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« Il est toujours triste et toujours grave de perdre son temps; mais la pire sottise est de perdre son temps en travaillant. » Qu'en pensez-vous ? Comment peut-on perdre son temps en travaillant ?

Publié le 27/02/2008

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Il est toujours triste et toujours grave de perdre son temps parce que tout homme a une oeuvre à accomplir au point de vue individuel : il est triste d'être une non-valeur et grave de contribuer aux désordres sociaux qui résultent de la multiplication des parasites. B. La pire sottise est de perdre son temps en travaillant (au sens fort du mot travail : occupation pénible), car alors on ne jouit pas de l'agréable farniente du paresseux et aucun rendement ne compense la peine qu'ondée donne. II. Discussion. — Prises trop à la lettre, ces réflexions risquent de faire manquer le but, mais bien comprises elles paraissent fort sages. A. On ne doit pas condamner toute perte de temps, ni même tout travail sans rendement visible; il faut même savoir perdre son temps, car il est des pertes de temps qui conditionnent un plus grand gain ultérieur. a) Pour le travailleur, en particulier pour le travailleur intellectuel absorbé par les problèmes dont il poursuit la solution, il est important de saisir le moment où il est bon pour lui de cesser son travail et de prendre quelques heures ou même quelques jours de repos, faute de quoi il perdra son temps à se crisper dans son effort. b) D'autre part, il ne faut pas se hâter, quand on ne constate pas le résultat de son travail, de conclure qu'on perd son temps.
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« A.

On ne doit pas condamner toute perte de temps, ni même tout travail sans rendement visible;il faut même savoir perdre son temps, car il est des pertes de temps qui conditionnent un plusgrand gain ultérieur. a) Pour le travailleur, en particulier pour le travailleur intellectuel absorbé par les problèmes dont ilpoursuit la solution, il est important de saisir le moment où il est bon pour lui de cesser son travail et deprendre quelques heures ou même quelques jours de repos, faute de quoi il perdra son temps à se crisperdans son effort.b) D'autre part, il ne faut pas se hâter, quand on ne constate pas le résultat de son travail, de conclurequ'on perd son temps.

Qu'on se rappelle la fable Le Laboureur et ses enfants et surtout l'expérience dutravail scolaire : l'écolier qu'on autoriserait à rayer de son programme tout ce qu'il estime inutile neconserverait pas grand chose des études et des exercices d'où cependant résulte la culture; nous-mêmes, nous constatons tous les jours, si nous savons observer, que nos heures de rendement sontconditionnées par de longues périodes de travail aride et de recherches tâtonnantes.

A s'hypnotiser sur lerendement, on risque de se condamner à un rendement inférieur. B.

Il n'en reste pas moins vrai que tout homme a une tâche à remplir, un rendement à assurer. a) Nous devons donc, non seulement consacrer le principal de nos journées au travail, mais encoreordonner notre repos et nos jeux eux-mêmes à un meilleur travail.

Il n'est pas de satisfaction plus pleineque ce sentiment de n'avoir pas perdu son temps et d'avoir réalisé une oeuvre.

Au contraire, uneexistence consumée à des occupations futiles ou à de vaines distractions aboutit à l'ennui et au dégoût;ce qui est plus grave, elle fait perdre le sens de la vie humaine et rend esclave du caprice. b) Mais le travail est un moyen et non une fin : il faut ne se livrer qu'à des travaux qui rendent etrenoncer aux efforts sans résultat qui vaille.

Pour un homme conscient du but de la vie, on ne peut pasdire, avec le soldat qui ne songe qu'à « tirer son temps », que « faire et défaire c'est toujours travailler »: il n'y a de vrai travail que celui qui fait ou qui produit; elles sont vaines les heures passées à modifier ladisposition de sa chambre ou le classement de ses livres.

Un homme raisonnable ne s'obstine pas à unetâche qu'il ne peut pas mener à bonne fin, soit parce qu'elle est au-dessus de ses forces, soit parce qu'ilest parti d'une hypothèse fausse : il est en particulier néfaste pour l'écolier d'avoir à exécuter desexercices trop difficiles pour lui; ses insuccès le dégoûtent et l'amènent même à perdre la notion d'unechose bien comprise ou bien faite.

Enfin, le travail rationnel est celui dans lequel, avec le minimumd'effort, on obtient le meilleur résultat : cette recherche de l'économie des efforts n'est pas paresse, maisau contraire un genre supérieur d'effort, un effort d'intelligence. CONCLUSION. — Il faut donc travailler, mais choisir un travail dans lequel on réussisse.

Grâce à ce succès, le travail ne sera pas considéré comme une corvée, mais entrepris comme un jeu.

Alors, il seraagréable, même s'il est difficile, et d'autant plus qu'il est plus difficile.. »

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