Tirso de Molina.

Tirso de Molina. 1 PRÉSENTATION Tirso de Molina (v. 1583-1648), dramaturge et religieux espagnol du Siècle d'or, créateur au théâtre du personnage de Don Juan. 2 UNE GRANDE FIGURE DU SIÈCLE D'OR Né à Madrid, Gabriel Téllez, dit Tirso de Molina, étudie à l'université d'Alcala de Henares avant d'entrer en 1600 au couvent de la Merced. Il exerce de hautes fonctions dans son ordre en tant que théologien, puis chroniqueur, et participe activement à son organisation, à Madrid et à Tolède. Il achève sa carrière comme prieur au monastère de Soria. L'exercice de ces hautes charges permet à Tirso de Molina de se consacrer à une intense activité littéraire : outre des ouvrages spécifiquement religieux, il est l'auteur de quatre cents pièces, dont quatre-vingts demeurent connues. Ces comedias, écrites sous l'influence du dramaturge contemporain Lope de Vega, constituent, en effet, la marque spécifique du théâtre espagnol de ce siècle. Abolissant toutes les contraintes qui peuvent nuire à la concentration sur l'action dramatique, la comedia est un genre ouvert au tragique comme au comique, à tous les thèmes comme à toutes les sources. Ainsi, Tirso de Molina a écrit des pièces d'inspiration biblique (la Sainte Jeanne), d'inspiration historique (Antona Garcia), ou de brillantes comédies d'intrigue (le Timide au palais, 1614 ; Marthe la pieuse, 1615), en associant à la liberté formelle et thématique de la comedia une véritable finesse des portraits psychologiques, une grande vivacité d'esprit et l'absence de toute lourdeur dogmatique. 3 UN PREMIER DON JUAN La pièce la plus célèbre de Tirso de Molina relève cependant de l'interrogation morale et religieuse, dans la mesure où elle pose la question du salut de l'homme pécheur : le Trompeur de Séville et le Convive de pierre (El Burlador de Sevilla y Convidado de piedra, v. 1625), tout comme le Damné par défiance (El Condenado por desconfiado, 1625), est fondé, en effet, sur l'idée d'une « grâce suffisante « capable de sauver l'Homme pécheur si, par un effet de son libre-arbitre, il accède au repentir vrai. C'est avec le Trompeur de Séville, qui montre un Don Juan séducteur à tous vents et puni, finalement, par la main de pierre du Commandeur, que Tirso de Molina a fondé un mythe qui devait connaître une grande fortune littéraire, notamment à travers les deux oeuvres de Molière (Dom Juan ou le Festin de pierre) et de Mozart et Da Ponte (Don Giovanni). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.