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Totem et Tabou de Sigmund Freud (Résumé et analyse)

Publié le 22/02/2012

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Le premier essai de Totem et Tabou a été publié en mars 1917 dans la revue Imago, périodique créé par Freud en 1911. En mars 1927 paraît le premier essai consacré à la «peur de l'inceste» alors que Freud, en fait, l'avait terminé en janvier de cette même année. Quelque temps plus tard, il écrit à Ferenczi ces mots qui nous éclairent encore sur le destin de ce premier chapitre : « Mon essai, paru dans Imago, a déjà été réimprimé deux fois dans Pan et dans le Neues Wiener Journal. » Freud avait déjà fait connaître son deuxième chapitre, «Le tabou et l'ambivalence des sentiments », par une longue lecture de trois heures à la Société de psychanalyse, le 15 mai 1912. Au cours du mois d'octobre et jusqu'à la fin de cette même année, il s'était consacré à la rédaction de son troisième chapitre «Animisme, magie et toute-puissance des idées ». A partir d'avril 1913, Freud entame la rédaction de son quatrième chapitre : «Le retour infantile du totémisme ».
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« C'est ainsi qu'avec le totémisme, Freud marche sur un terrain de connaissance, celui des peurs irraisonnéesqu'éprouvent certains enfants à l'égard d'un animal. Un travail considérable Comme à chaque fois qu'il se lançait dans une étude, Freud déployait une énergie considérable.

Pour écrire sonTotem et Tabou, il se plongea dans une impressionnante documentation, dont surtout l'oeuvre de James Frazer (1854-1941), encyclopédiste. Celui-ci publia, en 1910, Totémisme et Exogamie, en quatre volumes importants qui firent très vite autorité.

Puis Freud reprend de Robertson Smith (1846-1894) son interprétation du repas totémique dans la religion des Sémites.

Ilcite également Darwin (1809-1882) et la façon dont celui-ci présente l'organisation sociale de l'homme primitifvivant en hordes à la tête desquelles se trouverait un mâle puissant et jaloux. Il puise également dans la Psychologie des peuples de Wundt (1832-1920) et, s'il marque quelque inclination en faveur des idées de Frazer, il se range du côté de Wundt quand il écrit que les animaux, figures totémiques, «étaient considérés comme les ancêtres des tribus ».

Mais Freud étudia également Edward Burnet Tylor (anthropologue britannique, 1832- 1917), ainsi que certains textes venant de l'école de Zürich. Du doute à l'enthousiasme L'homme qui décrit l'ambivalence des sentiments balance lui-même entre le doute et l'enthousiasme. Il entame son oeuvre avec passion et se jette à corps perdu dans la lecture d'oeuvres spécialisées.

D'ailleurs, dansson impatience à écrire son livre, il trouve que le travail préliminaire de recherche auquel il doit se livrer prend tropde temps, même s'il admet en tirer les ferments de son texte.

Son cerveau fourmille d'idées et il a du mal à tempérerson humeur pour aller jusqu'au bout de ses lectures.

En novembre 1911, il écrit ces mots à Jones : « Une grande quantité de choses bouillonnent dans ma tête, mais elles n'en sortent que très lentement et je continue à trouverdur de me conformer aux pensées d'autrui...

» Freud n'est pas personnage à se fondre dans la pensée des autres.

Pour lui, le moule est toujours trop étroit.

Sonesprit fertile a besoin d'espace pour s'ébattre.

Et la lecture, qu'il s'impose, se meut en punition.

Mais la foi en sonoeuvre domine. En effet, Freud connaît le même état d'esprit que lors de la rédaction de L'Interprétation des rêves.

Il sait qu'il joue une aventure dangereuse et que son Totem et Tabou risque de l'entraîner dans un tourbillon de réactions, de critiques et de polémiques.

Or, Freud tient bon.

Il est sûr de la valeur de son ouvrage : « Depuis L'Interprétation des rêves, je n'ai jamais travaillé à rien avec autant de conviction et de joie. L'accueil sera le même, une tempête d'indignation, excepté de la part de mes proches.

» Pour comprendre Totem et Tabou Totem et Tabou, ouvrage auquel Freud était particulièrement attaché parce qu'il y avait mis beaucoup de lui-même et parce qu'il s'était investi dans cette réflexion avec une profonde sincérité, tente d'éclairer, à la lumière de la psychanalyse, certaines tendances sociales et certains aspects de la « psychologie collective ».

D'ailleurs, le sous-titre : «De certaines concordances entre la vie mentale des sauvages et celle des névrosés », transformé dans l'édition française par : « Interprétation par la psychanalyse de la vie sociale des peuples primitifs », donne d'emblée l'orientation de l'oeuvre. Totem et Tabou met l'accent sur deux idées clés : d'une part les civilisations primitives, (mais aussi, par analogie, la société), naissent du complexe d'OEdipe ; d'autre part, le sentiment d'ambivalence (à savoir l'amour, mais aussi l'hostilité que l'on peut éprouver à l'égard d'une même personne ou d'un même objet).

Ces deuxlois, selon Freud, régissent les rapports humains. COMPOSITION DU LIVRE Totem et Tabou se compose de quatre essais d'inégale longueur dont le dernier, le plus important, semble représenter l'aboutissement des trois autres. Le premier essai: « La peur de l'inceste » Après une vaste trajectoire à travers les civilisations primitives, Freud relate les multiples précautions prises par lestribus primitives pour éviter l'inceste, c'est-à-dire toute relation sexuelle entre proches parents.

Ces peuples ontmême élargi l'interdiction de rapports sexuels entre les membres plus éloignés de la famille comme par exemple « une femme et son beau-père » ou « un gendre et une belle-mère ». Cet interdit se trouve ancré d'une façon si forte dans ces sociétés que les individus appartenant à un même clan nepeuvent pas se marier.

Il en résulte une véritable phobie de l'inceste, une peur maladive augmentée par le fait que. »

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