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La terreur squadriste

Publié le 22/02/2012

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La vague révolutionnaire qui secoue l'Italie de 1919 à 1920 permet à Mussolini et aux squadre (escouades) fascistes d'entrer en force sur la scène politique. Mussolini, tout en soutenant certaines revendications des grévistes, profite de la panique des grands industriels et des grands propriétaires terriens, menacés d'être dépossédés de leur biens, pour s'imposer comme seul recours possible face à la montée des socialistes (PSI) et au pouvoir de la Confederazione generale del lavoro (CGL). La grande bourgeoisie possédante, qui a décidé de se regrouper en mars 1920 au sein de la Confindustria et de la Confagricoltura, décide d'armer et de financer les fascistes, qui vont jouer du gourdin et de l'huile de ricin afin de briser les grèves et de brutaliser -quant ils ne les assassinent pas- les élus et les militants de gauche. D'abord marginale, l'action de ces squadre s'intensifie à l'automne 1920, alors que les dernières grandes grèves et occupations de terres s'essoufflent. Sous l'oeil bienveillant des autorités locales -armée, police, gendarmerie, magistrature- ces bandes armées, composées de jeunes hommes, chômeurs ou déclassés issus des classes moyennes, et encadrées par d'anciens officiers de l'armée, s'attaquent dans un premier temps aux syndicats agricoles des domaines de la vallée du Pô, de Toscane et d'Émilie. Le mouvement gagne les villes à la fin de 1920. Ils organisent des « expéditions punitives » contre les locaux, les sièges des journaux, les Bourses du travail, les coopératives, les domiciles des figures de gauche, perturbant les rassemblements et les manifestations avec une violence inouïe. Ainsi, l'intervention des squadre lors d'une manifestation du PSI à Bologne, provoque la mort de 9 personnes. Cette terreur noire aboutit au démantèlement rapide de beaucoup centres de pouvoir de gauche. Ainsi, à la fin de l'été 1921, toutes les organisations rurales, qui rassemblaient les ouvriers agricoles, ont désormais disparues. Et ce sera bientôt le cas des organisations ouvrières. En deux ans, Mussolini et ses hommes ont donc réussi à se rendre indispensables aux cercles économiques, alors qu'une partie de la classe politique a déjà accepté de pactiser avec eux : aux élections législatives de mai 1921, 35 fascistes, dont Mussolini, entrent au Parlement. L'arrivée au pouvoir de ce dernier ne fait désormais plus de doute. Il lui reste à en décider la manière.

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