LE  TEXTE  ARGUMENTATIF

« - premièrement - en second lieu - ensuite Chaque paragraphe constitue une unité de sens. Memnon semble s'être convaincu lui-même de son argumentation puisqu'il semble avoir trouvé une certainesérénité. Produire un texte argumentatif 4.Pour rédiger argumentaire, il faut chercher des arguments, les classer, leur associer des exemples pour les illustrer. Exemple : pour convaincre quelqu'un d'arrêter de fumer, il faut réfléchir aux arguments qui pourraient être lesplus convaincants, mais aussi aux contre-arguments que la personne pourrait opposer. Les liens logiques 5.Parmi les liens logiques, les connecteurs grammaticaux sont à utiliser à bon escient.

Par exemple : - ceux qui introduisent un premier argument : d'abord, en premier lieu, premièrement… - ceux qui ajoutent au premier argument : par ailleurs, ensuite, de plus, par surcroît, deuxièmement… - ceux qui introduisent une opposition : mais, cependant, pourtant, toutefois, au contraire… - ceux qui concluent : donc, finalement, en conclusion… - ceux qui introduisent une relation logique : car, parce que, par conséquent… - ceux qui introduisent une illustration des propos : en effet… - ceux qui introduisent une reformulation : c'est-à-dire, en d'autres termes, ce qui veut dire, autrement dit… L'intention de l'auteur : la visée argumentative 6.Différents types de textes peuvent être argumentatifs : e peut être le cas de textes narratifs, explicatifs,informatifs…puisqu'une histoire, une explication ou une information peuvent servir d'arguments.

On dit alors que cestextes ont une visée argumentative.

C'est le cas, par exemple, des contes philosophiques, des fables… Texte« Memnon conçut un jour le projet insensé d'être parfaitement sage.

Il n'y a guère d'hommes à qui cette folie n'aitquelquefois passé par la tête.

Memnon se dit à lui-même : « pour être sage, et par conséquent très heureux, il n'y aqu'à être sans passions ; et rien n'est plus aisé, comme on sait.

Premièrement, je n'aimerai jamais de femme ; car,en voyant une beauté parfaite, je me dirai à moi-même : ces joues-là se rideront un jour ; ces beaux yeux serontbordés de rouge ; cette gorge ronde deviendra plate et pendante ; cette belle tête deviendra chauve.

Or je n'aiqu'à la voir à présent des mêmes yeux dont je la verrai alors, et assurément cette tête ne fera pas tourner lamienne. En second lieu, je serai toujours sobre ; j'aurai beau être tenté par la bonne chère, par des vins délicieux, par laséduction de la société ; je n'aurai qu'à me représenter les suites des excès, une tête pesante, un estomacembarrassé, la perte de la raison, de la santé et du temps, je ne mangerai alors que pour le besoin ; ma santé seratoujours égale, mes idées toujours pures et lumineuses.

Tout cela est si facile qu'il n'y a aucun mérite à y parvenir. Ensuite, disait Memnon, il faut penser un peu à ma fortune ; mes désirs sont modérés ; mon bien est solidementplacé sur le receveur général des finances de Ninive ; j'ai de quoi vivre dans l'indépendance : c'est là le plus granddes biens.

Je ne serai jamais dans la cruelle nécessité de faire ma cour ; je n'envierai personne et personne nem'enviera.

Voilà qui est encore très aisé.

J'ai des amis, continuait-il, je les conserverai, puisqu'ils n'auront rien à medisputer.

Je n'aurai jamais d'humeur avec eux, ni eux avec moi ; cela est sans difficulté.

» Ayant fait ainsi son petit plan de sagesse dans sa chambre, Memnon mit la tête à la fenêtre.

». »