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Tokyo

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1 PRÉSENTATION Tokyo, capitale et principale ville du Japon, située dans le centre-est du pays, sur la côte orientale de Honshu (la plus grande des quatre principales îles du Japon), sur la berge occidentale de la baie de Tokyo et à proximité de l'embouchure de la Sumida. La ville de Tokyo, à proprement parler, couvre une superficie de plus de 600 km2 ; constituée de 23 arrondissements (ku), elle rassemble environ 12 millions d’habitants et forme, avec son agglomération, la plus grande conurbation du monde, soit un tissu urbain quasiment ininterrompu de plus de 10 000 km2, comptant plus de 30 millions d’habitants et englobant également de nombreuses villes satellites ainsi que trois grandes villes : Yokohama et Kawasaki au sud et Chiba à l’est. Tokyo, capitale du Japon depuis 1868, est le centre politique, économique et culturel du pays. 2 ÉCONOMIE 2.1 Les activités industrielles Tokyo et son agglomération constituent aujourd’hui le principal pôle financier, industriel et commercial du Japon. Les activités industrielles, très diversifiées — agroalimentaire, textile et confection, industries lourdes, haute technologie (électronique, optique, appareils photographiques), construction mécanique, automobile, chimie, etc. —, se concentrent le long des berges de la baie de Tokyo, gagnant chaque année des terrains sur la mer et formant une immense zone industrielle partagée entre Tokyo au centre, Kawasaki au sud-ouest et Chiba à l’est. À lui seul, ce complexe fournit le cinquième de la production industrielle nationale en valeur. L’industrie lourde y est prédominante : raffinerie de pétrole, sidérurgie (hauts-fourneaux, aciéries). 2.2 Les activités portuaires Le port de Tokyo est relativement récent, et, jusque dans les années quarante, Yokohama, le plus grand port du pays, servait de port à la capitale. La baie étant trop peu profonde au large de Tokyo, il s’est avéré nécessaire de draguer une quantité considérable de terre, afin de mettre en place, pendant la deuxième moitié du xxe siècle, les installations de Kawasaki, de Tokyo et de Chiba. Le port de Tokyo gère un fret de plus en plus important, essentiellement destiné au commerce intérieur : y sont notamment acheminées la plupart des denrées alimentaires destinées aux marchés de la capitale, en particulier le poisson du marché de Tsukiji. 2.3 Les activités tertiaires La capitale est, enfin, un important pôle tertiaire. La ville concentre les institutions publiques, les grandes administrations, les principales banques, ainsi que les sièges sociaux de la plupart des grandes entreprises japonaises. Tokyo est la première ville du Japon en matière d’échanges commerciaux, à l’intérieur du pays et à destination de l’international. C’est également un centre financier international, avec notamment la bourse de Tokyo, deuxième place boursière du monde après celle de New York. 3 TRANSPORTS 3.1 Le réseau ferroviaire Au début de l’ère Meiji, Tokyo devient le centre du système ferroviaire national alors en construction. Un réseau en étoile est mis en place, reliant la capitale à toutes les régions du Japon. Les stations ferroviaires clés de la ville — Tokyo, Ueno, Ikebukuro, Shinjuku et Shibuya —, qui relient le centre de Tokyo à toutes ses banlieues et forment une ceinture urbaine facilement et rapidement accessible, accueillent chaque jour jusqu’à 2 millions de voyageurs. Les lignes de « banlieue » permettent de relier la plupart des villes et villages situés dans la grande banlieue de Tokyo, dans un rayon de plus de 100 km autour de la capitale ; elles sont, par ailleurs, doublées pour les destinations les plus lointaines par un train à grande vitesse, le shinkansen (voir train à grande vitesse). 3.2 Le réseau routier C’est également au début de l’ère Meiji que se développent les premiers transports en commun de la capitale. Pendant près d’un siècle, et jusque dans les années 1960, les tramways sont le principal mode de transport des habitants. Ils sont ensuite remplacés par un réseau de bus et de métro. La modernisation du réseau routier s’engage également dès le début de l’ère Meiji et se poursuit tout au long de la première moitié du xxe siècle. Le tremblement de terre de 1923 et surtout la Seconde Guerre mondiale ont entraîné des destructions importantes, incitant le gouvernement japonais à créer un réseau entièrement neuf dans les années 1950-1960. Ainsi, d’immenses autoroutes urbaines suspendues sont construites, partant du centre et rejoignant en étoile les banlieues périphériques. Cependant, malgré les efforts de modernisation récemment entrepris, les problèmes de circulation demeurent relativement importants, comme dans la plupart des grandes métropoles du monde. 3.3 Le réseau aérien Tokyo est enfin dotée de deux aéroports : l’aéroport d’Haneda, situé au sud de la ville, qui dessert essentiellement les lignes intérieures, et l’aéroport international de Narita, ouvert en 1978 et situé à 55 km à l’est de Tokyo. 4 PAYSAGE URBAIN 4.1 Une ville aux multiples visages Tokyo est une ville qui n’a jamais cessé de se reconstruire et qui semble perpétuellement en travaux. Aucun plan d’urbanisme n’ayant jamais été adopté par les dirigeants, la ville garde un aspect extrêmement hétéroclite et ressemble plus à un assemblage approximatif de petits villages ayant conservé chacun son caractère particulier qu’à une grande métropole moderne : les grandes artères routières tracées dans les années 1950-1960 et les bâtiments neufs apparaissent comme la façade de quartiers traditionnels de petites maisons d’un ou deux étages, de vieux temples et de petites maisons de bois. Tokyo offre ainsi un paysage très diversifié, souvent désordonné, où coexistent tous les styles architecturaux, tous les matériaux, tous les genres. Contrairement aux idées reçues, les parcs et les espaces verts y sont particulièrement vastes, que ce soit au cœur de la ville ou en bordure de la Sumida. 4.2 Le quartier du Palais impérial L’ancienne ville haute d’Edo, site du Palais impérial, est le cœur de Tokyo et consiste en un immense espace vert entouré de douves, au milieu duquel est bâtie la résidence de l’empereur et de sa famille, espace vide pratiquement entièrement interdit au public. Au sud et à l’ouest se trouve le quartier de Kasumigaseki, où sont concentrés la plupart des grands bâtiments gouvernementaux : la Diète, la résidence du Premier ministre, la cour suprême et les ministères. À l’est du Palais impérial se situe le quartier de Marunouchi, principal quartier des affaires de la ville et du pays, où sont implantés les sièges sociaux de nombreuses entreprises et des plus grandes banques. Plus à l’est encore, entre les anciennes villes haute et basse, là même où s’étaient autrefois installés les grossistes venus d’Osaka, se trouve Ginza, le quartier des grands magasins, dont les rues, piétonnes le dimanche, sont bordées de nombreux grands magasins, de boutiques, de restaurants, de cinémas et de théâtres. Au-delà de Ginza, vers le nord et l’est ainsi que le long du fleuve, s’étend l’ancienne ville basse, abritant notamment le quartier populaire d’Asakusa, célèbre pour ses ruelles étroites et sinueuses, ses petits commerces traditionnels, ses échoppes d’artisans et son temple dédié à la déesse Kannon, le Senso-ji. 4.3 Les quartiers les plus récents de la capitale Autour de ce cœur historique se sont construits des quartiers nouveaux, à la fois résidentiels et commerçants, qui forment les pôles de la ceinture ferroviaire (Yamanote-sen) entourant le centre de Tokyo : Akihabara — quartier où se concentrent plusieurs centaines de boutiques spécialisées dans l’équipement électrique et électronique —, Ueno — quartier résidentiel et universitaire, construit autour d’un vaste parc, où se situent quelques-uns des plus grands musées de la capitale —, Ikebukuro — quartier résidentiel où se trouve l’un des plus grands complexes commerciaux au monde —, Shinjuku — nouveau centre urbain où coexistent gratte-ciel, sièges sociaux de grandes entreprises, grands magasins, hôtels et restaurants, et dont la vie est intense aussi bien le jour que la nuit —, ainsi que Harajuku, Shibuya et Shinagawa. Au-delà encore se trouvent les banlieues, toutes différentes. 5 ARTS ET CULTURE 5.1 Institutions d’enseignement supérieur Tokyo se place au premier rang national en matière de recherche, d’éducation et de culture. La ville compte plus du tiers des institutions universitaires et rassemble près de 45 p. 100 des étudiants du pays. Parmi la centaine d’universités publiques et privées qui accueillent les jeunes japonais, les plus prestigieuses et les plus anciennes sont, par exemple, l’université publique de Tokyo (Tokyo Daigaku), fondée en 1877 — qui fonctionne d’ailleurs plutôt comme une grande école —, ainsi que les universités privées de Keio (Keio Daigaku), fondée en 1868 par Fukuzawa Yukichi, ou de Waseda (Waseda Daikagu), fondée en 1882. 5.2 Musées Tokyo compte de très nombreux musées publics et privés, parmi les plus grands et les plus beaux du pays. Le parc d’Ueno abrite notamment le musée national de Tokyo (Tokyo kokuritsu hakubutsukan), la Galerie des trésors du Horyuji (Horyuji homotsukan), qui présente des objets rares datant des viie et viiie siècles, le Musée des coutumes de la ville basse (Shitamachi fuzoku shiryokan), qui propose une étonnante reconstitution d’une rue du quartier d’Asakusa, le Musée national d’Art occidendal (Kokuritsu seiyo bijutsukan), dessiné par Le Corbusier et qui abrite une riche collection d’œuvres de Renoir, de Manet, de Cézanne, de Rodin, etc., le Musée national des Sciences (Kokuritsu kagaku hakubutsukan) et le zoo municipal. Le Musée national d’Art moderne (Tokyo kokuritsu kindai bijutsukan), le Musée Hatakeyama (Hatakeyama kinenkan), qui rassemble des peintures, des céramiques et divers objets liés à la cérémonie du thé, le Musée d’artisanat populaire (Nippon mingeikan), qui propose une collection d’objets quotidiens de la période d’Edo présentés dans une maison de style traditionnel, le musée Ota (Ota kinen bijutsukan) consacré à l’estampe, et le Musée du sumo (Sumo hakubutsukan) complètent ce panorama. 5.3 Spectacles Tokyo est également un centre international en matière de spectacles. La ville compte de nombreux théâtres où sont jouées des pièces traditionnelles du répertoire japonais — le nô dans le quartier de Shibuya et le kabuki dans celui de Ginza — ou modernes, en particulier au Théâtre national. La ville est en outre réputée pour ses orchestres, qui proposent des concerts de musique contemporaine ou classique, traditionnelle ou internationale. 5.4 Librairies et bibliothèques Tokyo compte enfin deux grands quartiers de librairies : Jinbocho et Takadanobaba. Près du Palais impérial se trouvent la bibliothèque nationale de la Diète (Kokkai toshokan) ainsi que les Archives nationales. 6 HISTOIRE 6.1 De la période de Jomon au Moyen Âge Le site de la ville de Tokyo semble avoir été occupé dès la période de Jomon, puis devient domaine impérial pendant les périodes de Nara et de Heian. Au Moyen Âge, la région tombe aux mains des guerriers des plaines de l’Est, qui installent un gouvernement militaire au sud de la baie, à Kamakura, à la fin du xiie siècle : c’est sans doute à cette époque que la ville prend son ancien nom d’Edo, littéralement « porte de la baie ». 6.2 Tokyo, capitale aux mutations permanentes La ville devient la capitale du Japon au début du xviie siècle et connaît un essor considérable pendant la période d’Edo, comptant plus d’un million d’habitants dès le siècle suivant. La chute du shogunat et la Restauration de Meiji provoquent cependant son éclipse, au profit de la capitale impériale, Kyoto. La Cour décide finalement d’établir la capitale du nouveau gouvernement sur le site d’Edo, rebaptisée Tokyo (littéralement, « capitale de l’Est »). La ville ne cesse dès lors de se développer, devenant rapidement une métropole internationale. Pendant les premières années de l’ère Meiji, la vieille cité se transforme radicalement, accueillant de grandes entreprises, les premières universités du pays ainsi que de nouvelles industries. Dans les années 1870, le visage de la ville est bouleversé par l’installation de l’éclairage urbain au gaz et de la gare centrale, d’où partent des trains pour Yokohama d’abord, puis pour tout le pays. Une décennie plus tard, le tramway conquiert progressivement toutes les rues de la capitale, tandis que la construction, souvent en briques et selon des plans occidentaux, de bâtiments administratifs dans le quartier de Kasumigaseki et d’immenses immeubles de bureaux pour les grandes entreprises dans le quartier de Marunouchi transforme davantage l’ancienne ville haute, désormais éclairée à l’électricité. 6.3 Une urbanisation à la fois irrésistible et fragile Au tournant du xxe siècle, Tokyo s’étend rapidement : elle crée un tissu urbain particulièrement dense, conquiert peu à peu tout l’espace disponible le long de la partie occidentale de la baie de Tokyo, puis gagne du terrain vers le nord et l’ouest. La ville subit cependant d’importants dommages à plusieurs reprises : incendies et séismes ravagent régulièrement ses quartiers, et le grand tremblement de terre de 1923 détruit près de la moitié de ses bâtiments. Deux décennies plus tard, les bombardements subis par Tokyo au cours de la Seconde Guerre mondiale causent près de 100 000 morts et la destruction quasi intégrale du tissu urbain sur plus de 100 km2. La reconstruction de la ville est extrêmement rapide : nouveaux grands axes routiers et autoroutiers tracés à travers la capitale ; mise en place d’un grand programme prévoyant l’édification de nouveaux bâtiments civils et administratifs, qui s’achève en 1964, pour l’ouverture des jeux Olympiques d’été. La ville apparaît aujourd’hui comme un chantier en perpétuelle mutation, car les bâtiments sont conçus pour durer le temps d’une génération, guère plus, en raison des tremblements de terre quasi quotidiens et parfois très destructeurs. Les anciennes maisons de bois, autrefois construites tous les vingt ans environ, tendent désormais à disparaître, laissant place à des constructions plus modernes, qui respectent les normes antisismiques. Dans les quartiers les plus modernes, et en particulier les quartiers d’affaires, de nouveaux immeubles à l’architecture audacieuse — grandes tours, d’ailleurs unanimement décriées parce qu’elles cachent à la plupart des habitants de la capitale la vue du mont Fuji — s’élèvent dans le ciel, défiant les risques sismiques pourtant non négligeables. Population (2007) : 8 339 695 habitants ; agglomération : 34 997 269 habitants.

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