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Tête d'Or de Claudel

Publié le 05/04/2013

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claudel

 

Claudel publia une première version de Tête d'Or en 1890. Toutefois, il retravailla le texte et le fit paraître en 1901 dans sa version définitive.

claudel

« « LE PÉDAGOGUE.

- C'est moi qui l'ai élevée et quand elle était enfant je la tenais sur mes genoux . ..

» -------- EXTRAITS Tête d'Or est appelé à posséder « l'or inouï», bien plus précieux que n'im­ porte quelle autre possession terrestre LE ROI.

- [.

.

.]J'ai touché le fond et voici que je remonte comme un plongeur.

J'ai vécu.

Ah! Qui veut tâcher de me faire croire Que j'ai été autre chose que tous ? Un homme de chi­ mères.

Non, maisj' ai été un homme de désir ! - Que pouvais-je • faire ? Répondez ! J'ai cherché avec angoisse .

En quoi ai-je manqué à ce que je pouvais ? tout, tout me manquait ! Et je restais tout seul et je n'ai point déses­ péré, mais j'ai cru.

Et je meurs.

Mais le signe royal Ne s'effacera pas de mon.front .

PREMIER CAPITAINE -Oui, Tête d'Or .

LE ROI.

- Si j'ai été impur en quelque chose, Je demande pardon.

Mon désir A été de choses grandes.

La princesse exige de celui qu'elle aime non le bonheur, mais la souffrance LA PRINCESSE.

-ô Tête d'Or! Je suis contente que tu aies tué mon père! Ô heureuse que je suis ! C'est toi Qui m'a pris mon siège royal, et c'est par toi Que j'ai usé mes pieds sur tous les chemins, dans la confusion et la pauvreté, méprisée, contredite, outragée, et que je suis arrivée jusqu'ici et que je meurs ! Et j'aurais voulu que ce fût toi aussi Qui m'eusses cloué à cet arbre, Et j'aurais fermé les yeux pour mieux sentù~ Et en t'aimant, je serais morte en silence.

Mon très cher! mon bien très précieux! Vois-tu, cette peine que tu me fis ne fut pas inutile.

Je meurs vraiment co mme toi! Cette dernière , cette longue souffran ce m 'a gelée à mort.

Oh ! que je sois comme la fleur coupée qui sent plus fort et comme l'herbe fauchée ! Oh ! je suis heureuse de penser qu'il n'est pas une de tant de souffrances qui ne soit à toi, Et que maintenant je ne puisse te rendre comme un parfum, ô mon maître ! LE ROI.

- Ô Grâce aux mains transpercées ! Dou ce comme le der­ nier soleil ! Heureu x qui pourra prendre le ravisse­ ment sous les bras et le baiser sur sa très douce joue! Je suis c harmé de te voir, Bénédiction ! Comme le suprême soleil Jaunit la salive sur les lèvres et l'eau des yeux et les berceaux de roses, Et rend une foule heur euse dans la brume ...

Je ne vois plus clair ! Ecoute ce que j'ai à te dire.

La mort me press e! LA PRINCESSE.

-Je t'en prie, ne meurs pas encore! Gallimard , 1967 « Regarde , ô Roi, et prends , car tout cela est à toi.

/ Et la terre est à toi, comme un champ dont on a mesuré l'étendue.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Comme le dit notre poète, " Tête d'Or est le drame de la possession de la terre ".

Simon Agnel incarne une volonté de puissance et de domination universelle ; rien ne peut satisfaire son ambition, si ce n'est l'univers entier.

Orgueilleux et trop confiant dans sa propre puissance, il part à la conquête du monde, à la domination des hommes.

Réunissant autour de lui toutes explicitement, Tête d'Or mourant accomplit cependant cet idéal suprême, le don de «L'idée de ce livre est: dans la privation du bonheur, le désir seul subsiste.

Situation tragique ! J'éprouve un immense besoin de bonheur et je ne trouve pas à le satisfaire parmi les choses visibles.

Est-ce refus ou manque? Mystère qui demande à être exploré avec la torche et l'épée.

Là est l'unité de l'ouvrage ; la première partie est la conception du désir, la seconde, le bond, la troisième , la consécration.

» Paul Claudel, Tête d 'Or , notices, Gallimard, 1967.

le s forces ardentes et conquérantes de la jeunesse , il va jusqu'au seuil del' Asie, où il connaît pour la première fois l'humiliation d'être vaincu.

Il y a quelque chose au monde qui vaut mieux que de vaincre, c'est se donner.

..

Sans le comprendre l Sipa-lcono 2, 3, 4, 5 grav ures de R.

la Fresnaye, Éd.

L.

Brod er, Paris, 1950 / B.N.

soi.

» Michio Kurimura , La Communion des sai nts dans l' œ uvre de Paul Claudel, Editions France-Tosho, 1978.

« Tête d'Or est un drame symboliste, encore assez verbeux, parfois lent, souvent magnifique .

On y sent peut-être l'influence de Nietzsche , davantage celle de Wagner , mais il demeure avant tout bien s pécifiquement claudélien.

» André Blanc, Claudel, Bordas , 1973.

CLAUDEL04. »

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