identité. Puisque tout ici m'appartient et atteste ce que je suis, qui je suis. Le ciel et la terre. La terre, les eaux et ses habitants : poissons, crabes, caïmans, hippopotames. La forêt et ses habitants : les lions, les panthères, les éléphants, les biches, les gazelles, les serpents et les singes. Le ciel : l'aigle, le touraco qui est l'emblème du trône. Ainsi toute loi naturelle ou humaine traverse mon sang et ma légitimité avant d'être légale et loyale. Mon sang est ma meilleure carte d'identité. L'histoire de cette région, de ce royaume me fonde comme je le fonde. Elle me justifie comme je suis sa justification. En un mot, le passé, le présent et l'avenir, une fois pour toutes m'appartiennent, m'ont investi, comme c'est moi et ma famille seule qui constituons son investiture. Alors, de quelle identité s'agit-il ? Vous trouvez que je ne suis pas assez identifié comme cela ? Identifié par l'histoire. Identifié par la terre, cette terre qui est sous nos pieds, qui m'a vu naître et qui sera ma dernière demeure. Identifié par le soleil qui est sur nos têtes, l'immense ciel. Identifié par la population. Qui, dans ce royaume, ne me connaît pas ? Au fait, quand on y pense, carte d'identité, quel drôle de mots ! Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela ne veut rien dire, un simple papier. D'ailleurs il y a tellement de cartes. Cartes à jouer, jeu de cartes. Cartes de géographie. Cartes postales. Cartes-lettres. Manger à la carte. -Un simple papier. Un simple papier. Non, monsieur, ce n'est pas un simple papier. C'est toute la vie. -Non ce n'est pas toute ma vie. Vous croyez vraiment que ce bout de papier suffit à vous faire surgir du néant, à vous conférer une identité ? Jean-Marie ADIAFFI, La carte d'identité, CEDA, 1980, pp. 28-29. Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourriez, par exemple, montrer comment se traduit la révolte de Mélédouman en analysant son refus de l'identification à l'occidentale et son affirmation d'une identité propre. Texte 3 Tisons dans la nuit Nègres de toutes les couleurs, Et de toutes les latitudes, Hommes des profondeurs et des soutes Gluants de fatigue et titubant de soucis, Nègres roulant à fond de cale dans le temps, Immergés, submergés, écrasés, écartelés, Dressés pour courir après le pain dit quotidien Et sans cesse trembler à la bourrasque Des maîtres et des courtisans ; Hommes d'aucune confraternité Qui ne sachant ni louer, ni prier, ni ramper, Portons le poids des complaisances ; Clients des bals populaires dans les marchés fétides Des corbillards de sixième classe Des messes de requiem sans apparat. Nègres de toutes les couleurs, De toutes les lisières, de toutes les frontières Vendus au poids d'heures de travail, Tisons dans la nuit, Le soleil à son lever nous retrouve sur le chemin. Les marchands ont rebâti le temple Le pain et le vin distribués sur la montagne Aux frères, sont remis sous verrou Et l'écuelle dans nos mains, bâille De faim, de soif Nos côtes servent de harpe au vent Le soleil à son lever nous retrouve sur le chemin Les longues étapes ne nous font pas peur Nous savons dompter la faim et le froid. Nègres de toutes les latitudes, Roulant à fond de cale dans le temps, Que de nos mains unies Jaillisse la flamme Qui éclairera le nouveau trajet de l'homme. Bernard Binlin DADIÉ, Hommes de tous les continents. Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez, par exemple, comment l'humanisme du poète transcende l'évocation de la condition des Noirs. Texte 4 Contrastes Partir de mon village Du fin fond de la forêt Vers la cité-lumière D'un côté la folle exubérance Des palmes vertes S'étirant vers le ciel De l'autre des balcons muets Où grincent des roses Là-bas dans ma case Malgré son étroitesse Tout le monde peut Se réchauffer le soir Au coin du feu Mais ici les frères sont des intrus Qui couchent parfois dehors Même quand il fait froid Chez moi les jeunes filles Sont des pierres précieuses Qui font l'orgueil du clan Ici ce sont des poupées Mécaniques Qu'on se passe le dimanche Tant pis pour les bonnes manières L'heure est à la révolution Ici dans la grand-ville J'ai souvent ouï gémir Des gosses prisonniers Dans leur gratte-ciel Là-bas chez moi Un enfant c'est l'air C'est l'oiseau Personne ne saurait Le mettre en cage Jamais ! Paul AHIZI, Pont de liane

« E XPRESSION ÉCR I T E L E RÉSU M É DE T E X T E AR GU M E NTA T I F Texte 1 : Démographie et développement Les démographes sont unanimes : rien ne semble devoir arrêter la folle croissance de la population africaine avant plusieurs décennies.

D ’après le dernier rapport du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), rendu public en décembre 2002, le continent abrite aujourd’hui quelque 832 mill ions d’habitants, contre un peu plus de 812 mill ions un an auparavant.

Une augmentation de près de 20 millions de personnes qui équivaut au taux d’accroissement le plus élevé de la planète : 2,3%, 1,3% pour l ’ Asie et 1,4% pour l ’ Amérique latine.

Et cette croissance n’est pas près de se ralentir : selon le Fnuap, le continent comptera 2 milliards d’habitants en 2050 – 2,5 fois plus qu’en ce début de XX Ie siècle. Cette évolution exponentielle masque cependant de profondes différences régionales.

La démographie africaine n’est plus aussi uniforme qu’i l y a une génération.

Jusque dans les années quatre- vingts, l ’ensemble des pays affichait des taux de fécondité record de 6 à 8 enfants par femme.

Certains ont depuis connu de profonds bouleversements démographiques, caractérisés par une chute brutale de leur natalité.

Ainsi les pays de la frange méditerranéenne qui, en moins d’une génération, ont vu leurs taux de fécondité divisés par deux ou trois.

En tête de ceux-ci : la Tunisie, qui est devenue le premier État d’Afrique continentale où le nombre moyen d’enfants par femme (2,1 en 2002, contre 2,55 en 2000) permet tout juste d’assurer, à long terme, le renouvellement des générations.

Viennent ensuite l ’ A lgérie et l ’Égypte, dont les taux de fécondité sont à 2,8 enfants par femme en 2002, puis le Maroc et la L ibye (avec un peu plus de 3 enfants par femme).

A l ’autre bout du continent, deux pays connaissent une évolution similaire : l ’ A frique du Sud (2,85 enfants par femme) et surtout Maurice, seul pays africain à être descendu en dessous du seuil de renouvellement des générations (1,9 enfants par femme). A l ’ inverse, le reste du continent – soit quelque quarante cinq États situés au sud du Sahara – affiche toujours la plus forte croissance démographique au monde. Le taux de fécondité y dépasse parfois 7 enfants par femme.

Résultat : la population totale de ces pays devrait tripler d’ici à cinquante ans, pour passer de 640 mill ions à 1,8 mill iard d’habitants.

Avec des taux d’accroissement naturel atteignant parfois 4%, certains pays comme la République Démocratique du Congo, l ’Ouganda ou la Somalie devraient même voir leur population quadrupler pendant cette période. Les pays africains à démographie « assagie » ont un point commun : i ls se classent parmi les plus développés du continent.

Si les femmes mauriciennes et tunisiennes font aujourd’hui moins d’enfants, c’est parce qu’elles sont mieux soignées et surtout mieux éduquées.

Grâce à une politique sociale volontariste, Tunis et Port-Louis entrent progressivement dans le « cercle vertueux » du développement économique caractérisé par une hausse de la consommation, des investissements et de l ’épargne.

A petits pas, i ls suivent l ’exemple des nations de l ’ Asie de l ’Est – Corée du Sud, Taïwan et Singapour – en tête où la baisse de la natalité a joué un rôle primordial dans le succès économique.

Dans ces pays où le taux de fécondité a été divisé par trois depuis les années soixante, l ’augmentation de la proportion des actifs au sein de la population – qualifiée de « dividende démographique » par les experts – a contribué à diminuer les charges sociales l iées aux retraites, mais surtout à l ’éducation, et ainsi à augmenter la consommation.

Et donc la croissance économique. A l ’opposé, les pays africains à démographie « galopante » ne parviennent pas à enclencher une dynamique de développement.

L’épargne et les investissements y sont encore pratiquement inexistants, et la (maigre) consommation se l imite aux besoins de base. Une situation qui perdurera tant que l ’analphabétisme continuera de faire des ravages et que – conséquence de cette ignorance – l ’utilisation de moyens de contraception restera marginale (le taux de prévalence des contraceptifs est de 8% en Angola ou au Tchad, contre 75% en Tunisie). En Afrique comme ailleurs, le développement commence toujours par une généralisation de l ’éducation des hommes – et – surtout des femmes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles