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Texte de Spinoza: L'illusion de la liberté.

Publié le 10/04/2011

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spinoza

Les hommes se croient libres, car ils pensent satisfaire leurs désirs selon un choix. Mais peut-on dire qu'on est libre parce qu'on fait ce qui nous plaît ? Cette question est l'objet de cet extrait de l'Éthique. Spinoza y montre, en effet, l'illusion du libre arbitre, qui repose sur une conscience trompeuse nous faisant croire que nous maîtrisons nos désirs et que seules les passions échappent à notre pouvoir. Spinoza montre qu'en réalité les hommes ne font que suivre leurs désirs, ignorants que ceux-ci les déterminent à l'action aussi sûrement qu'une pierre qui roule verra son mouvement déterminé par la force de l'impulsion qui l'a mise en mouvement. Spinoza va s'attacher à montrer que nos croyances et notre expérience sont trompeuses, parce que nous ne les analysons pas suffisamment. En effet, la conscience elle-même est une illusion de connaissance. L'enjeu est essentiel puisqu'il en va des « affaires humaines «, de la vie en société et de notre bonheur. Comment, en effet, pouvons-nous combattre les maux de nos sociétés si nous ne sommes pas responsables de nos actes ? La recherche du bonheur elle-même n'est-elle pas vaine et ne sommes-nous pas condamnés à être malheureux, à n'être que le jouet de nos désirs, si nous ne sommes pas libres ?

spinoza

« de notre conscience comme connaissance.

Nous mettons la liberté là où elle n'est pas, nous sommes dansl'ignorance, car notre conscience nous fait savoir ce que nous faisons, mais elle ne nous fait pas connaître lescauses qui nous poussent à agir.

Le petit enfant, s'il parlait, dirait désirer librement le lait et y trouver unesatisfaction libre.

Mais il ignore qu'il ne peut, par nécessité, ne boire que ce breuvage.

L'homme ivre croit savoir cequ'il dit et exprimer son véritable intérieur sous l'effet désinhibant de la boisson, mais là encore ses repentirs, revenuà son état normal, montrent que sa conscience ivre n'a pas su lui faire juger ce qu'il disait.

Il était pris sous l'actionchimique de la boisson, comme les hommes sont sous l'effet de la chimie des désirs.

La liberté est donc un préjugéde la conscience, qui tient dans l'ignorance des causes de nos actions.

Dans un autre texte, Spinoza comparel'homme à une pierre qui roule.

Si la pierre avait une conscience, elle se croirait libre parce qu'elle aurait consciencede sa course mais pas de l'impulsion qui l'a mise en mouvement et a déterminé sa course.

Tel est l'homme en proie àses désirs et à la croyance en sa liberté. Dans cet extrait de l'Ethique, Spinoza a montré l'illusion de la liberté, qui résulte d'un préjugé naturel de laconscience.

Celle-ci ne nous fait connaître qu'un état présent et manifeste, mais elle est impuissante à nous faireprendre conscience des causes qui produisent nos actions.

Nous croyons agir librement parce que nous désironstelle ou telle chose et que nous prenons plaisir à satisfaire ce désir, mais nous ignorons que notre conscience ne faitqu'accompagner nos désirs et qu'elles ne les déterminent en rien.Nous ne sommes donc pas libres.

Le problème que nous pose ce texte, c'est qu'il faut tenir les hommes pourresponsables de leurs actes, si nous voulons construire une société harmonieuse et pacifique.

Comment conciliernécessité et responsabilité ? La connaissance de la véritable nature de nos désirs est-elle possible ?Ce texte ouvre donc sur la question de la connaissance de soi.

Est-il possible de développer une connaissance desoi qui nous libérerait de l'emprise de nos désirs ? \Sujet désiré en échange : Peut-on ne pas être soi-même ?. »

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