Devoir de Philosophie

La Théorie générale des névroses - FREUD

Publié le 17/09/2006

Extrait du document

freud

La théorie freudienne de la sexualité, ainsi que de la maturation, du pouvoir de fixation et de la faculté de régression de l'énergie libidinale, nous a déjà montré ses rapports avec les troubles de la maturation sexuelle et de la personnalité. Ce qui suit dans ce chapitre est la théorie d'ensemble des névroses, telle que la proposa finalement Freud. Nos idées sont empruntées à tous les stades de ses écrits sur la question, les premières provenant des Études sur l'hystérie, jusqu'aux passages terminaux d'exposition générale dans les Nouvelles conférences sur la psychanalyse, en 1933. Dès le début de sa rencontre avec les névroses, Freud avait manifesté une propension remarquable à les reconnaître comme des formes fondamentalement réelles et fort paralysantes de maladie.

freud

« elles réagissent en général par un mélange d'anxiété, de ressentiment, et par une sollicitude souvent projetée surles médecins, dont on exige classiquement soit la négation de la réalité des symptômes, soit au contraire untraitement miraculeux.

Tels sont les patients que Freud rencontra, traita, dont il reçut les enseignements et qu'ildécrivit dans ses textes, jusqu'au moment où sa pratique clinique s'étendit au point d'inclure le domaine entier desnévroses. Les états d'anxiété, les gens anxieux, vulnérables, risquent de se rencontrer plus tôt et plus souvent que lesréactions ou personnalités hystériques.

Mais Freud ne découvrit les premiers qu'une fois qu'il eut rencontré ladécharge d'une telle angoisse après la perturbation de l'équilibre pathologique réalisé par l'hystérie ou les symptômeshystériques.

Des exemples courants comprennent les personnes en général craintives, qui se trouvent dans un étatconstant de frayeur dont elles ne sauraient expliquer l'origine, ou qui éprouvent des peurs spécifiques, qu'ellessavent absurdes, liées à des événements quotidiens, tout à fait banals et ordinaires, comme le fait de sortir seulesou de rester seules à la maison, de voyager dans les transports en commun ou d'être assises au théâtre ailleursqu'en bout de rang.

Ces patients souffrent aussi de troubles caractéristiques de leur équilibre physiologique :accroissement du rythme cardiaque, du rythme respiratoire et de la pression sanguine, perturbations de la digestionet du sommeil. L'anxiété prolongée aboutira à la dépression; chez nombre de gens les états dépressifs peuvent se produire enréaction à des contraintes qui, pour d'autres personnes, sembleraient normales et prévues.

Le deuil est une causeclassique de dépression; Freud rapprocha ces deux états dans une brillante monographie intitulée Deuil etMélancolie.

Mais les mélanges de perte d'entrain, d'espoir, d'aptitude à la joie ou au plaisir, d'appétit physique ousexuel, et, ici encore, de troubles de la digestion ou du sommeil, avec amaigrissement, débilité et épuisementgénéraux, tout cela tendait à être ignoré ou mal diagnostiqué, surtout parce que la reconnaissance de ces étatscomme de vraies maladies se révélait gênante en l'absence de tout traitement efficace.Les individus méticuleux sont communs dans toutes les sociétés.

Ceux dont la méticulosité atteint des proportionsobsessionnelles, en sorte qu'ils ne sont libres ni de mener une existence normale ni d'entretenir des relations socialesnormales en raison de leurs préoccupations de propreté, de la nécessité de tout faire d'une certaine façon, ou decodes rigoureux quant à leur propre conduite ou celle des autres, tout cela rendant la vie extrêmement difficile àl'ensemble des personnes en cause, ces malades sont également aussi nombreux aujourd'hui qu'au temps où Freudles rencontra pour la première fois.

Les symptômes essentiels des affections obsessives-compulsives consistent enrituels apparemment dépourvus de sens et qui vont s'aggravant, rituels qui doivent être accomplis soit dans l'espritdu patient, soit par de véritables actions physiques au cours de sa vie quotidienne.L'obligation de compter jusqu'à certains nombres, ou de répéter certaines phrases stéréotypées, originellement d'uneespèce rassurante ou bien encourageante, peuvent rendre misérable l'existence du malade.

Il arrive que cescontraintes soient liées à la nécessité d'accomplir des rituels exaspérants et répétitifs, tels que vérifier les robinetsdu gaz ou les boutons électriques un nombre donné de fois, puis passer à des multiples de ce nombre jusqu'à rendrele processus interminable — à la nécessité de se laver avant, pendant et après l'accomplissement de toutes lestâches domestiques, puis d'inclure le linge, les murs et des pièces entières dans ces opérations de purificationrituelle — avec la conviction qu'autrement il en résulterait quelque terrible forme de dommage, d'infection ou decontamination.

Tels sont les symptômes qui risquent à la fin de plonger le patient dans le désespoir, et d'épuiserbientôt la patience de l'entourage entier.Les attitudes soupçonneuses, susceptibles et paranoïdes peuvent être illustrées par les gens qui croient que lesautres font sur eux des commérages, les dénigrent, ou sont prêts à conspirer contre eux, fût-ce de la façon la plusgrossière et la moins vraisemblable.

Ainsi des ménagères autrement bien intentionnées et bienveillantes risquent dese sentir exclues de leur cercle social, de leur groupement religieux ou de l'association des mères de famille, refusantà leurs enfants la permission de se joindre aux Boy-Scouts, aux Girl Guides ou aux clubs de jeunes, en raison de lacertitude sans fondement qu'elles-mêmes sont méprisées et rejetées par leurs voisins.

Ce genre d'état, liéfréquemment à une jalousie pathologique, suggère une rupture psychotique avec la réalité plus souvent qu'undéveloppement purement névrotique.

Mais Freud parvint à projeter sur ces mécanismes, et sur la façon de lestraiter, une lumière intense.Le sixième groupe, celui des perversions sexuelles, a déjà illustré dans le chapitre sur la théorie de la sexualité; ainsi,avec à l'esprit ce tableau des matériaux cliniques qui se présentaient à Freud, nous pouvons aborder maintenant sathéorie remarquablement succincte et compréhensive de la psychogenèse de tous ces états.Au début de sa théorie, Freud reconnaît que toutes les pulsions instinctuelles sont fondamentales dans ladétermination du cours de la vie individuelle.

De beaucoup la plus importante est la pulsion instinctuelle sexuelle, oulibido, présente depuis les premières lueurs de conscience chez le nourrisson jusqu'au dernier souffle vacillant del'adulte moribond.

Selon Freud, toute vie dépend du développement libidinal, excepté dans la mesure où plus tard ilmodifia sa théorie afin d'y inclure l'instinct de mort, qu'il nous reste encore à présenter.

La libido peut se comparerau pétrole brut, jailli des entrailles de la terre, susceptible d'être raffiné, transformé en d'innombrables produits finis,donnant à toute activité humaine son impulsion et sa source d'énergie essentielles.

Grâce à la façon dont elle estcanalisée et développée, la libido façonne la structure de la personnalité, tout comme un fleuve façonne la structurede ses propres berges en suivant son cours du haut des montagnes jusqu'à la mer.

Freud soutenait que lafrustration de la pulsion libidinale était la cause de l'angoisse; néanmoins, il attribuait la plus primitive de toutes les formes d'angoisse à l'expérience individuelle du processus normal de la naissance humaine. « En ce qui concerne l'état affectif caractérisé par l'angoisse, nous croyons savoir quelle est l'impressionreculée qu'il reproduit en la répétant.

Nous nous disons que ce ne peut être que la naissance, c'est-à-dire l'acte dans lequel se trouvent réunies toutes les sensations de peine, toutes les tendances de décharge ettoutes les sensations corporelles dont l'ensemble est devenu comme le prototype de l'effet produit par un. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles